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PltROU ET BOLIVIE.

357

bien aussi , que quand les ouvriers

trouvent, dans le courant de la se–

mame, une veine plus riche que d'or–

dinaire, ils s'abstiennentde la signaler,

aqn de l'explorer pour Jeur propre

compte le dimancbe suivant. Les pro–

priétaiires ne s'aviseraient pas d'aller

surveíVer leurs ouvriers pendant ce

jour cqnsacré , car ils sa vent qu'ils

trouveraient moyen de les en faire

repentir. On voulut, un jour, abo lir

cet usage,

a

cause des abi.1s qu'il en–

tralnait apres tui; mais tous les ef–

forts faits dans ce but furent infruc–

tueux. Les caxchas défendi reut leurs

pri viléges les armes a la main, et

tuerent plusieurs soldats en roulant

sur eux, du haut de la

monta~ne,

des

pierres énormes. Depuis ce

JOUr,

on

les a laissés en paisible possession de

ce droit consacré par la tradition. Ces

ouvriers sont si vigilants

a

l'endroit de

leurs priviléges., qu'un soir, ils surpri–

rent quinze ou vingt lamas chargés

d'argent, et qui avaient été mis en

route apres le moment ou avait com–

mencé l'exercice du drqit de oa. clrn.

Les lamas furent saisi's par eux, et

l'on n'entendit plus parler ni des ani–

maux, ni de leurs condu teurs.

LA PAz. Plus import;rnte que Chn–

quisaca par sa pop11lation, qui s'éleve

a

~0,000

fimes, la ,Paz n'est pourtant

c¡ne la seconde ville de la Bolivie. Ses

fontaines publiques et ses éd ifices mé–

ritent d'etre visités par les étrangers.

La rivi ere de ChoqLieapo, qui serpente

da ns Ja vallée ou s'éleve la vi lle, offre

une particularité qui ne doit pas etre

passée sous silence : quand ses eaux

sont grossies par les pluies ou la fonte

des nei ges, elles entra1nent des rochers

d'une grosseur prodigieuse, et roulent

des paillettes d'or , que l'on s'ernpresse

de recueillir ctes que le niveau a baissé.

Il faut, suivant nous, attribuer l'effet

de ces enux sur les rochers

a

la pré–

sence d'une quantité notable d'acide

cnrbonique, au nombre des éléments

dont ell es sont composées. On sait

quelle action di sso lva nte exercent sur

les roches granitiques les plus minces

ruisseaux, guand ils sont saturés d'a–

cide carbomque.

CAXAMARCA. Ce

110111

v1ent du mot

péruvien

Cassac-Malca,

qui signifie

liezt sujet

a

la gelée.

L'explication

de cette étymologie suffit pour faire

deviner que le climat de Caxamarca

est assez froid, bien que cette ville

soit située au nord du Pérou , et

par conséquent bien plus pres de l'é–

quateur que toutes celles dont nous

· avons déja parlé.

La richc vallée qui entoure la ville

étale aux regards la plus magnifique

végétation, et suffirait pour assurer

aux habitants une prospérité perpé–

tuelle, si de fréq uentes gelées ne ve–

naien t pas détruire quelquefois dans

vingt-quatre heures les plus belles

récoltes en hlé, en mals et en fruits

de toute espece.

Caxamarca est citée pour les ruines

du palais des Incas que renferment

ses murs, pour ses sources d'eau ther–

male et pour ses forges

0[1

travai ll ent

les plus habiles ouvriers du Pérou. Les

seuls

vestige~

du palais consi,stent en

quelgues pierrnes qui font rnaintenant

pm'tie du mur d'une méchante maison.

Ces pierres sont polies et exactement

joíntes les unes avec les autres, quoi–

qu'elles

n~

so·ent pas canées. Comme

on

a..

trouvé dans Je terrain environ–

nant des outils composés d'un mé–

lange d'étain et de cuivre, on a supposé

qu'ils avaient pu servir

a

Ja construc–

tion des murs. Quelques voyageurs ont

cru reconnaltrn parrni ces vestiges 'a

chambre oú l'Inca Atahualpa fut re–

tenu prisonnier pendan t trois mois.

Dans la chapelle de la prison de la

vilkl, la pierre qui sert de base

a

l'ai.1-

tel passe pour etre celle sur laquelle

le malbeureux prince fut étrangl6 par

ordre des Espagnols.

Les églíses de Gaxamarca étaien t

autrefois renommées pour la richesse

de leurs ornements. La révolution les

a.

dépouillées de leurs trésors.

On évalue

a

7,000 fimes seulement

la population de cette vi ll e qui n'aurait

mérité qu'une mention pure et simple,

si elle ne s'était recommandée

a

notre

attention par les ruines et les locali tés

intéressantes qu'on trouve _dans ses

environs.