tDIFIANTES ET CURIEUSES.
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apprendre aux siecles
a
venir qu'il punit eneore au–
jourd'hui les vices hontcux de ces villes
criminelle~
et réprouvées.
Je ne dois pas oublier de parler ici de ces arbres ,
que les anciens auteurs appellent
arbres de Sodome,
et que l'on voit pres de la mer Morte,
a
une jour–
née de l'embouchure du Jourdain. Ils sont grands
<:omme des figuiers; le bois de ces
a~bres
y est assez
semblable; mais la verdeur et la forme des feuilles
des arbres de Sodome tiennent de celles du noyer.
lls portent un fruit qu'on prendroit aisément pour
(1.'agréahles limous; mais lorsqu'on les veut cueillir.,
on ne trouve entre ses doigts qu'une poudre noire et
Ilgere que le vent emporte.
Saint Fulbert,
é
veque de Chartres, en parle comme
d'un foit qu'il avoit vu dans un voyage qu'il
fit
en ce
pays : figure, dit un historien, des plaisirs sensuels
qui trompent, par leur belle et séduisante apparence,
-ceux qui les recherchen
t.
Nous quittames ces lieux infortunés le mercredi
saint des le grand matin , pour nous rendre en ·toute
dilígence a la vallée de Josaphat. Nous mimes pied
a
terre vis-a-vis le jardín des Oliviers, qu'on ap–
pelle
le jardin de Gethsemani,
parce que le
villa.qequi port ce nom n'en est pas éloigné. Les p
eres deTerre
te ont acheté ce jardin , ou il ne reste
u hm oliviers : les peres en font un
peq.
'ils distribuent comme une cho_?e sainte"
Les
ux des olives leur servent
a
faire des cha-
pelfts qui sont recherchés des Chrétiens.
.
C'est dans ce jardin que l'on honore
l'
endroit ou
le Sauveur
fit
sa prier.e
a
Dieu son Pere' et
Oll
son
·corps et
la
terre
m~me
fut couverte 'd'une prodi...
gieuse sueur d'eau et de sang.
Ce~
endroit est une
grotte assez profonde ou
il
y
a
deux autds. Les
peres chantoient la grand'messe lorsque nons y a:r-..
rivames.
Ils ew·enJ; la bonté
de
me
permettre
d'y
dire
la
mienne.