1.
D E M A R C HAN D.
195
C'est prin,cipalement dans les Mers d'ITALIE que la
Du
10
Octobrc
Murene
ahonde :
il
fut anciennement d'usage dans cette
179
r
contrée d' E u Ro
p
E (et peut - eere
l'ese-il encore ) '
au
3
1
Janvier
d'élever de ces poissons dans de l'eau douce; et
il
est
179
2 •
singulier que cet animal qui ese marin, ce qui n'entre LA
M'
unf.NE.jamais dans les fleuves, puisse vivre et s'engraisser daos
une eau qui n'e'st pas salée.
On s¡ie que les Romains les plus opulens nourris–
~oient
a
grands frais des
Murenes
daos leurs viviers. On
ne peue lire, sans gémir sur les foiblesses de l'.Homme,
cet erre si grand et si peeit, si vain de sa raison dont
si souvcnt il ne fait pas usage, que deux personnages,
aussi graves et aussi sensés d'ailleurs que les célebres
Oraeeurs H onTENSIUS et CRASSUS,
avoient
con~u
pour des
Mure1i.esun attachement qu'on ne sait com-
mene quali er
qui
fu
porté
a
un te! point de
déraison ,
ue
de
!armes su
la perte> !:!'une
Murene,
e que l'au
en hé rssa
su
la p érilité
du premier'
e-u·
a res la mon
e la sienne.
Mais on ne li
s sans orrecr qu un monstre,
EDIUS
PoLLION , a
· atroce que gourmand , et cependant
!'ami d'AUGUSTE, persuadé que les
Murenes
nourries
de chair humaine acquéroiene par cette affreuse nour–
riture une chair plus délicaee ,
faisoie jeter dans
les
piscines ou il
élevoit les
siennes ,
de malheureux
Esclaves accusés des plus légeres fautes, . . . . . Que
de pages de l'histoire des Hommes on voudroie pouvoir
effacer'
' On doie etre étonné que cet
Octavr,
devenu
Augusrr
,
qui , en gouvernane sagemene, et en illuserant son Siecle
1
avoic
presquc faie oublicr ses crimes , put erre !'ami d'un
N
a