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L'-UNIVERS.
de se voir encore entouré de ses braves
capitaines Sandoval, Lugo, Olid , Or–
daz, Avila, Al varado, ql]i avaient
échappé
a
la mort' le dernier surtout
d'une. maniere presque miraculeuse,
en francbissant tout d'un saut, ap-
. puyé su r sa lance, la dern iere breche
de la chaussée. Aupres de Cortes, on
revoyait aussi l\Iarina, Aguilar, et le
P. Olmédo, si nécessaires pour tra–
v.erser le territoire des nations incon–
nues ou suspecte , et se concilier les
peu pl es dont on allait rechercher l'as–
sistance. Il eut encore un bonheur au–
quel il ne s'attendait pas. Les Mexi–
cains lui donnerentletemps <le respirer.
Au lever de l'aurore , ils avaient aperen
parrni les morts, sur le champ de ba–
taille dont íls étaient restés les mai–
tres , un fils et deux filies de 11rocte–
zuma, prisonniers des Espagnols. Un
tel
pectacle les
g la~a
d'effroi.
lis
craignirent, en lais ant ces illustre!J
morts sans sépultL\re, de
joindr~
l'im–
piété au régicide. Le nouveau roi fut
foroé de s'a socier
a
la douleur publi–
que, de su pen,dtre toute
les ho tili–
.tés, et de donner l'ordre eles funérailles
avec tout le cérémonial en u age pour
Ja fomille royale.
011
ernploy:i
a
ces
pornpes fuµebres un temp qu'on de–
vait au salut de la patrie; et Cortes
eut quelques heures pour réorgani er
un peu les tristes débris de sa peti te
armée.
. Tlacopan, tres-peuplé, n'était pas
une pl ace tenable pour elle; Cortes prit
position sur une hauteur voisine, et
se fortifia
a
la bate dan un temple qui
dominait ce point élevé. Acette heure,
dit-il, nous n'avions pas un fantas in
qui püt se remuer, pas un cavalier qui
püt allonger le bras. Les .l\Iexicains ne
l'avaient pas laissé occuper cet éd ifice
r~ligieux,
consacré
a
la divinité qui
présidait aux moissons, san le harce–
ler vivement. lis lui avaient di puté
le terrain pi ed
a
pied, et fait éprouvcr
de nouvelles pertes. Sa joie fut vive de
trouver un abri dans cette encei nte
spacieuse et llanquée de tours; et lesou–
venir s'en conserva si bien dans sa
mémoire, qu'apres la conquete il y
fit
élever une chapelle dédiée
a
la Vierge
de bon secours ( de los remedios ). Les
ennernis, apres avoir inutilement es–
sayé de l'en chasser pendant lejour, se
retirerent' suivant leu r usage'
a
l'en–
trée de la nuit. Des Otomies, qui oc–
c.upaient deux harneaux voisins, ou ils
su pportaient impatiemment
lejou~
de
lHexico, appoherent quelques provi–
sions
a
ses soldats affamés.
Tlascala était le seul point ou Cor–
tes put se retirer, ou il eüt l'espoir
de rencontrcr des alliés
fideles et
les
. ecours de
tout genre qui
lui
étaient indispensables pour continuer
la guerre. Un des soldats de cette na–
tion s'offrit
a
lui servir de guide. ll n'y
avait pas de temps
a
perdre. Cortes se
mit en marche au
m~lieu
de la nuit,
malgré le déplorable état de ses gens.
ll se réserva le commandement de l'ar–
riere-ganle. II faut voir da ns sa douzié–
me lettre ce qu il eut
a
soutenir decorn–
hats, a supporter de fatigues,
a
vaincre
de difficultes dans cette longue retraite
ou il était obligé, pour atteindre le
tep·itoire de Tlascala, de cotoyer le
lac
a
l'ouest, de le tourner au nord'
et de e diriger ensuite
a
l'est, mar–
chant toujours au mili eu d'un pays
insurgé,,
~ns
vivres, sans munitions.
Jarnais le.,c¡qurage et la per évérance
u'avaient
ét~ trnis
fi
plus rude épr•:mve.
Dans les env irons de Zacarnolco, vi lle
considérable, les Espagnols furent si
vivement attaqués qu'en un moment
la terre se trouva couverte de pierres
et de fl eches. Le général recut deux:
blessures
iJ
"la
tete;-qu elques soldats y
furent également blessés. lis nous
tuerent enco re une jument, <lit Cor–
tes, ce qui nous
fit
grand' peine
fi
per–
dre, car, apres Dieu , nous mettions
toutes nos espérances dans nos che–
vaux.
ous nous conso lfi rnes de cette
perte en la rnangeant ju qü'a la peau;
nous n'av ions pos meme
a
suffire de
rna"is cuit ou grillé. Les Tlascalans se
jetaient
a
terre et broutaient l'berbe
dr.s champs, en prian t piteusernent
·Jeurs dieux: de ne point les aban–
donrier.
Voyant que l'ennemi·croissait cbaque
jour en nombre , et que les Espagnols
diminuaient
a
vue d'o::il, Cortes
fi.t