2 2.
PHOQUES.
Le Lamantin.
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VOYAGE
de la mer;
il
se
tie.ntaussj
a
l'Embouchure des Rivieres:
il est ,si peu farouche , qu'il se laisse approcher et
toucher avec la main; aucun danger ne l'éme ut, et
a
peine leve-t-il la tete hors de l'eau lorsqu'il est menacé
ou frappé, sur-tout dans le temps qu'il prend sa nour·
riture; il faut le frapper tres-rudement pour qu'il prenne
le parti de s'éloigner, et un moment apres on le voit
revenir au méme lieu : aussi, le harponne-t-on tres–
aisémen t, d'autan t plus que , comme on l'a vu,
il
ne
s'en.fonce presque jamais en entier sous l'eau ; mais
il
est plus aisé d'avoir les Adultes que les Petits ou
les Jeun es, parce que ces derniers son t plus agiles,
nagent beaucoup plus vite, et que souvent ils s'échap–
pen t en laissan t le harpon teint de leur sang et chargé
d 'un lambeau de leur chair.
Une graisse de plusieurs pouces d'é¡íaisseur enveloppc
tout le corps de ces
Grnnds LamantÍns :
lorsqu'o n
l
'expo.seau so!eil , elle y prend la couleur jauoe et la
consistance du beu rre; elle est de tres - bon goí'n et
meme de bonne odeur; on la préfere
a
celle de taus
les Quadrupedes; elle peut se conserver long-temps ,
meme péndant l'Été' et on peut l'employer aux memes
usages que
Jp
beurre et la manger de meme ; celle de
la queue sur-tout est tres-délicare: e!!e brule aussi tres–
bien, sans odeur forte ni fumée désagréable. La chair a
le gout du
Ba:uf;
mais elle est moins tendre , et exige