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LETTRES
nutour eles oreilles: les femmes renferment lenrs chc–
venx dans une espece de longue queue plate qµi
leur pend d rriere la
t~te
, et attachent au hout un
bouton de cuí re. Ils sont fort laborieux ,
t iJs se
melent <le toutes sor1rs de m 'tiers: les uns sontcom–
merºans, les autres artisans: ceux-ci sont courtiers
des rnarchands, ceux-la vendent en détail : plusienrs
sont
p~cheurs,
batclíers, magons, manreuvrcs, porte–
faix; ces deruiers sont fort misérablrs , ils ne vivent
¡1rcsque que de chataignes pcndant l'hiver, et pcn–
daut l'été que d'herbagt>s
>
de concomhres
rt
de me..
lons <l'eau qu'on nomme
r:arpoux.
Cette mauvaise
n ourritnre lf'nr cause plnsieurs maladies.
Ils sont commnnémcnt trompeurs , méprisés éga–
lemcnt eles Chréti.ens et <les Turcs ; mais ils
n
1
en sont
pas moius attachés
a
lcur religion' et
a
beaucoup de
superstítions dans lesquelles leurs kakans les entre–
tiennent. Ils observent religicnsernent le sabhat; et si
ce jour-la ils ont besoin de feu , ils prient quelqlH'S
Chrétiens de leur en allumer: cependant il arrive de
temps en temps que
qnclqn~s-uns
se font Turcs par
la crainte de la mort ou de la bastonnade. Les nou–
Vflaux l\1usulmans , originairement Juifs, sont pcu
estimés des anciens Mahométans: ils conservent tou–
jonrs de pere en fils une inclination secrete pour le
j
udaisme, jusqu'a réciter leurs anciennes prieres au
lieu de celles de l'alcoran.
Il
y
a euviron soixante ans qu'ils se persuaderent
que le Messie alloit enfin paroitre. Pour se préparer
a
son arrivéc' flt le recevoir plus dignement' ils ca–
])alerent ensemble, et voulnrentse rendre maitres de
la
ville. Les commandans turcs
en
forent avertis;on
fit
arr~tcr
les chef de la révolte 'et
a
force de me–
naccs on les obligc>a d'embrasser la religion mahomé–
líUH',
apres leur avoir fait avouer que J ésus-Christ cst
le Nlessie: c'est nn aveu qne les Mahométans cxigeut
t uujours d'eux avant leur prétendue conversion.