LETTRES
J~
laisse
a
pcnser quels doivent etre les sentimens
qu'inspire .ce lieu de dévotion , ou le Fils de Dieu
voulut bien souffrir une espece d'agonie pour nous.
II fallut le quitter plutot que je n't'usse voulu, pour
nous rendre
a
J érusalem, et y assister aux cé.rémo–
nies des derniers jours de la semaine sainte.
Nous y arrivames le mercredi saint, apres ávoir
passé le torrent de Cédron. L'on nous
fit
remarquer
en passant une grande roche , sur laquelle on voit
encore les vestiges que le Sauveur du mondP y laissa
de son corps, lorsqu'il permit que son extréme foi...
hlesse le fit tomher sur celte roche. Il s'en releva
pour obéir
a
la violence des soldats commis
a
sa
conduite.
·
A mon arrivée
a
Jérusalem, je mé retirai au cou–
vent de Saint-Sauveur , pour y passer ' la nuit. Le
lendemain matin, qui étoit le jeudi saint, j'allai dans
l'
église du Saint-Sépulcre , pour y assister aux céré–
monies des trois derniers jours de la semaine.
L'office du jeudi saint se fait avec une dignité, une
pompe , une magnificence. et une piété qui ravissent
l'ame des assistans. Les autels sont ornés de présens
de tous les princes chrétiens; et des vreux des fideles.
ouvrages, pour la plupart , d' une rare beauté et d'une
;richesse immense. J..e révérend pere gar ·
de
J
é–
rusalem officia pendant tous les saiqts jo
crosse et la mitre. Les religieux , les p
autres catholiques , communierent de sa m
Ce
m~me
jour le tres-saint sacrement
fu
porté
.en procession au Saini-Sépulcre , ou il fut renfermé
jusqu'au lendemain.
Le jefme
at~
pain et al'eau, pendant les trois jours,
est observé tres-régulierement de tous les pelerins
catholiques.
I~e
vendredi saint fut employé en prieres pu–
bliques et en diverses actions de pénitence. J_.e ser–
vice se
fit
le malin avec des cérémonies également
touchantes.