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370

L'UNIVERS

Tout aupres du temple s'élevait un

cloitre dont le falte était orné, sur tout

son pourtour, d'une plaque d'or large.

d'une aune. Ce batiment était entouré

de cinq grands pavillons callfés, sur–

montés de toits pyraniidaux. Le pre–

mier était dédié a la !une, femme du

soleil. 11 se distinguait par les plaques

d'argent qui recouvraient ses portes et

son enceinte. On

y

voyait l'image de

Ja

lune repré.sentée par un viságe de

femme gravé sur argent. C'était dans

ce ter.'lple que !es habitants de Cuzco

allaient faire leurs dévotions

a

J'astre

qui, suivant eux, avait, conjointement

avec le soleil' donné le jour

a

leurs

Incas. A droite et agauche de la sainte

image, étaient rangés les corps des

reines décédées. Marna-Oello, n1ere de

.l'Inca Huayna-Capac, avait, par un

privil ége mérité, la figure tournée en

face du symbole rayonnaot.

Le deuxieme pavillon était consacré

aux étoiles, et notamment

a

Vénus et

aux Pléiades. Les Péruviens cnoyaient,

a

ce qu'1l paralt, que les étoiles étaient

employées au servi re de

Ja

lune

(*).

Le

troisieme édifice était dédié aux écl¡¡irs

et au tonnerre, et l'or s'y étalait avec

profusion. Dan.s Je guatrieme., les in–

di genes vouaient un culte a l'arc-en–

ciel, émanation directe du soleil. Le

cinquiéme pavillon était destiné au

grand sacrificateur et aux autres pré–

tres employés au.

~ervice

du temple :

c'était une salle dE;

délib~ration

et en

méme temps une espece de sacristie.

· On dit que, pour ajouter

a

la magni–

ficence de la demeure du soleil, les

jardins qui entouraient les asiles sa–

crés dont nous venons de parler, étaient

remplis d'arbres et de. plantes au feuil–

lage d'or et d'argent, cbefs-d'oouvre

des orfévres de la capitale.

Parmi

les temples qui exist:aient

dans les autres villes du Pérou, les

écrivains espagnols citent particuliére–

ment celui qui s'élevait dans l'il'e de

Titicaca. t:etle ile, située dans le' lac

du méme nom, passait pour avoir

é'té

le premier asile des enfants du soleil,

l\ianco·Capac et Mamma-Oello. Elle

(•) Garcilasso de la, Véga.

était devenue, par cela seu

1,

un objet

de vénération, et les Péru viens l'a–

vaient sanctifiée en y batissant un tem–

ple splendide. Si l'on en croit les bis–

toritms , cet édifice était complétement

revetu de lames d'or, et il renfermait

des tnésors inappréciables. Entre autres

ohjets curieux. on y voyait la fameuse

chaine d'or fabriquée par ordre de

!'Inca Buayna-Capac,

a

l'occasion de

la fete solennel>le par laquelle

il

célé–

bra le jour ou fgt sevré son fils ainé.

Cette cbaine qui servait, dit-on,

a

exé–

cuter une danse usitée parmi les habi–

.tants du Pérou, avait sept cents pieds

de loogueur. Elle fut, comme les autres

richesses du temple de Titicaca, jetée

dans le lac par les Indiens,

a

l'arrivée

qes Espagnols.

Le cuLte du solei

1,

au Pérou , com–

portait des cérémonies publiques dont

nous devons donner une idée au lec–

teur. La féte solennelle appeJée

Yntip

·

Raymi,

ou tout simplement

Raymi,

était oélébrée avec une pompe et une

magnificence toutes particulieres. Les

fideles s'y ¡Íréparaient par un jeune

austere. Pendant les trois jours qui

précédaient la cérémonie, ils ne man–

g_eaient qu'un peu de mals cru avec

quelques herbes également crues, et ne

b.uvaient que de l'eau ; ils s'abstenaient

de

tout raµprochement avec leurs fem–

mes, et veillaient a ce qu'on ne fit du

feu dans aucun endroit de la ville. La

veille de la

te\e,

les pretl'es incas pré–

posés aux s,acrifices pi:éparaient tout

pour la solennité du lendemain. Les

vierges cm1sacrées au soleil, et dont

nous parlerons plus loin, passaient la

nuit a pétrir une grande quantité d'une

pate appelée

cancu,

dont elles foisaient

de pétits p¡¡ins ronds de la grosseur

d'une pomme

(*

).

F.:IJes appretaient

aussi toutes les viand-es qui devaient

étre maogées par l,e mo¡rnrque et sa

fa-

(~)

Nous ferons r.e_m<irquel' ici, <l'apres

GarciJasso,

qu~

les

l;'é~uviert<t

n,'-employaient

jamais leur blé

a

faire

~ll

vain q_u'en cette

seule

cir~onstance

et

a

une autre. fete a_p ·

pelée

Citu,

et que m¿me_ alo1:s ils n'en

mangeaient que deux

Qll

trois . morceaux.

lta

cara

e~pecll

de Jégume' ·leur teaait

lieu de

pain.