PÉROU ET BOLIVIE.
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nis, afin qu'ils se trouvassent a leur
place naturelle lorsqu'il foudrait res–
susciter. Quant a l'idée que les habitants
du Pérou se faisaient de l;i vie future,
elle se- rapprochait singulierement, si
l'on en croit les assertions de Garcilasso
et de quelques autres historiens espa–
gnols, du dogme chrétien ou plutilt
du dogme e tholique: ils divisaient le
mond e
a
venir en
trois parties : la
premiere, ou le ciel,
s'appelaitHanan–
Pacha,
ou le monde supérieur : c'é–
tait la que devaient se rendre un jour
les hornmes bons et vertueux ; la se–
conde,
ffitrin-Pacha,
ou le mond e
inféri eur, correspondant
a
peu pres au
pur~atoire;
la troisieme,
f/eu-Pacha,
qui
ignifiait le centre de la terre: c'é–
tait l'enfrr ou le séjour des méchants.
lis nommaient encore ce dernier mon–
de
Cupaypa-Huacin,
c'est-i.i-dire mai –
son du diable. lis le disaient infesté de
tous les maux et de tous les íl1foux
physiques qui nous afíligent ici-bas.
Quant au c1el, on
y
jouirait, suivant
eux , d'u ne vie pai ible,
~galen1ent
exempte des inquiétude de l'exi tence
terrestre et privée des plhi irs cfrs
sens, de sorte que la souveraine rr–
compen e de nos honnes actions de–
vait consister en un etat né atif et
monotone, en une
pece de contern–
platrcin éternell e ou d'extase physique
et rnorale.
des édifices qu'on lui avait consacrés.
Nous en donnerons ici la description
d'apres Garcilasso de la Véga :
Les dimensions en étaient immen·
ses,
a
en juger seulement d'apres
l'emplacement qu'il occupait. Les
murs étaient couverts du haut en bas
d'épaisses plaques d'or; en outre , Je
batiment était couronné d'une espece
de guirlande de meme métal, large de
plus d'une aune et régnant tout au–
tour de l'édifice. Les nombreuses por–
tes qui donnaient acces dans J'intérieur
étaient également revetues de lames
d'or. Ce qu'il y a de singulier, c'est
que le toit était en bois recouvert de
cha ume, l'usage de la tuil e et de J'ar–
doise étant inconnu des Péruviens. Le
granel autel s'élevait du coté de
1'0-
rient. On voyait au-dessus une image
du so!eil en or, d'une seule piece et
modelée sur uoe plaque d'une notable
épaisseur.Cette figure était, comme les
pei
0
tres d'a1.1trefo1s avaient coutume
de
la
représenter, environnée de
rayons et de Ilammes. Sa grandeur
était telle, qu'elle occupait presque tout
l'e pace compris entre les deux murs
p:iru ll
les
fül
temple (•). A droite et
a
gauche de la sainte image étaient les
corps de . rois défunt , tous rangés
par ordrede d!lte, et si bien embanmés
qu'ils paraissaient vivants. lis étaient
placés sur des trones d'or, le visage
tourné vers l'entrée <lu temple; ifuay–
na-Capac, le plus vénéré des de cen–
dants du soleil
a
cause de ses qualités
éminentes, avait seul !'insigne privilége
d'etretourné vis-a-vis la figure de cet
astre
(**).
Quelque imparfait que füt chez les
Péruviens le dogme de la vie future,
on devine que cette croyance devait
exercer la plus heureuse influence sur
leur conduil:'e et sur Jeurs mreurs. Avec
les instincts sociables dont la nature
les avait doués, et la foi aux récom–
penses et aux chiltiments
a
venir, ils
(') Quand les Espagnols entrerenl
a
devaien t nécessairemen t mener une
Cuzco, celle image du soleil échut par le
vie tout autre que célle des peuples
sorl
a
Manéco Serra de Léquicano, gen-
matérialistes.
tilhomme castillan, qui faisait parlie
de
l'ex-
1
' 1
•
p
1
pédition. Cel homme é1ait grand joueur.
Ma ¡(re a croyance a
ac iacamac'
Embarrassé de son l.iutin , il joua son soleil
le soleíl, comme le seul créateur visi-
d'or et le perdit dan
s une seule nuit; ce
ble de la uature matérielle, était le
qui donna lieu
a
ce
proverl.ie: ,,
11
joue
principal objet du culte des Péruviens.
le soteil ª''nnt qu'il fasse jour. ,,
lis
rappOl'laien t presque tout
a
cet as-
(..
)A
l'arrivée des Espagnols, les Jndiens
trn; ils l'adoraienl dans des temples
cachereu t tous ces
corp~,
saos qu'on
pút
magniüques, et célébraient en son
sa\'Oir ou ils les ava
ienl déposés. En
1559,
honneu r des fetes s\il endides. Le tem-
le licencié Polo en
dér.ou\'l'Íl cinq., dont
ple de Cuzco était e plus somptucux
trois corps de rois et deux de reines.
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(PÉnou
ET
IlOLIVIE.)
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