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L'UNIVERS.

largeur. Un coté du lac baigne le pied

des montagnes qui séparent la ferme

de la vallée de Caxamarca; de l'autre

coté de Ja chalne coule la ríviere dont

nous avons parlé. Un tunnel, ou ca–

nal souterrain' a été pratiqué a tra–

vers la montagne' afin de ménager a

l'eau du lac un écoulement dans la ri–

viere. Ce lac a probablement été la

carriere d'ou furent extraites les pier–

r es qui ont servi a la construction de

Ja vi lle en ruine, et le tunnel fut sans

doute creusé a la meme époque par

les Indíens, pour pr.3venir ¡les inon–

dations. La ferme, les étables , et au–

tres dépendances, ont été biities avec

les blocs en question, enlevés au

Tambo del Inca.

Il est

a

regretter

qu'on n'ait pas respecté ces vestiges

si vénérables et si intéressants de la

civilisation indigene

(*).

»

D'apres ce qu'on vient de lire, on

voit que les environs de Caxamarca

méritent toute l'atlention du voya–

geur. C'est 1me des localités les plus

importantes a visifer

j

elle est d'autant

plus dii:;ne d

1

etre parcourue en détail,

qu'ellc confine a des régíons ou la na–

ture américaine étale toute sa splen–

deur et ou J'on rencontre des tribus

sauvages qui portent encore le ºtype

primitif de la race péruvienne. Plu–

sieurs touristes ont poussé leurs ex–

cursions jusque dans cei\e contrée.

Apres avoir fr¡¡nch1 la Cordillere et

échappé aux mille dangers d'un voyage

a t_ravers des précipices effrayants'

ils ont pénétré jusqu'a l'endroit ou

l'

A

mazo ne réunit ses eaux a celles de

l'Ucayale; ils ont visité les peuplades

qui habitent les bords de ces deux

rivieres; ils se sont enfoncés dans

l'épaisseur des forets vierges, et ont

étudié la nature dans ses specta–

cles les plus majestueux, dans ses

créations les plus imposantes. Le ta–

bleau qu'ils ont tracé de cette zone

extreme du territoire péruvien est si

attachant, qu'il nous fait vivement

regretter de ne pou voir les suivre dans

ces poétiques solitudes. Parmi les ré-

J..'.:.;

(")Stevemon, vol. 11,

p.

164 et suivantes

de l'édition anglaise.

cits qui nous- ont le plus captivé, nous

citerons celui du lieutenant l\Iawe,

comme le plus pittoresque et le plus

intéressant. Nous ne pouvons malheu–

reusement qu'y renvoyer nos lecteurs.

Tnux1LLO.

Le diocese de Truxillo

s'étendait au dela des ..limites de la

vice-royauté de Lima et embrassait

Ja pr.:.ovince de Jaen de Bracamoros,

dans le royaume de Quito. Truxillo

est située a une demi - lieue de la mer,

sous le huitieme degré 6' de Jatitude

méridionale. Bien que cette ville ait

une circonférence d'une lieue et de–

mie, elle renferme a peine 9,000 habi–

tants. Le port, nomrné

Huanchaco,

est habité par quelques misérables In–

diens logés dans des huttes, et par les

autorités du lieu.

Pres de Truxillo, la route passe

au milieu des ruines d'une grande ville

indienne appelée Je

Grand

-

Chimu,

et dont les habitants résisterent long–

temps aux armes des Incas. On y voit

encore un assez grand nombre de bil–

tirnenls en bon éta1l de conservation;

on y remarque surtout plusieurs vas–

tes

guacas

d'ou l'on assure que les

Espagnols ont tiré une grande quan–

tité d'or. Les Indiens qui ré ident ac–

tuellement clans cette vallée paraissent

former une race particuliere, qui n'a

pas encore été étudiée. Les Espagnols,

pour les récompenser de leur avoir

révélé les ricbesses enfouies clans les

guacas , les exempterent de tout tri–

but. La vallée a envi ron quatre lieues

de long sur deux de Jargeur. Le sol,

humecté par les eaux d'une petite ri–

viere, est couvert d'une végétation qui

contraste agréablement avec la région

sablonneu e qui s'étend le long des

cotes du Pérou

(*) .

'

Qn suppose générn lement que les

huacas ou

guacas,

dont nous venons

de parler, n'étaient autre chos!l que

des lieux spécialement cqnsacrés a Ja

sépulture. Un voyageur anglais fait

observer que les Indiens non civilisés

sont encore aujourd'hui dans_l'usage

d'enterrer leurs morts dans leurs pro–

pres maisons, qu'ils abandonneñt aus-

(*)

Maw,

p.

xg.