LETTRE~
publique :
«
Vous
~tes
nos phes , nous disoient-ils,
»
vous etes
l.esauges de nos maisons' et les guides
)) de notre salut; ayez pitié de nous; au nom de
Jé–
»
sus-Christ, ne nous ahandonnez pas.
»
Ils accom–
pagnoient ces paroles de tant de témoignages d'une
vraie tendresse, que nous ne plimes nous-memes re–
~enir
nos larmes. Nous les consolames un peu, en
leur faisant espérer que nous reviendrions bientótles
;voir, et que nous pourrions meme fixer parmi eux
notre demeure, afin de les entretenir dans les hons
s.entimens oú nous les laissions. Mais avant que de
consentir
a
notre départ, ils voulurent nous témoi–
gner lcur reconnoissance par une patente qu'ils nous
expédierent, et qui fut signée de cinquante-trois per–
sonnes, parmi lesquelles se trouvent les curés et
les
principaux de l'lle. La voici traduite mot
a
mot de
l'
original grec.
«
Nous primats et chefs du peuple , soussignés,
>)
rendons de tres-humbles actions de graces
a
la
>l
miséricorde divine , de ce qu'
elle.
nous a procuré
»
un si grand secours, en nous envoyant les r¿vé–
»
rends peres Jacques-Xavier Portier et Jean
Lu–
>)
chon , religieux fran9ais de la compagnie de
J
ésus.
>)
La justice , la reconnoissance et la vérité , nous
"))
obligent
a
rendre témoignage
a
tout le monde '
>)
qu'ils se sont comportés ici en dignes ministres
»
de l'Evangile , au grand avantage de toute notre
>)
lle : ils
ne
cherchent que la pure gloire de Dieu et
»
le salut des ames; leur conversation est fort édi–
»
fiante , leurs avis tres-salutaires, et leur doctrine
»
tres-saine; leur application infatigable et désinté–
»
ressée
a
precher dans les églises ' dans les ca:rre–
))
fours et clans les maisons'
a
confesser '
~
visiter
>)
les pauvres et les malades, noüs a fort édifiés; et
»
nous sommes tous consolés de voir les grands
>~
frnits qu'ils ont faits
ici :
ils nous ont assistés, non–
?>
seulement pour les besoins de l'ame, mais aussi
»
pour