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114

L'UNIVERS.

ques JOurs auparavant, élevaient alors

qu'il se

proposait.de

partir sans retard.

ses vertus jusqu'aux cieux et ne taris-

On eut

ensuite a d

éli bérer si

1'011

se

saient pas sur ses grandes 'qualités. Le mettr\jit en marche dejour ou de nuit.

corps fut porté au milieu de la place On préféra ce dernier parti , daos l'es–

de Copalco ou s'élevait le bacher. La

poir que les idées superstitieuses des

noblesse y vint pleurer suivant l'usage, Mexieains les retiend

raie

nt dans l'inac–

puis les cendres furent recueillies dans

tion apres le coucher

c.lu

soleil, et sur

un vase et enterrées avec pompe. On

la

fo1 des prédicti

ons

d' un soldat

n'oublia rien du cérémonial observé

nommé Botello, qui passait pour ha–

aux obseques des rois.

bile

astrolo~ue,

et dans la science du-

La mort de l\loctezuma était l'évé-

quel, selon !'esprit du temps, Cortes,

· nement le plus fücheux qui pdt arriver

non moins que ses compagnons, met–

a Cortes, daos les graves circonstan-

tait une certaine confiance. Ce Botello

ces ou il était engagé. Elle lui faisait

promettait un succes complet. De

perdre tout espoir de· transiger avec

vieux militaires redoutaient urle mat·–

les lHexicains; elle le privait d'un pro-

che nocturne

~ur

un terrain coupé, en

tecteur et d'un otage précieux ; ses

présence d'ennemis nombreux aux

forces ne Jui permettaient plus d'en-

aguets. lis prétendaient aussi que l'on

treprendre sérieusement la conquete

n'était point en mesure de franchir les

d'une grande vi lle ou le nombre des

fossés avec un pont aussi lourd, aussi

combattants croissait d'heure en heure

peu transportable, et qu'on devait suc·

par les troupes frafohes qui ·arrivaient

comber si l'on était sérieusement at-•

des provinces. Il ne lui re tait de sa-

taqué. On recennut bientot que leur

lut que dans la retraite;

il

s'y déter-

expérience valait mieux que les pro–

mina. l\Iais fermement résolu a reve-

mes es de l'astrologue.

nir avec une armée plus nombreuse,

La nui du

1°··

juillet (1520)

fut

sous le prétexte de venger la mort de

fixée pour Je départ. Quelques heu–

Moctezllma, il vo1,1lait que cette re-

res auparavant, on avait envoyé deux

traite donnat encore une haute idée

prisonnier

au chef enn emi , sous

de la supériorité des Espagnols. 'fels

prétexte de hfiter Ja condusion d'une

étaient s-es projets, lorsqu' un nouveau

suspen ion d'armes , mais dans

le

mouvement de l\frxicains, en Je rap-

but réel de détourner son atten-

l

ielant · de nouveaux combats , vint

tion, et de lui faire croire qu'ou

ui prouver que tous les calculs de Ja

attendait tranquillement sa répon . e.–

prudence et de J'at·t militaire peuvent Cependant on ne perdait pas un mo–

échouer devant lé sauvage ·désespoir ment pour commencer la retrnite. Cor–

d'un peuple qui défend ses dieux et

tes, par ses soins et ses précautions,

ses foyers.

,

semblaít tout embrasser. Deux cents

Cortes aurait eu besoin de quelques

Espagnols, vingt cavaliers et les

1~eil­

jours pour ses préparatifs de départ,

!eurs soldats tlascalans composa1ent

mais il demeura bientot convaiucu

l'avaut-garde sous les ordres <le Sando–

qu e tout délai profiterait plus

a

son

val. L'arriere-garde, plus nombreuse,

ennemi LJU'a lui-meme. Sur tous les

fut confiée aux officiers. venus aver

points , les

l\'lexicains élevaient des Narvaez; elle avait j>our chefs Alva–

barricades, rompaient les chaussées,

rado et Velasquez de Léou. Cortes

et coupaient toute

communication • comrnandait leceutre, ou étaient plaeés

avec le continent. Lui , sans perdre

l'artillerie, les bagages et les

priso~de temps, fit construire un pont mo-

niers, parmi lesquels on remarqua1t

hile de grosses soli ves et de planches

un fils et deux filies de l\loctezULna, et

épaisses ,

a

l'aide duque! l'artilleri e et . quelqu es seigneurs mexicains. On avai1

les bagagesde l'arméedevaientfranchir

fait le partage du trésor de l'armée'.

les fossés. Ce travail fait, il réunit ses

Cortes voulait abandonner tout ce qm

officiers en conseil , exposa la situation

n'appartenait pas au roi; ses soldats ,

critique ou l'on se trouvait,

anuon~ant

au contraire, ne voulurent Jaisser que