LETTRES
La frise qui regne sur les colonnes n'est que de hois,
mais d'un bois parfaitementbien travaillé. Au-dessus
de la frise , il y a de grandes fenetres qui donnent
beaucoup de jour al'église. Tous les mysteres de notre
sainte religion ont été autrefois peints sur les mu–
railles. On n'en voit plus que des morceaux presque
tous effacés.
'
Le chreur est élevé de trois degrés au-dessus de la
nef : .il y a un autel dans la croisée dédié aux rois
Mages , dans le lieu oU- la tradition veut qu'ils aient
mis pied
a
terre pour rernlre leurs hommages au
Sauveur.
La grotte ou il naquit est sous le chreur de l'église·.
Elle peut avoir quarante pieds de longueur sur douze
de largeur. On y descend de l'un et de l'autre coté
du chreur par plusieurs degrés
d~
marbre et de por–
phyre. Les portes sont de bronze et bien travaillées.
On ote ses soulier& par respect pour entrer dans ce
sanctuaire.
La grotte n'est éclairJe que par les lampes conti–
nuellement allumées. La creche est représentée
par
un bloc de marbre élcvé d'un pied de terre , creusé
et taillé avec le ciseau , pour lui donner la figure de
la creche. 11 est posé dans l'eudroit meme ou l'on
croit que la creche du Sauveur étoit placée. Ce lieu,
que le Fils de Dieu avoit choisi pour naitre , est. au–
jourd'hui l'objet de la vénération des Chrétiens.
Tout ce qu'on y voit excite la piété et fortifie la foi.
L'abord continuel des caravanes de toutes les nations
chrétiennes qui y viennent atlorer le Sauveur dans
sa naissance , les prieres publiques , les prosterneroens
et autres marques d'une dévotion sincere et édifiante,
larichesse meme des présens que les princcs chrétiens
y
ont envoyés, pour etre des monumens publics de
leur religion: tout cela excite en votre aine des
choses qui se font sentir beaucoup mieux qu'on ne
les peut expl'imer.
_