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P.
N
ATA
.L
AL! X A
N
D R I E
l'
IS TO L
JE
plr les Coníl:itutions des Princes , qui reglent les domaines
&
les poltcffion$
~
Vous v?.yez,, mes RR., Peres, que le raifonnement
~e
v8tre Aureur efi
pitoya..
ble , qu 11 n eít appuye que fur de faulfes fuppofit1ons ,
&
que vous feriez
inieux pour. l'honneur de
v~rre
celebre
Co~pagnie
,
~e ,
le_ renvoyer enfeigner
la
Gramma1re
&
la Rheronque , que de l employer
a ecnre fur
des matieres
de Theologie
&
de Morale qu'il n'encend pas.
V.
V&tre
Autenr de perite
litcerarur~
ne
réüffic pas
mieux
e11
entreprenanc
de faire voir de nouvelles contradift-ions dans
la Morale du
P.
Alexandre •
Il
objeéte que ce Doéteur avance dans fa Regle dix.feptiéme,
que dan sle1
dou4
tes
il
f
aut
f
uivre
le
plus fur: In dubiis tutior pars efi eligenda
:
&
que
cette Re–
gle combar
ll
dix-huiciéme
oú
il dit,
qu'il efi
permis
que/que
foif' de
nep,u
(ui–
vre
le
plus fúr.
Que dans l'explication de la dix-fepriéme ce Doékur dtt,
que
de
fuivre
le plus fúr
,
ce
n'efi
pas un
confeil
,
mais
un preccpte :
&
dans
la
di x–
huitiéme,
cboi{1r
le plus
fúr,
e/l un
ronfeil,
&
non
pas un precepte.
Je fuis obli..
gé
de vous dire mes
RR.
Peres , que l'ignorance
&
la
malíce de votre Au...
teur luy
font
trouver des contradiétions ou il n' y en a pas la moindre appa...
rence. Cela efi aifé
a
un hornrne qui fait comme luy l'arc de l'impofiure , du
fa ux,
&
~e
la calomnie. Il n'y a
_qu'~
faHitie; les
propofüio~s
d' un Auteur,
iÍ
eíl:
facJle
de les rendre contrad1étoires . (,
eH:
ce que
fa1c
votre Pere
D.
A-t-il publ ié que -- b
contradiébon
ell:
une oppofition
de
deux propofitions
formées fur le meme fojet , con{ideré de la merne maniere , dans le
n 1 ~me
érat,
&
daos
les memes circonfia_nces' dont l'une affirme ce que l'autre nie
?
Or les deux propofitions du P. Alexandre ne
font
point énoncécs du méme
fujet , confideré de
la
m~me
maniere , dans . le méme érat ,
&
daos
les
mé–
mes
c;jrc<>nílances •
La
premiere parle du plus
fllr n
A
Ns
L
.E.
s
no u
Tas ,
In
dubiis tutior pars efi eligenda
•
La
feconde
parle
d·u plus
f~r
,
quand il e(t hors
de douce qu'on n'offenfe point Dieu en fuivant
l'une ou l' autre des
deme
opjnions. Nous ne fommes pas obligés , dit ce Doéteur , de fuivre l'opmion
la
plus fUre '
Q.
u
A N D L E
s
E N T I M E N T
e o
N T R A l R E E
s
T L E
p
L
u
s
e o
N.
,
,
FOUME A LA VERITE, LE MIEUX APPUrE
, ET LE PLUS PROBABLE.
Tutiorem
opinionem
fequi mm tenemur, cum oppofita
fentintia
verior
&
probabiltor efi.
V
6rre Confrere
a
fupprimé ces termes par une mauvaife
foy
infigne,
cum
op-
-
pofota fententia probabilior
efi,
pour faire croirc
aux
perfonnes qui
n'auroienr
pas
la Morale du P. Alexandre, ou qui ne fe donneroient pas la peine de l' xa–
miner, que ce Doaeur fe contredit dans fes Regles des Ma:urs.
11
n'y
a pas plus de concradi6Cion entre ces deux propofüions:
(a)
C'efi un
precepte
,
de
f
uivre le plus
fur
dans
l'ts doutes
,
&
quand il
y.
a du danger d' of–
fenfer
Dieu
•
(b)
Ce
n'i/l
pa1
rm
precepte, de
f
uivre l'opinion la plu1 Jure, quand
l~opinio~
op–
pofee
e[t
la mieux
appuyee
&
la plus probable.
Car daos cette
circonfian~e
11
n'y
a
~ucun
li-e
1
de domer qu'on
foit
en état de falut en fuivant
le
moms fUr •
11
eíl plus fUr de e fai re Rel igieux , que de demeurer dans le Monde
:
on
n'eft pas obligé p ur cela de fe faire R ligieux; c'efi un confeil, ce n'eíl: pas
un precepte, parce qu'on peut fe fauver dans le Monde •
C' dl
l'exem le de
S. Anronin, dont le P. Alexandre fe fert pour confirmer
fa
propofüion , qui
n'efi contradiétoire
a
Ja
prem1ere que dans l'im2gination bleílée de v&rre
Faifeur de Lettres,
&
daos fon petit efprit aveuglé par l' envie
L'
état. du
ceh-
(~)
Regle
17.
dH P. A lex:mdre,
(b)
Regle
18,