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L'UNIVERS.
avant que les Espagnols commis par–
ticulierement
a
sa garde eussent eu le
temps de le couvrir de leurs boucliers.
II fut porté sur-le-champ par ses pro–
pres serviteurs dans son
apparte.men~.
Les l\Iexicains, en le voyant frappé,
fµrent saisis d'un grand effroi; les re–
mords succéderent
a
l'outrage, et la
douleur prit la place de la vengeance
satisfaite. Toutefois cette pitié n'était
que pour
~Ioctezuma,
et l'on continua -
de combattre les Espagnols jusqu'au
moment ou les chefs de Ja noblesse et
Cortes entrerent en pourparlers sur
Je lieu meme ou le malheureux monar–
que venait d'etre rénversé. Cortes es–
saya rninement de-les séduire par ses
promesse.s : Partez sur-le-champ, Jui
répondit - on, fuyez loin de tout un
peuple qui vous. déteste, car iJ a juré
de mourir ou de vous exterminer tous.
On se sépara, la menace
a
la bouche
et la haine dans le creur. ·.
Le.s hostilités recorrnnencerent sur
tous les points. Dans une suite d'ac–
tions
sanglantes
les machines de
Cortles furent brisécs, quelque ponts -
pris et reprls; l'artillerie
lit
es ra–
vages accoutumes, et ct>pen<lant l'a–
van~age
ne demeura point aux E pa–
gnols;
il~
ne
pure1~t
gagner un. pouce
de terram et se vrrent cont11amts de
rentrer dans leurs quartiers, poursui–
vis par les l\lexicains qui s'emparerent
du grand temple voisin, et s'établirent
sur le point le plus élevé. Cinc¡ cents
nobles occuperent cette formidable po–
sition ou ils firent porter dP.s vivres de
toute espeoe et une incroyabJe quan–
tité de pierres. Tous étaient <1rmés de
longues la.nces ii;arnies au bout de
morceaux d'obsidienne plus Jarges ,
moins afiilés et aussi trancbants que
Je fer des lances espagnoles. Il était
nécessaire de les chasser
a
tout prix
d'un point qui commandait la forte–
resse. Jean d'Escobar, avec un dé–
tachement de
soldats choisis , fut
chargé de cette attaque ; bien que
cette troupe d'élite ' accoutumée
a
-''aincre, f'lt des prodiges de valeur,
elle fut trois fois repoussée. Cortes·,
qui voyait toute l'importance de cette
position , ne pouvait la laisser aux
mains de l'ennemi sans exposer sés
gens
a
etre écrasés jusqu'au dernier.
Quoique blessé
a
la main gauche d'un
coup qu'il avait recu dans une des pré–
cédentes affaires,
¡')
se lit attacher son
bouclier, et, suivi d'une bonne partie
des siens,
il
gravit les marches de la
tour avec une audace dont il n'avait
pas encore donné de preuves plus écla–
tant~s.
II renversa tout ce qui s'op–
posart
a
son passage; sa bon ne épée
n'avait pas un moment de repos, et
celles de ses compagnons n'étaient pas
oisives, car ils avaient affaire
a
!'élite de
Ja noblesse'
a
des hómmes aussi braves
qu'e11x, et qui ne faisaient ni ne deman–
daient quartier. Plusieurs Espagnols
furent renversés en montant
a
l'as'saut,
mais, dit Cortes, avec l'aide de Dieu,
de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la
sainte Vierge sa mere, dont l'image
avait été placée dans la tour et qui ne.
se re
trouva plus, nous montames et
nous
parvinm.esa
combattre les
In–
diens corps
a corps. Ce fut une melée
terrible que celle de plusieurs centai–
nes d'hommes
ur une plate -forme
élevée de soixante pi eds, et qui ne pré–
sentait qu'une surfoce de quelques toi–
ses carrées. Cette lutte dura trois heu–
res. Tous les cinq cents nobles furent
tués soit pnr l'épée, soit t'n -tombant
sur les terrasses inférieures, ou ils se
précipitaient plutot que de se rendre..
Dans ce combat, le plus acharné de
ceux qui s'étaient livres, les
M~xicains
se défendirent avec un. ensemble qu'ils
-n'avaient pas encore montré, -avec un
cotírage digne d'un meilleur sort. Qua–
rante-six Espagnols y périrent, et pres–
que tous les autres furent blessés.
-
Longtemps apres la conquete, les Tlas–
calans et les Mexicains en con erve–
rent le souvenir sur leurs peintures.
Le succes de cette journée ne décou–
ragea pas les Mexicains; ils se présen–
terent sur plusieurs points; et Cortes,
sans prenure un instant de repos, se
vit forcé
a
recommencer le combat
dans les rues qui aboutissaient
a
son
palais. Monté su r son che.val de ba–
taille' passant dans les renes son bras
blessé, et tenant sa lance de l'autre,
il se porta de sa personne dans la