ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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le
servoient.
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communia
a
la fin de la messe un
·nombre prodigieux de pélerins et autres, qui se pré–
sentoient deux
a
deux
a
la sainte table avec un orclre
admirable.
_
Les cérémonies du matin n'ayant pu finir que
long-temps apres midi, il nous en resta .tres-peu
pour not1s disposer aux offices de l'apres-dinée, qui
se
continu~rent
bien avant dans la nuit.
Tout l'office étant fini , je revins au couvent de
Saint-Sauveur avec les peres de Terre-Sainte, et je
m'
y
préparai
a
partir le lendemain ' premiere fé.rie
- de la grande fete, pour faire selon la coutume, le pé–
lerinage de Bethléem , .qui n'est éloigné de
J
érusa–
lern que de deux lieues.
Bethléem n'est qu'un village assez grand et assez
peuplé, élevé sur une petite montagne dont la situa–
tion est tres-agréable. Les habitans sontpartie Chré–
tiens et partie Mahométans. Les uns et les autres
travaillent continuellement
a
faire des chapelets' des
eroix, des figures du Sépulcre de Notre Seignenr et
<le celui de Notre-Dame. Tous ces ouvrages sont faits
du bois du
champ des pasteurs,
et d'os blancs en
forme d' ivoire , avec des ornemens de nacre de
perles. Le débit en est tres-grand.
L'église et la grotte de la nativité du Sauveur sont
a
l'extrémité du village et
a
son orient. Une cour
fermée de grandes murailles conduit
a
l'église. Elle a
a
son midi un aJ?.cien batiment qu'on nomme
l'école
de saint Jéróme.
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y a une salle qui .a de fonguenr
trente ou quarante pas·, etquinze ou seize de largeur.
Sa vo(1te est soutenue par ciriq ou six cofonnes de
marbre. On prétendque cette salle
éto~t
le lieu ou ce -
saint docteur faisoit ses
le~ons
sur l'Ecriture sainte.
L esArméniens s'en servent aujourd'hui pour recevoir
leS' pélerins. L'église est grande et b_elle. Cinquante
colonnes de marbre, tout d.'une piece et
fort
ha11tes,,
distinguent la nef de3 ailes , e t
.forme1n
le
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17 .•