P. NATAL. ALEXANDRI
EPISTOLJJ!
qLJe les Canons de deux Conciles Generaux , renouvelez
par .
un
fi
grand
nombre de Conciles
Provincian~
&
de Synodes, n' ont plus force de Loy?
&
qu:ils ne peuv;nt fo_nder
aucu~e
décifion fllre
p~r
rapporc
au
temps prefent?
N
eíl:ce
pas
demenm le Conc1le de Trente,
qui
declare que tous les
Fidel–
Ies,
fans difünétion ,
font
obligez
de
garder
les
Canons
? (a)
.Sciant univerfi
f
acratiffimos Can?nes exaéle ab
om~ibus
,
&
q
1
uoad fieri poterit
,
indifii~ae
obferilan..
des.
Peut-on mer que ce ne
fott
un
peche confiderable qne de v10Ier les Loix
&
les Commandemens de
l'
Egliíe que Jefus-Chriíl: nous ordonne
d'
écouter
&
de
Ju
i
obé'.ir comme
a
A&tre Mere .
1
1
11
n' eíl: pas vray que le Pere Alexandre reíl:raigne
aux
feuls EccleGafiiques
J'
excemmunication . portée généralement contre
~ous c~ux
qui joüent
aux
jeme
de hazard par hab1tude
&
par c0t1tume ,
&
qm
continuent d' y joi.ier aprés
avoir
été
avertis par leurs
Supéri~urs
,
c~mme
faint Raymond
l'
explique
:
Mais il foucient
qu~-
les Ecclefiaíliques commettent
un
plus grand peché ,
&:
font plus puniffables que les La'iques, lors qu' ils joüent
a
ces forres de jeux.
Ce Doékur
ne
dit pas auffi que ce foit toüjours
un
peché mortel de voir
joüer aux jeux de ha zard,
il die
feulement que
e'
efl
un
peché coníidérable •
Abfque gravi crimine non po[Junt.
Ce n' eíl pas feulement par
la
Régle genera..
le qu'
il
faut décider
fi
une
aétion eíl: peché mortel ou veniel,
il
en faut
fai–
re
l'appl1catio~
&_
f<;>rmer fon ju$emenr par. .rapport aux
circonfi~nces
qui ag..
gravent ou
qui
dtminuent
la
maltee des _ adtons morales. (
b)
Saint Paul mee
les querelles
,
les
i•loufres
&
les difputes
entre les crirrtes
qui ferment l' entre¡ du
Royaume de Dieu
•
Il
y
a cependant des querelles
&
des jaloufies Iegeres ,
&
qui
ne font point perdre la
charité • I1
faut en juger par les circonfiances •
Peur..
on dire pour cela que la Morale de
l'
Ap&tre eíl: outrée; on ne le peuc
dire fans impieté .
C'
e{t
un
peché confidérable dans
un
Ecclefiafüqu"e , non
feulement de joüer , m.ais de regarder joi.ter les autres ame jeux de hazard ;
di t
le
Pere Alexandre-.
C'
eíl: une regle generale qu'
il
a puifée dans les Saints
Canons ." Cela n'empéche pas qu' il ne fe puiffe trouver quelque
cas
particulier
ou
la faute ne fera que ven ielle . Il en faut juger par les circonfiances . La
-Regle que ce Doéteur établit ne regarde que ceux
qui
fe trouvent de propos
deliberé dans les
lieux
ou
l'
on
donne
a
joi.ier '
&
dans les compagnies
ou
ils
í~avent
que
l'on
joüe
aux
jeux de hazard,
qui
fe
font·
un
plai:lir
d'y
voir
joiier , qui entrent
dans
la
paffion
&
dans l' intereíl: des
joiieurs ,
qui
Ieur
donnenr des loüanges' qui font
leur
diverti-ífement d' etre fpeB:ateurs
d'
u ne
aaion
oú Dieu e(l;
offenfé ,
&.
qui
autorifent ces fortes
d~
jeux
par Jeur
preíence.
·
Un
Eccleliafiique
qui
fe trouve
par
bazard
dans
un lieu f>U l'on joüe, parce
qu·'il
y
aq11elque affaire, ou qu'il
y
va rendre yifite,
&
qui fe retire ' quand
il
a
fait
fon
affaire, ou qu'
il
a
rendu
fa
vifite ,
comme
la
bienfeance
&
la
rno–
defüe de
fon érat
l'y oblige,
n'
eft pas
a
proprement parler fpeéCateur
des
jeme de hazard; mais s'
il
prolonge
fa
vifite pour regarder joüer, qu'il pren–
ne place auprés des 1oüeurs , qu'
il
fe faífe un pfaifir de regarder le jeu ,
&
de 1uger
des
'oups,
il'
11iole les Saints Canons
&
les Loix de
l'
Eglife , il
s'
expofe
a
fair
un
fcandale ,
i1
profane
des regards fanfüfiez par
la
vue
des
Saints MyHeres.
Comme
l'
ivrognerie
&
la
crapule font des pechez plus énormes aans les
'Ecclefiaítique..s que dans le commun des Fidelles , l' Eglife leur a défendu les
cabarets
pour
les
éloigner
de
ces
vices.
Plufieurs
Evéques
leu~
defendent.
d'
y
bo1re
(a)
.De reformatione , fejf.
z.s,
c.
18:
(b)
Gal.~.
u.