o
p
u s e u
L
u
M
VI 1
r.
961
role
,
un defir contre la
Loy
de Dieu
,
comme Saint Auguílin ,
&
tous
le1
Theologiens le définiífent • La verité
de
pratique ne confifre-t-elle pas dans
Ja conformité aux regles '.des aétions morales
?
Un fentiment doit il pas
etre efiimé plus , ou moins probable par rapport
a
la verité
a
laquelle il a
plus , ou moins de conformité ,
&
de reífemblance
?
La
confcif:nce ,
&
la
Loy de Dieu ne font elles pas les deux Regles de toutes les aél:ions mora–
les
?
On ne peut agir contre
fa
confcience , ny contre la Loy, fans
fe
reLl–
dre criminel devane Dieu . La Loy de Dieu eíl: la verité fouveraine •
Lex
tua veritas
,
dit le Prophete •
Lei
tua,
&
veriw tua
,
tu,
dit Saint Augu–
fiin parlant
a
Dien •
On
ne peut done nier , fans avoir renoncé au bon
fens ,
&
fans vouloir renverfcr tous les principes de la Theologie Chrecien..:.
ne , que l'opinion
qui
favorife la cupidiré contre la Loy ,
eft
toujours la
moins probable ,
&
qu'elle n'eíl: jamais fure • L'opinion
qui
favorife
le pe–
ché ,
&
qui nous mee en danger
de
le commeme , peut-elle · paífer
pour
plus probable ,
&
pour
f
ure
?
L'opinion favorable
a
la cupidité contre
la.
Loy
favorife
le
peché ,
&
nous met en danger
de le
commettre
:
elle
n'
eíl:
done pas la plus pt·obJble )
&
elle
n'e(l
jamais fUre • Quelle füreté des Ca–
fuhes peuvent-ils donner
a
ceux qui fuivent dans la pratique ces forres d'
opiltions
?
Penvent-ils promettre ce que Dieu ne promer pas
?
De quoy
fert
la
fureté
que
donne le Procureur ,
fi
le Pere de famille
ne
l'
accepre
pas
?
Elle ell
inutile • Nous ne pouvons faire de fond que fur la fureté
que
Dieu nous donne •
Or
comrnenc pouvons-nous
nous
aífurer vous ,
&
moy ,
fi
ce n'efr en reglant nos aétions fur
fa
Loy, en obél(fant exaéte–
ment
a
fes
commat1demens '
&
en atrendant fidelement l'accompliffecnent
de
fes promeffes
?
C' e{l
le raifonnement de
Sainr
Augullin , qui penfoit en
Theologien ,
&
qui
parloit Theologie • (
a
)
Ecce dat
tibi fecuritatem Pr.ocu–
rator
;
quid
tibi prodefi
,
fi
Paterfamiliar non
acceptet
• • • •
Domini feeuritas va–
ltt
,
etiam
fi
nolim
;
mea vero nibil v1zlet
,
fi
ille noluerit
•
Qu<f
efi autem fe–
curitas, Prtltres, vel mea vel rue[lra, nifi ut Domini jufla inteme
1
&
diligenter au–
diamus,
&
promiffa fideliter
expeétemus.
1l. V
<\ere
Auteur , mes
R
R.
Peres ,
ne
fe
contente
pas
de
defendre
les.
principes du Probabilifme, en
faifant
femblant
d~e n
abandontler les. confe–
quences dangereufes; femblab-le au ferpent' qui ' expofe le rene de fon corps
pour conferver
fa
t~te
,
&
fon venin: mais. il met
~ll
pratique la dottri–
Jle
de
pluGeurs de vous Cafu}ces fu.r
la
calomnie , impofant hardiment
aL1
Pere Alexandre des
fentime~s
qu'il n'a jamais foutenus • (
b
)
Selon
vous
,.
rlir.ilen s' adreífant
a
ce Doékur ,
dans
le
ccmcours
de deux
opinions
probables·
oppofées
,
il
n' efl jamais perrnis de {uivrt l'
opinion
qui favor-ife la libert; con–
tre
la Loy
,
de
f
ervir
l' opinion la moins
f
ure, en laif!ant la
pito
f
ure
;
en un.
mot
,
il faut
toujours
f
uivre le plu1
f
ur
•
Si
vócre Auteur agiffoi,fi
en.
h.om-.
me d' honneur ,
&
de probiré , impoferoit-il au Pere Alexandre
, don~les Livres font entre les mains de tous les
S~avans
, ce qu'i1 ne dit pas ,.
ce qui ne fuit poin.t de fes príncipes , ce dont il dit exprefférnent ,
&
net–
tement le contraire
?
Voicy la treiziéme Regle de ce- Doél:eur , que
v6tre
Confrere
cornbít
dans
fa
quatriéme Letcre ..
Dam
le concours de deux opi-·
nions probables _en matiere de Morale
,
dont
l'une
favorife
la-
Loy
contr.e
ba
li
·
'berté
s
l' au·tre favorife la liberté contre
la Loy
~
U n' e{t
p1u
permü
d,_
(a)
S. Aug. Serm.
4c•
.de la derniere ed. des
I'P,
'Ifetudill.
(b)
.lett. lV. d:1 P•
.dlexan:dre.
p11g.
~.
fui-