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PEROU

ET

BOLIVIE.

371

mille. Ces vierges étant censées fem–

.mes du soleil, c'était cet astre bien–

faisant qui traitait son peuple par l'in–

terrnédiaire et par les mains de ses

épouse immacul ées.

Le jour venu , íl se formait tine im–

mense procession , qui se rend ait au

trmple du soleil. Le souveraín mar–

rhait en tete , ou son plus proche pa·

rent, quand il était

a

la guerre. Apres

lui venaíent les

curacas

ou gouver–

neurs de districts, couverts de vete·

ments rnagnitiques, mais bizarres. Les

un s portaient des robes sernées de la–

mes d'or et d'argent , et des bonnets

entourés de couronnes faites de feuil–

IPs

d PS

memes métaux; d'autres

étai ent parésde la peau du t igred'A–

mérique, doni la téte leur serva it de

casque; on en voyai t qui s'étaient at–

taché sur Je dos des ai les de ca ndor,

pour montrer qu'!ls avaient la préten–

t ion de descendre de ces oiseaux;

quelques-uns se dégu i•aient

a

l'aide de

certaíns masq ues étranges, qui repré–

senta ieut des figure horrib les l e11fin

un certai n nombre de c11racas se

fai–

saient rernarquer par leurs lwbit ba–

riol rs et leurs ornements _grate ques.

lis faisaie11t en marrhant mille -singe·

ries, prena ient les po tures les plus in·

gulieres et se liv1

1

aién t

it

<les artes si

extravagn nts , qu 'on les ellt- pris pour

des insensés; toutes ces co ntorsions

étaiPnt accompagnées du bruit d'une

nrtrsiqL1C bruy1111te, -exécutP.e

a

i'aide

d'inst ruments criards et discordants,

tels qn l' fifres, taml.rours , trompes,

crére ll es, ele. Chaque nati on du Pé–

rou a sistai

t

a

la cérémoni e dans la

personne de qu elqu es représentants de

hanle naissance. Chacune portait les

arn1es donL elle se servait a lá guerre,

1

rile:; qu e fl eches, javelots , lances, ha–

ches longues et courtes. Des bannieres

ri chernent ornées représentaíent les

belles actions faites au service du so–

lc1r pnr ceux qui les portaient. C'était

a qui ¡rn raltra 1t, dans cetteci'rconstance

so lennell e, avec le plus d'éclat et

d'origi nale magnilicence.

J?an •enue sur la grande place de la

vill~,

la processior. s'arretait , et tous,

pieds nus, dans

1

attítude la plus res-

pectueuse, tenaieilt leurs regards fixés

sur la partie orientale du firmament et

attendaient que le soleil se levllt. Des

qu'il paraissait sur l'horizon, ils se

prosternaient vers luí , l'appelan.t leur

pere et lui envoyant de pieu_x baisers.

Puis le roi se l'evait et prenait dans ses

mains deux

~ra nds

vases d'or pleins de

la boisson ord inaire des Péru viens. Éle·

vant la coupe qu' il tenaít de la main

droite ' il in vitait le soleil

a

boire; cela

fait , il versait la liqoeur consacrée

dans un réservoír en or, d'otr elle se

rendait, par On tuyau souterrain, au

temple du soleil. Ensuite le roi buvait

quelqnes go uttes de la boisson conte–

nue dans l'autre vase, et distribuait lu

reste.aux Incas. Quant aux Curacas,

comme ils n'étaient pas du sang royal,

011

lenr donnait

a

boire d' un breuvage

prépa ré par les vierges du soleil.

Cette cérémonie n'était qu'une es–

pece d'i nLroduction

a

la solennité prin–

cipale. La procession se rendait irnmé–

diatement au

~rand

temple. La, !'Inca

et sa

fa

mí lle deposaient entre les rnains

· des pretres ,

it

titre d'offrande ao so–

leil, les va es qui a11aient serví aux li·

bations. Les curacas venaient

a

leur

tour déposer l!'urs coupes d'or et d'ar–

gent; ils y

njou~a i ent

d'es pieoes,de mon–

naie

ét

des mod eles d'aoinrnux de toute

espece coulés en métaux p1•écieux. Ces

préliminaires acbevés, les pretres in–

cas offraient au soleil uA e qu antité

d"agneaux et de brebis stériles

e·)

de

toutes couhmrs. Dans le nombre ils

choisissaient un agneau noir

e·*)

qu'ils

(*)

Les Péruviens

11e

sacrifiaien t jamais

les hrebis susceptibles d'etre fécondées. lis

ne mangeaient de leur cha ir que lorsqn'el–

Jes n'éraient plus propres

ii

engend1·er.

('") les

Indiens préféraienl Ja couleur

11oire

a

Loute aulre, princípalement dans

leurs sacrifices, parce c¡u'elle a, disaient–

ils, quelque chose de di1•in. lis ajoutaient

qu'un animal de oouleur noire était p1•esc¡ue

Loujours noir par Loul le corps, tandis qu'un

agneau blane availla plupmt du tem ps qnel–

que tache noire sur le 111useau,

~e

qui leur

paraissail constiluer un défaut. C'est pour

cela, dit G91·cilasso de la Yéga, c¡ne leurs rois

étaien l le plus sonveut vetus de noir. J.P.m';

habirs de deuil étaient de la couleur cp1e

nous appelons

g-ri~

de souris.

24.