EQU
mínimum,
on trouvera par ce moyen l'état
d'tqu-ilibre
du corps. (
J.
)
§
ÉQUINOXE,
(Ajlronomie.)
Pluíieurs auteurs
ont dit qu'il
y
avoit eu autrefois fur la terre un
équinoxe
perpétuel, c'efi-a-dire, que l'équateur
&
l'écliptiqu~
étoient d'accord. Depuis qu'on a recon–
nu
qu'ils fe rapprochoient
infenfibleme~t,
on. en a
conclu que cet
équ.inoxe
perpétuel rev1endrou en•
core. Mais la diminution aétuelle de l'obliquité de
l'écliptique étant caufée par les atrraétions de jupi–
ter
&
de vénus fur la terre, on voit que cette
.¿¡..
minution ne peut aller qu'a quelques dégrés,
&
qu'il en réfultera enfuite une augmentation; ainfi
il
n'y
a ríen dans l'afironomie, qui indique ni pour les
íiecles paífés ' ni pour les fiecles
a
venir' un
équi–
noxe
perpétuel.
(M.
DE LA
LANDE.)
ÉQUIPAGE,
(Ajlron.)-fe
dit de l'aífernblage des
oculaires que l'on applique
a
une lunette ou
a
un
télefcope.
L'équipage
le plus fort efi: celui qui groffit
davaotage.
(NI.
DE LA
LAN
DE.)
.
ÉQUIPAGE DE PONT,
e
Art militalre.)
L'att de
coníhuire les ponts militaires, efi peut-etre un des
objets les plus effentiels, auquel doivent s'appliquer
ceux qui veulent faire une étude de la taétique: ce–
pendant il n'exiíte aucun traité fat1sfaifant fur cette
partie. Quantiré de perfonnes ont propofé des ma–
chines pour former des ponts portatifs; mais prefque
toutes pechent ou par la folidité, ou par trop de
complicdtion.
Il
eít Clone vrai que jufqu'a ce j.ol]r,
l'on n'a pu apprendre
a
confiruire les ponts mili–
taires que par une longue expérience, parj:e que
les
militaires qui auroient été en état de nous inf–
truire, ont négligé de rendre publics leurs plans &
leurs obfervations.
1
Nous fentons trop l'importance de cet artí<;:Ie ,
pour ne pas lui donner toute l'étendue qu'il mérite;
&
la reconnoiífance nous porte
a
nommer ceux qui
ont bien voulu nous inftruire,
&
nous mettre en
état de le traiter. Ce font les
Mémoires
rnanufcrits
de feu
M.
de Guille, brigadier des armées du roi de
France,
&
les infiruétions de M. de Guille, chef de
hrigade au régiment de Toul, qui nous ont fourni
tout ce qui coocerne cette partie de l'art militaire.
Avant que d'entrer dans les détails, nous croyons
etre obligés de relever ce que l'auteur de
}'¡¡,rtiole
PONT MI LIT
AIRE,
dit
a
ce fujet, dans le
Diaionn.
raifonné des Sciences,
&c. La fuite de cet article
prouv.era que nous n'avons pu nous difp.enfer de
cetre difcuffion critique' pour orer
a
ceux qui ne
connoiírent pas cette partie, l'idée défavantageufe
qu'ils pourroient en avoir prife. Ce n'eft que par
des faits que nous répondrons
a
ce qu'avance l'au–
teur de cet article. Nous manquerions meme
a
la cpníidération que l'on doit
a
cet auteur qui pu–
blie fes découvertes,
fi
nous ne faifions appercevoir
que fes correfpondans l'ont bien groffiérement trom·
pé, en voulant lui perfuader qu'on n'efr pasen état
de confrruire tome forte de ponts militaires. Poúr
que le fil de notre narration ne foit point interrom–
pu, nous allons détailler en prernier lieu nos ob–
fervations fur
1'
article
PoNT
MILITAIRE
du
Dia.
raif. des
S
ciences
,
&c. L'auteur dit : "
1°.
A
vons–
,
nous des ponts portatifs tels que nous les conce,.–
~'
vons poffibles? nos armées traverfent-elles eles ri–
'' vieres , qui aient quelque largeur, quelque pro–
" fondeur
&
quelque rapidité, avec la facilité, la
'' promptitude, la fécurité qu'on doit fe promettre
,.
d'une pareille machine? on n'établit pas un pont
, fur des eaux pour
s~y
noyer. Savons-nous conf–
" truire d'aífez grands ponts pour qu'une arrnée
" nombreufe pui{fe paífer en
f>8U
d'heures d'un bord
,,
a
l'autre d'uoe riviere? d'aíféz folides pour réfiíler
" a
la pe.fanteur
de~
plus grands fardeaux?
&
d'aífez
EQU
,
faciles
a
jetter' pour n'etre pas arretés un
te~
»
confidérable
a
cette rnanreuvre ''
?
