t.DIFIANT'.E S
~T
Ct1RIEUSES.
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Ontre plusieurs petites écoles, les Juifs ont
a
Sa–
lonique un collége seulement, oú ils enseignent leur
philosophie , leur droit , et
je
pense aussi lenr théo–
lógje ; les
dix
mille écoliers que quelques voyageurs
leur ont lihéralement donnés, se réduisenta quelques
centaines: tous ' ou presque tous de la
ville
meme ,
et non pas .de tout l'crnpíre Ottoman.
11
n'y a nulle
apparence que ce collége ait jamais été plus florissantº
Les étudians
y
soutiennent des theses
i
rimées,
comme lenrs autres livres , en caracteres hébrai.qties,
mais dans leur langage vulgaire.
11
ne paro1t
pas
qu'il y ait
a
Salonique des Juifs savans en héhreu,
et
l'
on n'y parle d'aucun
rahin
de réputation ; i]s
y
ont
cependant une grande liberté pour
l'
exercice de leur
religion. Leurs synagogues sont situées et ouvertes
sur les rues, privilége que n'ont pas les Chrétiens.
Quand ils portent Jeurs morts en terre, ils chantent
de toutes leurs forces , et leur chant est tres-désa–
gréable. Le .convoi est souvent nombreux, mais les
femmes n'en sont point; elles se contentent de pleu–
rer
a.·
la maison, et elles ont une certaine formule
de
lamentations et de gémisseme,ns. Les cimetieres
de
cette nation occupent un fort grand tenain, hors
d'une des portes de la ville, parce qu'ils n'enterrent
jamais, non plus que les Turcs, deux corps dans
la
meme place. Quand ils ont mis le corps en terre,
quelques-uns toument
a
l'entour' et le kakan paroit
parler au mort. On remplit ensuite la fosse sur
la–
quelle on accumule de petites pierres , de sorte que
leur sápulture s'éleve toujours de terrn; on met sur
la plupart une tombe communément de marhre, sur
laquelle on grave
l'
épitaphe en lettres hébrai.ques,
avec des ornemens de fleurs et de diverses figures.
1,1
n'y
a
que les pauvres qui n'aient point
de
tombe,
ou qui n'aient qu'une píerre plate sans épitapl1e.
Outre les Juifs anciens habitans de Saloniqne,
iI
y
en est arrivé
depuis
vin,gt-cinq ou trente
ans d'Italie ,