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L'UNIVERS.

A une lieue des faubourgs sont les

Bains des Incas,

alimentés par deux

sources abondantes, J'une d'ea u froide,

l'autre d'eau bouillante. Ce fut, dit·

on, de cet endroit que l'Inca Atahualpa ,

alla, porté sur un trone d'or,

a

la ren–

contre des conquérants espagnols. On

ajoute que, Jorsque les Européens :se

rendirent maítres du pays, les Péru–

viens voyant qu'ils ne pouvaient leur

opposer une résistance efficace, jete–

rent le trone d'or daos le cratere de

la source d'eau bouillante, afin qu'il

ne tombat pas entre les mains des

étrangers. Quelqu es

années

apres,

deux riches Espagnols firent pratiquer

1m

canal pour vider Je bassin de la

source et en retirer le tron e, objet de

tant de convoitise. Mais leu rs efforts

furent inutiles, car la source était trop

profonde pour qu'un canal püt en at-

teindre le fond.

·

Tout pres des bains, et sur le ter–

rain d'une forme e pagnole, on voit

les

ruines d'un bfitiment

q11i

pent

avoir serví de grenier ou de magasin

aux Incas. On y

observ~

un gr¡rnd

nombre d'excava'tions dont quelques- .

unes offrent de pierres qui portent

les chiffres rnille, deux mille, et<;., ce

qui a fait supposer qtrn

quel~e

trésor

était caché dans

Cl!

cavites. On a

cherché, et

01.

n'a rien trouvé.

A deux lieues de Caxamarca, mais

dans une autre direction, on remar–

que un e pierre di te

inca-rirpo, fJierre

de ·repos de

l'

Inca.

Elle est semblable

a

celle que vit M. de Humboldt au

Paramo de Asuay,

et qu'il a décrite

sous Je nom de

inga-chungana, lieu

de repos de l'Inca.

La pierre dont

il est 1ci question est un bloc de onze

pieds de

long , et de deux pieds

buit pouces de haut eur au-dessus du

so l, sur une largeur de treize pouces

seulement.

Il offre daos sa partie

centrale deux cavités de quatre pouces

de profondeur et de cinq pouces de

large. On voit aussi les re tes d'une

clOture circulaire qui regne autour du

bloc

a

la distance de huit ou dix me–

tres. Elle occupe une petite portion

de la route militaire que suivaient

les Incas pour se rendre de Cuzco

a

Quito, et qui est encore connue dans

le pays sous le nom de

Camino del

Inca.

Du lieu ou git la piene vénérée,

on jouit d'une vue magnilique, et l'on

embrasse du regard

les plus belles

parties de la vallée de Caxamarca.

D'apres la tradition qui s'est perpé–

tuée parmi les Jndiens, l'Inca avait

coutume de se faire transporter sur

cette hauteur pour contempler le beau

panorama qu'elle domine, et les deux

cavités observées au milieu de la pi erre

servaient

a

maintenir les pieds du

trone sur lequel s'asseyait Je monar-

que.

Pres de la ferme appelée la

Lagu–

nilla,

non loin du village de

Jésus,

et

a

cinq li eues de Caxamarca, on a dé–

couvert les ruines d'une ville péru–

vienne batie d'une

fa~on

singuliere.

La µlupart des maisons sont encore

enti eres; elles sont en pierre et cons–

truites de maniere

a

entourer un ro–

cher ou monticule, situé au milieu

d'une vallée. La rangée inférieure des

maisoffs a de murs d'une épaisseur

prodigieuse; un voyageur dit y avoir

mesuré des blocs de pierre de douze

pieds de long et de sept pieds de hau–

teur, formant un coté entier de la

piece; une ou plusieurs autres picrres ·

sont po ées par-dessus pour former le

toit. Au-dessus iie cette rangée, il y en

a une autre plus élevée, construite de

Ja meme maniere, et ayant sur le der–

riere les portes d'entrée; un autre

rang a ses murs de derriere adossés

a

la montagne. Toute la ville consis–

tait en doubles rangées de chambres

habitables, le tout s'élevant

a

la hau–

teur de sept étages. Au sommet, on

voit des ruines qui paraissent etre

celles d'un palais ou d'une

forte–

r esse.

" Lorsque je visitai ce lieu pour la

premiere fois , dit M. Stevenson , je

crus d'abord que les cbambres n'étaient

autre chose que des excavations prati–

r,¡uées dans le roe. Mais j'acquis bientot

la-conviction qu'elles avaient été coas -

truites de main d'homme, et je restai

stupéfait en contemplant.cet immense

travail, dont l'objet spécial est main–

tenant ignoré. Les chambres ont pres-