Soo
LETTRES
m.onie dura plus de denx heures. Les éveques et les
pretres me firént politesse , jusqu'a se retirer qnel–
quefois pour me laisser voir plus commodément.
L'archeveqne meme, avant de commencer son dis–
cours , me
fit
placer honorahlement , et apres le
Sermon
il
me
fit
inviter
a
'monter chez lui pour
y
¡'>rendre le café : comme je n'avois point encere dit
la iuesse, je le remerciai. J'allai le lendemain
Jni
faire visite avec le pere supérieur. Il nous
re~ut
avec
.beaucoup d'honneteté , et parla
fort
obligeamment
des LaLius, et en particulier des Jésuites: il rn avoit
pa:dé de meme le jour de la fete
a
ses
év~ques
et
a
ses papas. Nous le v1mes une seconde fois ; mais
comme
il
avoit des ménagemens a garder ' il se con–
tenta de nous envoyer son protosyncelle , un pretre
et
son diacre, pour n011s rend're _la visite.
Les Grecs de Salonique ,
a
parler en général ,
paroissent peu aliénés des Fran!tais et du rit latín :
quelques- uns meme des plus honnetes gens et des
plus capables sont de nos amis ; nous n'en connois–
sons qu'un qui dogmatise centre nóus. Un des
plus
grands maux de l'Eglise grecque est l'ig orance
crasse des peuples et d'm1 grand nombre de pasteurs..
Jugez-en par ce trait qu'on m'a raconté. Un papas
de la campagne étant venu
a
Salonique,
fit
a
uú
papas de la ville la question suivante :
<<
Est-il vrai
>)
que Jésus-Christ est Dieu? 11 me semble I'avoir
»
souvent entendu dire ainsi ; d'un autre coté,
oh.
)) dit qtúl est homme : comment accorder ces deux
»
choses ensemble
?
s'il est Dieu , comment peut-il
»
etre homme
~
et s'il es homme , comment peut-il
»
etre Dieu? ,, Le papas de la ville mieux instruit,
fit
le catéchisme au papas du village , qui acquies9a
a
tout : il ne falloit pas etre grand théologieñ pour
résoudre la question. Quelle instruction un peuplc
grossier peut-il attendre de pareils docteurs?
Les Juifs
~ont
presque la moitié des habitans de