EQU
»
n'ont ni
la
grandeur,
ni
la commoclité ni la foli–
>>
d~té
requite :
.o
o jetre fur ces fre1es 'appuis des
'>
p1eces de bo1s tnf?rmes,
&
1'??
couvre ces pieces
»
de planches en defordre. Votla la chauffée fur la–
'' quelle on expofe l'officier
&
le foldat: auffi arrive–
»
t-il fou vent que le pont s'ouvre,
&
qu'une troupe
" d'hommes d ftinés
&
bien réfolus
ii
vendre ché–
'>
remenr leur vie
a
l'ennemi ' difparoit fous les
»
eaux
>>.
Les faits
notoire~
que nous ayons rapportés, dé–
mo_ntrent au conrra1re que les ponts que nous coof../
tnufons, onr toute la folidité que l'on peut defirer
puifqu'ils font en état, non-feulement de r 'fiíl:er
a~
poicls d'une artille ríe de fieae, mais encore de fervir
de commünication
penda~t
plufieurs années. Les
deux obfervations critiques de l'encyclopédiíte
tombent d'elles-memes.
ll
eíl: encore tres-mal in-
. formé , lorfqu'il avance que fonvent les ponts
s'ouvrent,
&
qu'une uoupe d'hommes difparoit
Íons les eaux; car dans les guerres de 175
2.
&
de
1756,
il n'eíl: arrivé aucun de ces accidens.
Il
eft
vrai que fur
le
Paillon, torrent dn comté de Nice
l'on jetta un pont de tonneaux qui s'ouvrit,
&
quan~
tité de foldats furent fubmergés: mais une obferva–
tion /qu'il eft a propos de faire' c'eíl: qu'il ne fut
employé aucun officier d'artillerie
a
la confrruélion
de ce pont. Continuons !'examen des obfervations
.d e l'auteur.
Il
ajoute:
0 • "
Les foldats ont- ils eu le bonheur d'échap- .
~>
pera ce danger? autre embarras. Les groífes armes
,~
dont ,its ont befoin, foit polÍr
at~aquer,
foit poür ·
"fe defendre, ne peuvent les flllvre avant qu'ils
>>
aient du canon.
11
faut confiruire un pont en
reo
le
, c'eft-a-dire, jetter des hateaux, fixer ces
hate~u~
~~
tellement quellement par des cables, fe tranfponer
~)
dans quelque foret, fe pourvoir des bois nécef–
)>
faires ;
&
cependant l'armée qui occupe l'autre
•>
bord de la riviere' demeure
a
la merci d'un enne–
" mi bien pourvu des armes dont elle manque: du
~•
moins c'efr a1nfi queje conc;ois que les chofes foot.
>>
Lorfqu'on nous annonce qu'on a confiruit fur une
"riviere la tete d'un pont, il s'écoule pluíieurs 'jours '
,,>
avant que nous apprenions que la groífe artillerie
>>
a p,aífé
>>.
•
Nous demandon.s
a
l'auteur ce qu'il entend par
pant en regle.
Sans doute qt.t'il n'ignore pas que tous
Jes ponts militaires, de qu'elque narure qu'ils foient,
font conftruits avec la derniere prudence : l'objet de
.ces
Cortes
d'ouvrages eft d'une tres-grande confé–
quence ; ils exigent done tous les foins poilibles. Il
paroit que l'auteur n'a jamais vu
confir~1ire
de ponts,
. puifqu'il efi perfuadé qu'óo demeure un tems confi–
d 'r,able pour le!> achever : les fdits que nous avons
rapp.ortés, prouvent indubitablement le conrraire.
Mais enfin il avoue de bonne foi que c'eft ainíi qu'il
can9ait que les chafes Jant;
c'eft-a-dire, que ne con–
noiífant point la maniere clont l'arcillerie conftruit
{es ponts, il préfume que ces fortes d'ouvrages doi–
vent exiger un tems confidérable. Ce qui doit le plus
étonner dans cette derniere obfervation de l'auteur,
c'efi qu'il croit que l'armée fe trouve
a
la merci d'un
ennerni bien pourvu d'armes. L'auteur ignoroit ap–
paremment que lorfqu'une. armée veut paífer un
f1euve ou .une riviere en -préfence de l'ennerni, on
cornmen·ce toujours par faire paífer un nombre
d'horrimes fuffifant' qui vont fe retrancher
a
l'autre
bord ;·ils font ferme,
&
fonfprotégés par l'artillerje
qui n'efr pas encore paífée, mais on la met en barte·
ríe. Je renvoie l'auteur aux ouvrages qui traitent des
paífages des rivieres; il verra que , quoique l'artil–
lerié ne fe trouve pas avec le refre de la troupe ,
cépendant on exécute tres-bien les paífages; celui
du
Po
.par l'armée Franc;oife, en eílune preuve bien
convamcante.
Teme JI.
