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364

L'UNIVERS.

et sur certains points tout a fait nul s ,

pour la seconde périocJe, c'est-a-d ire

celle qui s'écoula depui s l'établissement

de la dynast ie des In ca jusqu'a la co•1-

quete. Nous devons done nous rési–

gner

lt

répéter, pour les ages primitifs,

ce qu e les historiens ont avancé d'a–

pres de simples conj ecture ; et qu ant

a la seconde époque,

il

faudra , nous

étayant du témoignage des écl'ivains

espagnols et de Garcilasso de la Véga,

éclBirer;

U

l'aüle de Ce fl ambeau, CJLI Cl–

CJ Uefois insuffisant , les premiers mo-

111ents du regne des Incas. Nous. ne

re ncontrerons la certitude his torique

que quand nous aurons

a

parler des

dern iers souverains indi genes. Quel–

que

~enante

que soit la nécessil é de

marclier ai nsi

a

tlltons dans les an–

nales d'un peuple dont le passé a da

étre si intéressant, il faut, bon gré ,

mal gré , s'y soumettre.

Si l'on en croit certains écriv<fins

espagnols , les Péru viens, ava nt l'ap–

¡wri tion du premier Inca , vivaient

dans la plus honteuse barbari e. • ulle

institu tion, nul príncipe fo rmul é en

loi , ne modPra i

leu

1

1

s pa sions , ne

rrglai t l'élan de leurs instincts. Sem–

hlables aux ani o1allx sauvages, ils.man–

gea ien t r.e qui s'offrait a leur glouton–

nerie , s'accou pl aient pour

la . seule

satisfoction de leurs désirs charuels, et

faisaient des bois et des cavernes leurs

demeures ordinaires. Pleins d'idées

super titieuses ctde pencbants féroces,

ils -vouaient un culte· stupide aux as–

tres, aux plantes ' a des aoimaux im–

mondes , et offrai ent aux objets de

leur acloration le sang des victimes

humaines qu 'ils égorgeaient -sur leurs

aute}s. Entierement privés d'indus–

t rie. ils erraient

~a

et la, dans la nu–

dité ta plus complete,

d6pensan ~

dans

des querelles frivoles une énergie qu'ils

au raient pu mi eux employer, et cJédai–

gn ant les bienfaits d'un sol qui ne de–

mandait que de fai bles effo rts pout·

etre fortilisé. En un mot, il

réalisaient

tout ce que les voyageurs et les philo–

sophes nous ont a,opris de la vie sau–

vage.

On ne sait cambien de temps· les

Péruviens vécurent dans cette condi-

tion misérable. On suppose qu'ils n'a–

vaien t encore fait aucun progres da ns

la civilisa tion , quand pan trent un

homme et une femme ·qui entreprirent

de les former

a

la vie sociale, et de les

soumettre

it

des lois régulieres. Cet

bomme était Manco Capac, cette fem–

me s'appelait Mama Oel\o. Profilant

de la vénération des Peruviens pour

le soleil,

ils

se donnerent pour enfants

de cet astre, et dirent avoir été en–

voyés par lui pour arracher son peuple

a l'ignorance et

a

la misern. D'ou

venait le couplé réformateur. c'est

ce qu'on ignore ; ce qu'il y a de cel'–

tain, c'est que l'intelligence <le l\Jauco

Capac et de sa .compagnc subjugua

promptement les Indiens, et trou1·a

dans ces geus crédules des instruments

dociles et cmpressés. Le prétendu

fils

du soleil enseigna aux Péruyiens a cul–

tiver la terre ' a construire des mai–

sons '

a

pratiquer les arts les plus otiles

a

l'homme. Mama Oello apprit aux

femmes a fil er et

a

tisser des étoffes.

Quand ils eul·ent pourvu aux ohoses

de premiere11 éces ité, c'cst-a-dire

a

la

nourriture . au vetement et

a

l' habita–

tio tl des peupl.ildes qui avaient ré–

pondu

il

leur appel, ils s'occupercnt de ,

leur donner les institutions les plus

-prop1·es

a

consolider ces bienfaits.

1'1anco ordonna, au no'm du soleil son

pere, et les Péruviens obéirent. Il _dé–

termina les devoirs des sujets entre

eux et ''is-a-vis de leurs chefs;

il

créa

une admini strati on, organisa une hié–

rarcbie, et a souplit si .habilement les

indi genes

il

la di scipline, qu'il se forma

bientot un État politique régulier, et,

en apparence du moins, bien gon–

verné. La fond ation de la ville de

Cuzco , l'un

el e premiers actes dn

législateur, eo réuni sant les tribus

autour d'un centre comrnun, favorisa

puissamment l'reu vre de régénér:ition;

c'est ainsi que fut fond é l'empire des

Incas,

ou

seigneurs .

du Pérou , du

moins si l'on en cro it la tradition des

Indiens , perpétuée par les récits des

historiens e pagnols. Cet empire fut

d'abord fort peu étendu ,- car

íl

n'eoi–

brassait qu'un e pace el e huit ou diic

Jieues.autour de C:::uzco; mais les con-