.lliEXIQUE.
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grande ruede Tacuba,
0[1
la lutte était
la
plus vive , oli les l\lex icains pou–
vaient se tlévelopper avec le pl us de
fa–
cilité. Suivi d'e quelqu es cava li ers, il
ro111pit d'abord les masse serrée , et
se fit jour au milieu d'elles; chaque'
coup de lance étai
L
mortel dans l'épais–
seur de la fou le. Cepen<l nnt , emporté
par son audace, il se vit
s~paré
de se
ge ns ,
et
sa.
rntr~ilc
co.upée par le gros
iles enn em1s qu i fu ya1ent devant son
in fa nterie.
'élan~a nt
dans une autre
rue qu'il rroyait plus libre, une nou–
velle troupe de l\lex icai ns se présente
asa vu e, entra1nunt au mili eu d'eux
son meilleu r nmi, André de Duéro,
tombé de che1•al , fait prisonnier, et
CJlCi ls conduisaien t en t1·iomphe au
temple 1•oi in pou r le sacri fier.
A
cette
i•encontre, la
ra~e
de Corte ne con-
1rn7t
plus d bornes; ses fo rce
rc–
dou blent ; il se jette au milieu de la
foul e, il rcnverse
ceu~
qui veulent
s'opposer
a
son passage ; il tlérrage son
ami, qui, libre de ses mou1•ements,
sai it son poignard, frap¡¡e tout ce qui
1
approche , se fait jour, et parvient
a
rétrouver son
cheva~
et a lar¡ce. Oes
tleux bruves s'cxcitant
a
1
envi, fü·cnt
un affreux carnage desl\foxica ins. Tous
d ux, couverts de sang et de pous–
siere , rejoignirent leurs gen qui ,
eu~
méme , avaien t eu fórt affaire avcc
l'ennemi, tlont il ' a1·aient fini par
trio1nphrr. Cortes ai n1ai t
a
raconter
cette aventure c¡u' il regardai t comme
la plus beurcu
e
de
a
vie.
Pendant
que
ce choses e passaient,
ll{octezuma gisait mourant au milieu
des
E
pagnols. Frappé par ceux qui i
Jongtemps l'avaient vénéré comme un
dieu' il ne pouvait se ré igner
a
ce
cl ernier
de~ré
d'infortune. Quelque
graves que tussént ses ble ure , elle
n'étaient cependant pas mortelle , et il
se sernit fo cilement rétabli , s' il etl t
pu
rnaitriser l'agitation
de
son es–
prit, s'il n'etlt point aigri on mal
de tous les souvenirs de sa grn n–
deur pa ée; la étuit la plaie vive et
incurable.
a
raison 'égarai t devant
l'idéc qu'il u' tait plu qu'un objet de
rn ·pri et de haine pour se uj cts.
Dans un acces de tlé espoir il déchira
8'
Livraison.
( l\lEXIQUll .)
l'appareil qu'on avait mis
Stir
ses bles–
sures et refusa de prendre le moindre
aliment. La mort vint promµtement
rnettre un terme
a
tant de souffran<::e.
JI
expi ra le
ao
juin
1520,
dans la cin–
quante-quatri eme année de son dge, .
apres avoir régné dix- huit ans, et
pa
é les sept derniers mois de sa vie
pri onn ier des Espagnols (
*).
A
son
li t ele mort, les 1110ines essayerent vai–
nement de le convertir
a
la foi chré–
ti enne.
JI
resta fid ele au culte tle ses
anclltres, et re¡1oussa tout ce qu'on
put lui clire de la fausseté de sa reli–
gion et de l'excellence de celle de ses
oppre seu r .
Auss itllt qu e le roi fut mort, Cortes
s'empre sa d'irnnoncer cette nouvelle
au prince Cuitlahuatzin, général
en
chef des JV[exica in . 'Peu de moments
apres il lui fit remettre le corps du
défunt qu'accompagnai ent six no–
bles et plusieurs pretres.
A
.la vue de
ce lugubre cortége le peuple
fit
écla–
ter une grande douleur, et ceux qui
traitaient Moctezuma <le lfüihe quel-
(') Les h1storiens espagnols varient sur
les
~au
e
et le
circons1\11lees de In mort
de Moctezuma. Cortes et Gomarn l'allri–
b11e1¡t
a
Ull
couri d picrre
l'~~ll
il
la tele'
Soli
atl
refus ele se lni er 'Pªn er. fürnal
Diaz dil qu'il se lnissa •mou rir de foirn ;
Henern
assurc 11u'il succomba
/¡
un vio–
leut rha¡;riu ; Sahaguu
t
qudques histo–
riens mc:--ieni ns aflirment qu'il périt ele la
mnin des Espngnob, supposition iundmissi–
ble. II lai sn plusi1·11rs
lils,
dont lrois péri–
ront p ndanl In retrnite dll Corte .
J.e
plus
rcmarquablc drs sur\'ivants fut
Jv/11m/ira–
lurnt;:,i11,
011 don l'edrn Monlczuma , d'oü
clcscenden t les comlcs de Monlezuma
et
Tuln. Les dcux nobles maiso11s de Cnno et
cl'Amlrcda lllonlcznma sont is 11es d'untl
des lillcs de l'inforuiné monarc¡uc. Les rois
de Cns1ille accordcrcnt
a
sa pos1éri1é le.• .
privilég1•s les plus Ólcndus, et cl'immen es
domainos clans la Nouvdle-Espagne. ous
fcrous remarquer que le 1•éritable nom de
Moulezurna é1nit MOleuczoma, ou uúeux:
encore Muclhrcuzomn. On le lro11rn q11el–
q11cfois écrit Moclezoma
el
Moctcz11ma.
Nous avons ndoplé ccllc clerniere orl hogra–
phc qui s'érnrle moins de ccllc des &pa-
gnols plus généralement conuuc.
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