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96z.
P. NATAL ALEXANDRI EPISTOL lE
f
uivre dans la pratique eelle qui tient pour la liberté contre
la Loy
,
en rejettant
celle
qui
efi conforme
a
la
L~y,
&
qui
efi
la
plus probable .
Ce Doéteur ne di
t
pas ny
d~ns
cet(e Regle , ny dans fes Prellves, ce que v&tre Confrere
lay
fait dire '
qu'1l
n'efl jamais permir de fuiv re l'opínion
la
moins fure,
(
c'efi
a
di–
re, de fai re ce qu i
dt
moins
parfait )
en lai!fant . la plus
fu re
,
&
qui nous
porte
a
une plus grande perfeétion ;
qu'tl faut enfin fuivre toujuurs le plus fure.
Au .contraire, il reJette ce fenrimen t ourré dans fa Regle dix-hu itiéme:
Nous
ne fommes pas oblígés,
dit ce Doéteur ,
de
fuivre l'opinion la plus fure
,
quand
l"opinion contraire
eft
plus conforme
d
la verité
,
&
la plus probable. Tut iorem opi–
nionem fequi non tenemur
,
cum oppofita fentent ia v erior
,
&
probabilior efi.
Cet•
te Regl
s' accord
parfai temen t a ec la treiziéme • V
otre
Auteur , mes
RR Peres, ne trouve de la contradiétion
entre
ces deux Regles , ,¡¡u' en fal–
fifimr
la.
premi eroe ,
&
qu' en faifant dire au Pere Alexandre :
Dés-la
qu'une
opiniun efi plus f.irrJorahle
d
la Loy
,
elle
e/i
ltz
plus probable ;
au lieu de ce que
ce Ooét:eur dit :
r¡ue
l'opinion
qui
efi conforme
d
la Loy
,
efl plur probable
que
celle
qui
fa·vorife
la
liberte contre la Loy
•·
Les Regens. de vos Colleges puniro–
ient d' une ferule leurs perits Grammairiens ,
S
3
ils traduifoient ces parole'S,
Legi confona
,
plus
favorable
a
la Loy
,
&
plus {ure
•
C'eft cependant ce que
fait
vo tre
Au reu r , non par ignorance ( car s'il n'efi pas Theologien, il
eíl:
an moins Gramma irien
&
Rheto~ici en)
ma is par une malice noire ,
&
par
une envie lache, qui luy fait falfifier les Regl es du P. Alexandre, pour dé–
trnire s' 1 peut
fa
reputation en impofant au public.
1 I
I.
Mais éCourons le raifonnement de
votre
Pere D. dans
fa
quatriéme
Lerrre ,
ce raifonnement qu' il-. propofe
<i:vec tant
d'
ofientation ,
&
au–
quel
il
ne voit pas de replique
•
Je le rapport en fes propres termes. (
a
)
Si
on efl obligc'
,
dit-il ,
de fuivre toujours le plus
f
ur
,
il
s'
enfuit que
toutes
les
ffJis qu'il
y
a des raifons pour
,
&
contre
f
ur une matiere de Morale
,
il faut tou–
jours conclure en faveur de
la Loy
,
&
pour le plus fur
.
Or il
n'y
a point de
S aint
Per~
,
&
point de Doéleur
,
qui ait traite des queflions
d'1
Morale
,
foit
par profeffion
,
foit en pa/Jan t {eulem'en t
,
qui
nl
ait fouvent
prononce' en
faveur
de
la
libertG contre
la
Loy
•
Ce font done
taus
der
pre'varicateurs
,
&
des Do–
éleurs de
la
Morale rela.chée
•
Entre
un grand nombre d' exemples qu'il pour–
roit ( dít-il ) en rapporter , il en choiÍtC deux pour confirmer
fon
raif~n
nenient . Le
premier
regarde le tems auquel on
elt
obligé de fe confe<fer ,
lorfque l'on
te
trouve
cou pable d' un peché morrel • Saint Tho:nas foutienc
contre Saint
Bonavenwre ,
qu'on
n'eíl:
pas
obligé
de fe
con feífer auffi
tOt,
quand
meme
on en a l,occafion ; excepré en certains cas qn'il explique. Ce·
pendant , dit
n&tre Aure ur ,
l.)
opioion
de Saint Thomas
favorif~
la "liber–
té contre la Loy • Le fecond exemple regarde les contrats de con11itmion de
rente,
qu·
ont
été
regardés par
pluíleL1
s Doéteurs comme contra ires
a
la
Loy
qu i defend l'ufure,
&
qui fe fon t cepen ant en fu reté de confci ence , parce
qu'ils font
ppuyés fur des raifons
p ·ob
bl s.
IV. (
b
)
Examinez, je
vo
s
prie, ce r ifonnement avec moy, me s
RR.
Feres ,
&
voas férez obligés d
to
mb ·t· d'acco.d , q
1
1
il el1 appuyé _fur
l'
impoíl:ure ,
&
fo r de fau<fes fuppo
fir:i.ons • Premierem nt ce n'
~fl.:
pornt le
fentiment du Pere Alexandre , qu' on foic t oujours obligé de fmvre
le plus
fur,
(a)
l,ett.
l V'.
tW
Pe'l'e
Alexr1,ndr~
pag.
10.
( b)
Jmpofiures
&
faufies fup pofüions
de l' Auteur de la
IV.
Lettre
au
Pere .Alexandre.