Voici des faits qui pronveront que nos arm 'es
traverfent avec promptitude , facilité
&
{í'
<:u:rité,...
non-feulement les rivieres, mais encore les fku ves
les plus rapides
&
les plus confidérable
:
En
1745,
il fut jetté fur le Po, vis-a-vis Plaifance,
trois ponts de bateaux
du
pays; l'ouvrage
fut
ach.evé
en fept heures de tems; l'armée fraru;oife
&
fés
ba–
gages 'défilerent fur rrois colonnes ,
&
il
n
y
eut
pas un foldat de noyé. Ces trois ponts furent brifés
chacun
en
trois parties;,
&.
incendiés era méme tems
par
celui
qui
les avoit con1lruirs. On obfervera que
l'armée Frans;oife étoit pourfoivie par les'Autrichiens
&
par l'<Vmée du roi de SaJ.:daigne,
&
qu
tln
co:rps
-de 2oooo Autrichiens au-dda du Po, s'oppofoit al'
paífage des Frans;ois: les pieces de gros calibres
&
toute l'artillerie du roi d'Efpagne p.afferent fur ces
ponts.
En
17
57, ilfut jetté cleux ponts fur le
Rhin, vis–
a-vis
W
ez.el,par
M.
de 'GHilte, chef de brigade all
régjment de Towl: ces poñts furent confiruits pal"
le
moyen des éqHipagés de bateaux portatifs, tels
qu 'ils fe confi:ruifent
a
Strasbourg &
a
Metz ;
l'ou–
vrage fut achevé dans
ttn
apres-midi: non-feulernent
íls fervirent
a
paffer l'armée
&
les bagages., rnais
encore ils
ferv~rent
de communication pendant tout
le tems que l'armée Franc;oife
a
été de l'autre coté
du Rhin.
La meme campagne
il
fut jetté un troiííeme pont
fur le
Rhio,
pres de Duíreldorp , avec ·les bateamc
portatifs de Strasbourg: le meme officier comtnen<;a
-
l~o
uvragea
fept heures <\u matin' en préfence
de
fe
u
M.lecomte de Gifors,
&
a
midi il ftlt acbevé. -
En
175
g ,
apres la bataille de Crefeld
~
le m
eme
officier fut envoyé
a
Cologne, pour jétter un pont
fur le Rhio:
il
n'avoit aucun des agres néceífaires
a
la coníl:ruétion du pont ; il fallut non- feulement
pourvoir aux ferrures
&
aux autres agres, mais en–
core raífembler les bateaux
du
pays. Malgré une
íituation auffi trifie, 1-e :zele avec lequel il fe .porta
a
forrner le pont' fut tel' qu'en trois jours il finit
l'ouvrage : une divifion
, commandée par MM. de
Chevert & de Voyer, défi.la de:ífus ce pont fans
aucun accident.
,
Enfin , M. de Guille , brigadier des arrnées du roí
de' France, fit exécuter un pont de radeau fur le
Danube , tel que
M.
le maréchfll de Saxe
~le
lui
avoit dema dé lorfqu'il méditoit la belle retraite
de Deckendorf. Ce pont fut achevé dans une rna–
tinée ; il fut replié par un quart de converíion, que
l'on fit en préfence de l'arrnée ennemie.
·
J1e n'ai fait mention jufqu'a préfent, que des pont$
exécutés fur des fleuves; tous les offici_ers qui com...
pofent le corps d'ouvriers de l'artillerie de France ,
favent par leur expérience , qu'il ne faut que trois
a.
qua,tre heures pour jetter un pont fur une rivierfl
ordinaire. En voici la preuve.
.
En
1757,
ilfut conduit depuis \Vefel jufqyes
fur
le \Vefer,
un
équipage
de
pont
de bateaux portatifs,.
tels qu,ils fe confi:ruifent a Strasbourg
&
a
Metz: cet
équipage,
compofé de
35
bateaux:, fervit ponr for–
mer des ponts fur le \Vefer. En différens lieux on
les fit defcendre jufqu'au confluent de
1'
Aller
&
dtl
Wefer,
&
remonter par
1'
Aller jufqu'a \Verdín, o tt
ils fervirent encore
a y
établir 4eux
po~rs.
L'on
n]!mploya
a
chacun de ces ponts que rrots heures
pour les exécuter. Paífons maintenant
a
!'examen de
la fuite de l'article du
Dia. raif.
des
Sciences,
&c.
2°. "
A
m'en rapporter
a
la connoiífan:e
que
j'ai
»
de l'érat -des ponrs portatifs,
&
aux vams eff.orts
,
qu'on a faits jyfqu'a préfent pour les r.erfeé1:wn·
»
ner, je juge que nous
{ommes
encore Iom du but:
, toute
notre
re.lfource
efi
dans des pontons
qu1