P'ÉROU ET BOLIVIE.
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Puno, chef-lieu du département ele
méme nom , et contenant une popula–
tion de
16,000
ames.
Dans la Bolivie :
Oropesa, située daos le départe–
inent de Cochabamba, appelé
a
bon
drolt
le grenier du Pérou
(25,000
ha–
bitimts);
Cochabamba
(30,000
limes);
Tarija,
chef-lieu de la province de
Chicas. qui produit en abondance du
blé. des fruits et des vins d'excellente
qualité;
Santa - C11uz de la Sierra Nueva
(6,000
habitants).
TABLEAUDEL'ANCIEN ElllPIRE DU
PÉROU.-DYNASTIE DES INCAS.
Les ténebres les plus profondes
entourent le berceau des Péruviens ,
comme celui de toutes les nations qui
peuple.ntI'
Amérique.Aucune tradition.
aucun monument, aucun vestige de na–
turequelconque, ne peuvent aider )'his–
torien a remonter avec certitude dans
les annales du Pérou, au <lela de l'épQ–
que, assez moderne, a laqbe\le ce pays
fut soumis
a
des institutions
a
peu ):lres
régulieres' grlice
a
l'établissement de
la dynastie des Incas. Encare, la situa–
tion· morale et matériellede l'empire-pé-
• l'Uvien sous cette descendance de rois
est-elle tres-confuse et, sor certains
points , environnée d'une obscurité
complete. S'il est impossible de con–
naitre la condition du Mexique avant
l'irruption des Aiteques daos l'Ana–
huac, du moins on peut suivre les
fastes nationaux de ce royaume depuis
cette invasion jusqu'a l'arrivée des
Espagnols; les manuscrits mexicains
qui existent eucore, et des traditions
sdres, en fournissent les moyens. Il
n'en est pas ainsi du Pérou. Les Incas
ne nous out Jaissé aucun document
écrit sur la période de leur domina–
tion. Malgré les assertions de quelgues
auteurs peu exigeants, nous ne
sau~
rions voir dans les
quipos,
des ar–
chives nationales régulieres et suffi–
santes. Les quipos étaient des cordons
a
nreuds de différentes couleurs, qui
ne doivent l!trc réellement considérés
que comme un instrument de calcul.
Les nuances exprimaient les objets,
et les nreuds représentaient les nom–
bres. On s'en servait pour tcnfr compte
de la population -de chaque pro–
vince et de ses productions, rassem–
blées avec soin dans de vastes maga–
sins l.our les besoins de la commu–
naut . Les quelques faits que rap–
eellent ces nceuds coloriés sont done
a peu pres insignifiants au point de
vue historique. Ce qu'il nous importe
de connaitre, ce sont les institutions,
les mreurs , les lois des Péruviens; et
c'est précisément ce que ne nous ap–
prennent pas les quipos. D'ailleurs ,
alors méme que ces cordons allégo–
riques rappelleraientdes foits vraiment
intéressants, ils ont été si hien détruits
par les conquérants espagnols, qu'on
n'en pourrait tirer aucune utilité réelle.
On est done réduit
a
se contenter des
documents qui nous vir.nnent des écri–
vains européens. En arrivant au Pé–
rou, les Espagnols observerent la so–
ciété a laqúelle ils
~taient
destinés
a
donner des lois. lis apprjrent, en
outre, de la bouche des indigenes,
ce qu'avait été la génération précé–
dente. A l'¡¡ide de l'examen person–
nel et des reaseignements recueillis
dans le pays, les historiens purent faire
un tableau suffisamment exact de ce
qui existait nu moment de la conquete.
Mais ce tableau ne pouva1t pas relll on–
ter bien loin dans les fastes
c.luPérou;
passé une certaine époque, au dela
de laquelle la tradition orate deve–
nait nécessairement incertaine, il ne
pouvait que présenter des faits con–
fus et altérés. Quant
ii
Garcilasso de
la Vega qui, en sa qualité de deseen·
dant des Incas, voulut 'coosacrer la
gloire de ses ancetres, en écrivant leur
bistoire complete, il n'a presque rien
ajouté a ce que les auteurs espagnols
avaient dit avant lui; et il s'est com–
plu
a
répéter les choses merveilleuses
et incertaines qui se trouvaient déja
en circulation au sujet des temps an–
térieurs a la conquéte.
Ainsi, l'obscurité est profcrnde et
entiere pour l'histoire ancienne du Pé–
rou; les documents sont incomplets,