853 / 1328
o
p
u s e u
1
u
M
VII
r.
8J9
daos le Sa:int Sacreme11t de l'Euchariílie, pour bien enrendre Ja Meífe. 11 n'eíl:
pas abfolument neceífaire
d'etre
en état
de
grace, comme
il
fau t
etre
pour
Communier dignement. Le Pere Alexandre n'a pas avancé cetre propofüíon ,.
cor,nme ce calomniateur lui impofe. Mais il faut erre déraché de l' affeB:ion
du
peché,
&
entrer da ns un efprit de pcnitence pour la bien cntendre.
L'~u tre
confequen ce que
l'
Auteur Anonyme
(a)
tire
de la
Doél:rine du
Pe–
re Alexandre, eíl: encore plus impertinente.
n
Il s,,enfuit, dit-il, que nul de
,, ceux
a
qui
l'
Abfoltition aura été refofée,
ne
pourra affiíler
a
la
grand
Mef
...
,, fe le jour de
P~ques,
non plus que les deux jou rs foivans. 11 fau dra qu'1ls
,, s'abfenre <le la Paroiífe • Bien davanrage, celui qui n'a point
re~u
l'abfolu–
" tion ne pourra pas reíl:er un feul moment dans l''Eglife, foppofé qu'on
y
;, dife
fa
Meffe. Il faudra ,
~'
il ne veut pas commeme un nouveau peché
,, mortel , qu'en forrant du Confeffionnaf' ,
il
s' en aille au plus
Yire , ainfi.
,, que doit fa ire nn excommunié .
L'Auteur Anonyme a déja oubl ié l'état de la qudlion: 11 faut le lui repe·
ter encore
une fo 1s , s'il eíl:
capable de le comprendre . II
n'eíl: pa.s
abfolu·
ment neceffafre d'etre en étJt de grace, pour bien encendre la Meífe , feloq
la Dottrine dn Pere Alexandre: il fuffit d'etre en état de penitence, d'
etre
dégagé
de
l'affi
Ction du peché rñortel:
&
cette difpoGtion n'
íl:
pls
meme ne–
ceffoirc pour fatisfaire au précepte
&
pour l'accomplir felon la
l ~ttre
; maü
pour
y
·farisfaire comme
il
faut,
&
felon l'efprit de
l'EglifeOffin
que Dieu
ne dí fe pas de nous ce qu' il dit
des
hypocdfes par la bouche
d'lfai'e : (
b) Ce
peuple m' honore des U·vres, mais fon creur efi bien éloigné de moi
.
Populus hic labfü
me honorat, cor autem eorum lon;se e[l. a me.
Ceux
a
qui leur Confeffeur a refu–
fé
l'Abfolution de jonr de P.\ques, doivent demeurer dans l'Egliíe pour affi–
fier
a
Ja Meffe
&
a
l'Office Divin: mais ils
y
doivent derneurer dans les fen–
timens du Publicain penitent. Ils doivcnt entrer dans une fainte horreur de
leurs pechez; en avoir une contrition au moins imparfai te; prier Dien qu' il
la p rfeérionne par la vertu du fan g précieux de ·fon Fils, gemir, confeffer ,
qu'ils font indignes de
s~aproch er
de
la
fainre Table,
&
meme de lever
les
yeux
vers l' Aucel:
reconno!tre
la bonté
&
l' Indulgence de
l' Eglife
gui
les
fouffre
dans Je Temple du Seigneur,
&
qui leur permet d'affiíl:er aux
fairots
Myíleres, dont elle excl noi t
autrefoi.s
ks pecheurs qu'elle
foumettoit
a
la pe–
nitence publique;
&
dire avec un creur contrit
&
humilié:
Mon
Dieu,
faites
mifericorde d ce pecheur.
Ils doivent élever
leur cc:eur
a
Dieu par un amour
penitent; ils en doivent faire un Aurel
&
une viftime tou t enfemble, ilsdoi–
vent
fe
reconcilier avec Jefus-Chri1t, en lui
<>ffrant
ce Sacrifice de propitia–
tion, oú il s'offre,
&
ou
il ell: offert lui.meme par le Pretre pour la remií–
fion de nos pecbez. Ils doi vent lui offrir un Sacrifice de lolia.nge embrafé du
feu de la charité qui confume leurs iniqllitez,
&
qui purifie Jeur creur. C'eíl:
la Dofüine de faint Auguflin.
(e) Cum ad illum furfum
efl.,
ejus efl.- altare cor
nc
1
~rum,
ejus unigenito eum Sacerdote placamus
•••
Ei {uavif]imum adolemur incen–
f
um, cum in ejus confpeélu pio fanéloque amore fl.igr.i mus: Ei dona eju; in nohis
_,.
nofque ipfos r¡;ov.emus
&
reddimus
••••
Ei
facrificamu~
hofiiam humilitatis
&
lauáis
in ara c0rdis , igr.e fervidtf charitatir.
Que
fi
leur
creur
n'eíl: pas encare fembla- ,
ble
a
l' Autel ou l'on brllloit
des
parfums dans le Temple d
~
Dieu·; s'il n' a
-
pas encore cetre charité fe rvente , ces fentirnens elevez
:
qu'il
foit
au
moi~
fembfable·
a
l'Autel des Vi élimes; qu'il offre un creur contrit , qu'il en ré–
pand le fang par fes !armes, qulil les n;iele avec le (ang de
l'
Agneau qui.
ef–
face ies pechez &u -·inonde ; qu'il · immole cette paffion dominante aux p1eds
Gg z
des
( a)
Diff , p.27,
(b)
M1i111h.
I).
8.
(e)
Luc.
18,
x3.
(d)
Lib.
IO.
Civ.
Dei c.
;.