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L UNIVERS.
érentraient tout vivant, pour en ex–
tra1re les vi ccre et y lire le arréts
du destin. Apres ce premier sacrifice,
il
immolaient plu ieurs brebi et plu–
sieurs mou tons; ces dernicres victimes
étaient tout simplement égorgres et
écorchée ; on n'en offrait au soleil que
le nng et le creur; pu is on brtllait le
tont jusqu'a le réduire en cendre .
11
fallait qu e le feu employé dan ces so–
lenni té
ftlt tlonné aux prétre
inras
par la main mémedusoleil.Aceteffet,
ils e110ammaient de la charpie de coton
en coocentrnnt les rayon du soleil au
fond d' un vase c.oncave et poli, opé–
rntion dans larruelle il seservaient pro–
bablement d'une lentille, ou d'un pro–
cédé analo
11
ue. Ce feu, obtenu de cetle
rn~·on,
servait
a
cuire tous les aliments
di tribué aux acteurs tic la cérémonie;
on en réservait une partie, qu e l'on
tran portuitau couvent des ve tales ,ou
il éta it oigneusement con ervé jus–
qu'il l'année suinnte. S'il arrivait que
la veille du
Raymi,
le temp ftlt cou–
vert et le soleíl vo1!é, on etait réduit
a
faire du feu au moyeq de deux frAg–
ments de bois
frotté
l'un contre
l'autre.
Les viande cui_te au feu sacré, on
les di tribuait aux membres de la
fa–
mille royale, aux curaca
et aux au–
tres per onnes qui avaient assi té
a
Ja
cérémoni . On' man¡¡;eait jusqu'a sa–
tiété, apres quoi l'onbuvaitdeméme
(*).
JI
était rare,
a
ce qu'il parait, que la
j<;>urnée se terminftt sans quelques sce–
nes d'ivrognerie et de désordre.
Pendanti c huitjoursqui suivaient,la
famille royale, les curacas et les princi–
paux guerriers de l'empire, passaient
tout leur temps en festins et en ré–
joui anees. Les banquets se succé–
daient sans interruption; ils étaient
animés par les toast · que ne ces aient
de se porter les con vi es, et par le bruit
de dan es grotesques qu 'exécutaient
autour de la table des baladins affublés
de co hunes bizarres et tle masques
grote que .
Indépendamment de cette fete du
( L
~
Péruvien paraissenl nvoir élé dans
l'habitude de ne boire qu'npres avoir mao¡¡é.
soleil, il } en avait troi autre , dont
deux célébrées avec beaucoup moin · 1le _
pompe. Quanl a la quatrieme. 11ppt>lée
Ciht,
et dont le but était d'élo1gner
toute
les maladie et tou
le
flt\au . ,
elle mérite qu'on en fasse mention al'ec
quelque details.
n jetlne prélimina1re de vingt–
quatre heures préparait les firléle
aux pieuses cérémonies du lendemain.
Dans la nuit qui precédait le grand
jour, ils faisaient du pain emblahle a
celui dont nous avons déjii parlé, et
pareillement dh•i é en fraament
ar–
rondis. La moitié des petits pain con–
tenait rlu sang de jeunes
gar~on
de
5
a
10 ans. On obtenait ce
ang en
saignant les enfants entre les deux
sourcils ou en provoquant l'hémorra–
gie par les nnrines; c'était la, du
re te, leur manirre de
aigner da ns
toutes leurs maladies lrnbituelles. I.e
pain, une foi
retiré drs marmit
de
terre dan
le. qu lle. ,
a
défa11t de four ,
on le fai ait cuire, le
individus qui
av¡iient pri part 11u jeclne •e lavaient
• soigneu ement le corp , qu clqu•
in -
tants avant le
1
ver du oleil.
11
pre–
naient ensuite un de poin qui conte–
ríaient du an", et ils s'en frottaient
dévotement la tete , le visage, l'esto–
mac, les épaule , les bras et les cuis–
ses , da ns la conviclion qu'ils e puri–
fiaient ainsi lecorpsetqu'il eloianaient
pour longtemps la mal adie. Cela foit ,
Je membre le plus 5gé et le plu
res–
pectable de la famille prenait un gros
morceau de la méme pilte melée de
sang, et allait en frotter la porte don–
nant ur la rue;
il
l'y lai sait m8me
attaché, pour montrer aux passants
que la mai on avait été purifiée et
sanctifiée.
Pendant que ceci se passait dans les
demeure des simple particuliers, le
grand prétre présidait aux m@me céré–
monies dans le palais et da ns le trmple
du soleil; d'autres prétres en foi. aient
autant dans le couvent des 1·e talr
t
da ns
lfuanacauri,
autre temple situé
a
une lieue ele la capitale et' singulie–
rement vénéré des Péruviens, parce
qu'il était construit sur le
lieu ou
Manco Capac avait fait sa premiere