LETTRES
riz , du café et atúres
areils· rafraichissemens po11.r
leur argent; mais no
avions plus hesoin de repos
que de nourriture.
Notre repos ne ptlt cependant etre bien long; car
une heure avant le jour le cond cteur de la cara-
. vane donna le signa! pour partir. Nous marchames
pour atriver de bonne heure au hord du Jourdain.
On
y
dressa deux autels portatifs, dans l'endroit oú
l'on croit que le Sauveur voulut recevoir le hapteme
de son saint précurseur, et je fus un <le ceux qt\i
eu.rent la consolation d'y dire la sainte messe.
.
N'ous aper9il.mes de loin lamer Noire, qui a pris
la place de ces villes infames , lesqueiles furent au–
trefois réduites en cendres par un prodigieux déluge
de
feu tombé du ciel. Tout le terrain que ces villes
occupoient ayant tout-a-coup été creusé par la yio–
lence des flammes, les eaux du Jourdain y entrent
e~
fon:ment cette mer, dont la longueur est d'en.viron
vingt-quatre lieues , sur trois ou quatre de largeur
dans certains endroits.
Gette mer, ou plutot ce lac, s'appelle
Bahhret
Louth,
c'est-a-dii~,
le
lac de Loth;
mais il est plus
connu
sous le
I\OID
de la
mer
N
oire
ou
mer
M
orle,
qu'on luí
don~e
com¡.nunément,_peut-etre parce que
ses
eaux n'ont nul autre mouvement que celui
qu'elles
re~oive~1t
dé l'agitation de
l'air~
11
n'y faut
point cherche.r; de poisson ; car nul poiss01.i n'y peu
t
vivre, tant les eaux de ce lac sont corrompues. Ce
.qui
est de plus surprenant, c'est que les eaux douces
.et salutai,res du Jourdain n'y sont pas plutot entrées,
:q_u'elles deviennent si salées' si ameres et d'une odeur
s1
insupportahle, qu'il n'est pas possihle d'
en
hoire.
Elles j.ettent sur le rivage quantité de pierres noires,
.et si hrúlantes, qu'on ne les touche pas sans se hrú–
-ler. Toutes ces mauvaises qualités, que quatre mille
.a\ls qe
temp?
~·ont
pu
faire perdre
.a
cette mer,
SOilt
, autant
de
preuves de l'iudignation de Dieu , qui
veut