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LETTRES ÉDIFIANTES·
s;e replier. Les Marattes les attaquant
::~loTs
des deux cotés opposés,les taillerent en picces.
Le Nabab Général de l'armée More, son
fils ainé , et quelques ant¡res Seigneu rs , fu–
r.ent tués en comhattant généreusement: pfu–
sieurs furent blessés ou faits prisonniers, peu
s'
échapperent; les él éphans blessés et furicux.
acheverent
la
déroute:
Cette triste nouvelle
fut
bient6t apporrée
a
Arcar pal' les fuyards. Aussitot le second
fiJ s
du
N
abah ,
sa mere , son·
époose ,
ses·
.enfans et un grand nombre d'autres person–
nes d'une qualité drstinguée ' songerent
a
sauver leurs hicns et lcurs vies
pav
la fuite.
Po-ndichery , qn.í n'est
qlll'a
trois journées
d'
Arcar, leur parut
la
re traite
la
plus su re.
Ils ne perdirent point rle t_emps ;
1ls
eu rent
hientot
prép~ré
leurs éléphans, leurs cha–
meaux, leurs chariots, leurs chevaux et leur&
h e tes de charge , e t ils arriverent heureuse–
m ent dans cette Ville
>
escortés de sept mifle
hommes
de
cavalerie .
Les MaraHes qui, apres leur victoire ,.
S_,
étaient amusés
a
pa rtager les dépou
ille&
des vaincus , arriverent trop tard
a
Arcar.
Cetle Vi lle , quoique foTt grande, n'est d€–
fendue que par
une
méch.ante Citadelle de
terre ;
la garnison qui
y
était ne pensa
point
a
se défendre' dans
la.
crainte d'etre
passée au
fil
de l'épée; car la frayeur s'étáit
emparée de tous les coeurs. Ainsi, l es
M
ara
t–
res la pillerent tranquillement et sans aucuu
ebstacle.