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LETTRES ÉDIFIANTES
diennes méritent autant le nom de teintes ,
q~e
le norn de toiles p eintes.
_
La longueur et la multiplicité
de
toutes ces
opt~rations
pour teindre en hle u ,
me
firent
_ naitre
l'idée d'une difficulté, ce
semble,
assez ·
naturelle ,--·queje proposai
a
un des Peintres
qu e je consultais . N'aurait- on pas plutot
f~it,
lui
dis-je~,
peinclre avec un pinceau
les flcurs hie ues ,
sur-tout' qu and il
y
en
a
pe u de
cc tte eopleur c1ans votrc
dessin? O a
le
pourrait
sans doute , me répondit- il,
mais ce bleu a,insi peint ne tiendrait pas; et
apres deux ou trois lessives, il disparaitrait.
J e lui
fis
une autre quP-stion, et luí de–
mandai
a
quoi il attribuait. princip alement
la ténacité et l'adhér.-nce de
la couleur
bleue.
Il
me
répondit sans h é siter que c'é–
tait
a
la
gr::tine
<:}.e
tavarei.
J'avais
déja
re <; u
la meme réponse d'un autre Peintre. Cette
graine est de ce
p::~ys-ci
, quoiqu'il
n'y
en.
ait pas par-tout: elle est d'un hrun clair ou
. olivatre ' cylind riqlle' de
la
longupur d'une .
ligne, et comme tranchée par
les
deux hout.s.
On
a de la peine
a
la rom pre ave<; la dent;
elle est insipide
,
et laisse une pe tite amer–
tume duns la bouche.
V.
Apres le hleu , c'est le rouge qu'il faut
p eindre ; mais on doit auparavant re tirer la
cire d e la toile , la blanchir , et la préparer
a
recevoir rette couleur. Telle est la ma–
n iere
de rctirer la cire : on met la toi1c dans