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u
~M
V II
r.
81;
rien de folide
co11tre
ce principe.
ll
s'
enfuit,
dit-il,
que ce [era uu
peché mor–
tei que d' entrer dans un Couvent, ou de prendre l' habit de Religion fans etre en etat
de grace
•
Mais ce qui efi bien plus
f
urprenant
,
e' en [eré un auffi que de prendre
une CJbarge de Confeiller, de fe [aire Soldat, Medecin, &c. ayant un peche
f
ur
la
confcief'ce.
C'
eft aífurément un grand peché que de prendre l' habi t Religieux:
fans fe
meme au moins
m
écat de penitence •.
C'
eft une hypocrifie horribile de
pa..
roitre avec un habit de brebis lorfqu' on
di:
interieurement un loup ravi!fanr,
&
<le porter les
livré~s
de Jefus-Chrift , étant efclave
du
démon ; de prendre
un ha
bit tle penitence fans entrer dans les fentirnens
d'
un veritable penitent;
N'
eíl:.ce
pas
fe mocquer, de Dieu & de
l'
Eglife? Celui qui fait profeffion de
la v1e Re
ligieufe, &
qui
fe
confacre :i--DieH par des
v~ux
folemnels fans
fe
mmre .en
ét.atd~
grace,
c
~mm.etariuré
11
men~
un.
p~ché .mo~te~,
il
off~e
a 1'ien
un·
fa
en
fic
e rnterieur fans
s
offnrlu1-meme.
U
rnute
l'
imp1ete de Cam, dont
Dieu
rejetta
le Sacrifice pour cette raifon.
Il
fait
un aéte important de Re–
ligion
d)
trne maniere irreligieufe
&
impie.
Il eH:
en abomination
a
Dieu auffi
bien que fes vreux.
C
eíl un plus grand peché de couvrir fes crimes du voile
& des apparences de la fainteté, que de faire profeílion ouverte
du
vice, dit
S.
Bernar.d.
(a)
quis magü impius, an profitens impietatem, an mentiens fanélitatem?
Nonne
is
qui mendacium addens geminat impietatem?
Mais
il
faut -plus de difpo–
fition pour entrer· dans
1'
Etat Eccleíiaílique, que
pour
entrer dans l'Etat
Re~
ligieux. Le premiet dema11de une vie
plus
pure & plus innocente que
le fe–
cond. Celui-ci eíl:
un
Etat de penitence. Celui-la. eft un Etat
de
fainteté
&
de perfeétion .. Les Religieux:
y
doivent cendre; les Ecclefüíl:iques doivent
y
~ere
arrivez, pu ifqu' ils font obligez par leur Etat
a
travailler
a
lá
fanétifi~
cation &
a
la perfeétion
des
autres. Vi vez d'ns le Monafterc de maniere que
la
faintet é de votre vie vous rende digne de
la
Clericature, dit
S.
Jerome •
Sic v ive in Monafi erio, ut Clericur effe meruaris.
Les anciens Canons défendent
<l'
élever
aux
Sainrs Ordres un Religieux qui
a
commis de grands crimes dans
le monde, quoiqu' il en ait fait depuis penitence da ns le Clohre. (
b)
Un Ec–
cleíiaílique
eít
obligé particulierement
a
imiter
1'
innocence de Jefus-Chriíl: ,
ce grand
Pr~tre,
(e)
ce Pontife
i
rmocent , fans tache, feparé der pecheurs
,
&
plut
eleve que les
Cieux.
11
doit
~ere
dans
la
grace de Dieu , avant que de deve–
nir par état Mediateur entre lJieu & les hommes,
&
interceífeur d'office pour
la
remiffion de leurs pechez, comme dit Saint Bernard. (
d)
Il
faut avoir renoncé
au
bon feAs, pour tfrer
du
principe du Pere Alexan–
dre
la con fequence
que
l'
Aucenr Anonyme en tire , que ce
feroit
un peché
,, mortel que de prendre une charge de Confeiller, de fe faire Soldat,
Me~
,, decin, &c. avec un peché fur
fa
confcience. On ne peut inferer autre cho–
fe du príncipe de ce DoB:eur,
fi
ce n' eíl qu' il faut fe rourner vers Dieu pae
. un
aéi:e de charité avanc que
de
s' engager dans cette charge ou
dans
ces
pro–
feffions.
Efl:.
ce la un inconvenient veritable
?
Eíl:-ce
la
une
fu i
te
fa
heufe
?
N,
efr-ce pas plut&t une verké falutaire , dont nous devons iníl:ruiré les
peu–
ples?
C'
eíl:
le
devoir
d' un
Chrérien qui doit examiner & regler tous fes
en..
- gagemens -pa.r rapport
a
la
gloire de
Dieu
&
a
fon
falut •
ll doit
confoltet·
Dieu , & le prier de lui faire connoltre
fa
volon~ é
afin de ne
pas prendre
le
parti
de la
Rob~ ,
de
l'Epée,
ou
du
trafic,
s'
il n' eft convenable
pm1r
fa fan-
.
étifi-
(a)
Apolog. ad Griíllelmum Abba!Qm ,
c.I.
(h)
Can.
Prifcis .
Diíl. I) .
(e)
Hflirtu
7~
(d)
Tr~él.
d'e Con'Uerfi'om ad
Clerh~s
&.
19,
J>.
4.