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LETTRES

la permission d'exercer les fouctions de notre minis–

tere. Son accueil fut d'abord assez froid, mais

il u'y

eut personne dans la suite de qui nous ayons

re~u

plus

d'honnetetés.

Avant notre départ de Constantinople,

M.

l'ar–

cheveque de Spiga, vicaire patriarcal pour le saint

Siége, dans toute l'étendue du patriarcal de Constan–

tinople, avoit eu la bonLé de nous munir d'une pa–

tente la plus ample et la plus honorable que nous

puissions désirer, dans laquelle

il

nous accordoit

gé–

néralement tous ses pouvoirs.

D'un autre coté,

M.

de Fériol, ambassadeur

du

Roi

a

la Porte, nous en avoit faiL expédie-r une autre

eu

son nom , pour la Sli.reté de nos personnes. Ce

digne ministre, égal ment zélé pour l'hon11eur de

la

religion et pour celui du nom franc;ais' déclaroit

a

tous , tant Turcs que non Turcs, que nous étions.

sous la protection de sa MajC'sté, et que non-seule–

ment on eút

a

nous laisser aller et venir, séjourner,

partir quand et ou il nous plairoit, mais qu'il prioit

encore qu'on nous rend'it partout les bons offices

dont nous pourrions avoir besoin.

. Le hourg fut le premier endroit ou nous crumes

devoir commencer notre mission. Nous avions eu

soin auparavant de faire acheter tout ce qui étoit

né–

cessaire

h

notre subsistance ' afin de

n'

etre

a

charge

a

personne. Ces panvres gens,

a

qui

l'

on vend

jus–

qu'aux fonctions

de

l'Eglise les plus gra1uit'es, étoient

clrnrmés de notre désiutéressement. Con vaiucus par-la

que l'unique vue que nous avions étoit de

1

s remeure

dans la voie du salut, ils ne pouvoieut se lasser de

nous en témoigner leur reconuoissance. Les sermons

que nous faisions clrnque jour

a

une grande foule de

peuples qui se rassernbloieut de

di

ers endroits de

J'lle , la doctrine chrétiem1e que uons enseignions

au

enfans , les visites réglées des malades, la dis–

tribution gratuite

de

nos remedes'

firen~notre

únique,