E
Q
U
843
.~nfin'
l'a.uteur ajoute encore ces obfervations
.cnuques qm fuivenr:
4o·
H
Comme nous en fommes encore réduits
>'
aux pootons.'
&
qu'on ne fait aucnn ufa e des
'~
po
,n.rspo:tatlfs
?L~ au~res
qu'on a propofés fufqu'a
»
prefent
J
tl
fero1~nuule
d'entrer dans le détail de
H
let~rs
defaut,s. On a _grand befoin de ponts
a
l'ar–
" m,ee; on n en a
pow~: tou~ ~eux
qu'on a ima
¡_
~>
nes , font done mauvats. Volla qui fuffit
>>.
g
Les. faits que r:ous avons avancés, prouvent
le
contra1re ..
11
par~nt
·done que la conclufion de l'an–
teur ferott plus Jllfie' s'il
eut
dit :
an a grand be·r,
.
~
,
r
,
:
J-.nnpants
a
arm_ee; mais ceux qu'an efl en état de faire
&
qu'.an
a .
exé.cutés, ant
r 'ujji a
u gré des généraux ;
do'!'c
z;
efl
mutzLe de recanrir
a
de n.ouvelles machines
qut
coute~aient
trap au roí. Vaila quifitffit.
D'apres
ce~
obfervatwns,
conc~uons,
ou que l'auteur ignore ab–
fo!Hment .cette
p~rtle de.l'~rt
militaire, ou que, pour
m1eux fa1re valo1r fes 1dees en matiere de pont
il
tend
a
déprifer celles des autres.
'
Venons
m,~int.enant
aux détails particuiiers qui
concernent
1
equLp~ge
.de pont.
Le pays (ol.1l'on porte
1~ ~u
erre ,
~fi
ordma1rement coupé par des fleuves,
n.v1er:s, rmífeaux
&
marais; il eít done de la der–
~let~e
Importance d'av?ir
a
Ja fuite d'une armée un
eq~zpage
de pant.
~e
fom regarde les capitaines d'ou–
:vners.' quelquefOis meme les officiers de l'artíllerie:
11
ferOit
a
deíirer que tous les officiers qui compofent
ce corps, euífent une connoiífance exaéte de cette
pa.rti:. Dans
l'article
PONT,
nous donnerons les
pnnc1pes de leur coníl:ruétion. Nous nous bornons
dans ce
~ui.
ci' a détailler
1'
équipage
qui fert a les
confl:rmre.
!--a nature des fleuves , rivieres, torrens
&c.
ex1ge que l'officier chargé de la
confiruétio~
des
ponts, forme, fuivant les circonfiances des ponts
d
d
.
'
,
es pontons e cmvre, des chevalets, des bateaux
des radeaux, des ponts volans de peaux de
1
bou~
enflées :
que~qu efois
anffi l'on fait des ponts
de
cordes'
&
tres-fo.uvent des ponts a coups de main,
pour· paífer un rmífeau.
n
eíl: done eífentiel de con–
noitre parfairement le pays ou l'on doit poner la
guerre, la qualité des fleuves , rivieres torrens
.
~-
. 1
'
,
mara1s,
ve.
qm e coupent; la qualité
&
lct quantité
des bois que le terrein produit; enfio,
íi
l'on peut
y
tranfporter aifément les agres néceífaires
a
la con–
ftruétion des ponts.
Comme toutes fortes de ponts n-e peuvent pas
réfifter au poids des pieces de gros calibre, on s'in–
forrnera fi le général menera a la {uite de l'armée
des ,Pie
ce~
de íiege. Nous préviendrons ici qu'il
fer~
toUJOurs tmprudent de conftruire un pont de pon–
tons de cuivre fur un grand fleuve; l'on ne pene
tout-atl·plus les emptoyer que fur une riviere de
70
a
8o toifes de largeur.
1
•
La campagne ouverte ,
fi
le général veut fai..e
marcher fon armée vers tel ou tel point,
&
qu'il
foif obligé de traverfer une riviere, fi la nature dtt
pays
1~
lui permet, il exécutera le paífage au rnoins
{ur
trots colonnes, une compofée de l'infanterie ,
l'autre de la cavalerie,
&
la troifieme de l'artillerie
&
des bagages. Il efr done eífentiel de fe pourvoir
de bo'nne heure des agres néceífaires
a
la conftruc–
tion de pluíieurs efpeces de ponts.
Si l'artillerie n'eft pas compofée de pieces de gros
calibre , on pourra lui faire traverfer une riviere
fur un pont de pontons ordinaire : íi l'artillerle eft
compofée de pieces de íiege,
&
fila riviere n'l! que
6o
a
8o toifes de largeur' on fera obligé de dou–
bler les poQtons. Voici le détail des agres oéceifaires
a
IOO
pontOAS de cuÍvre:
IOO
haquetS
&
10
de
rechange ;
1
o nazelles,
70
aocres ,
1
oo cordages
d'ancres,
8
cinquenelles de
200
toifes de longueur,
00
000
ij