DOR
av·oir des creux qui en gardent plus que d'autres, ce
qui donneroit
a
l'or différentes nuances'
1i
on laiífoit
la peau verniifée en cet état. Pour remédier
a
cela,
l'ouvrier bat, a
vec
le plat de la main, les peaux qui
Qnt été emplatrées les premie res, en leur donnant de
petits coups redoublés, fur-tout dans les endroits ou
il remarque plus d'or que dans les autres.
Yoyez
la
fig. 8 , Suppl.
1l oblige ainfi l'or
~
s'étendre également
par-tout
&
a
s'incorporer avec les feuilles d'argent.
Lorfqu'on a battu les peaux, on les met fécher au
foleil en les appuyant centre le mur; alors l'ouvrier
_prend de nouvelles peaux qu'il met fur les tréteaux,
fur lefquelles il fait les memes opérations. Quand la
premiere couche efi feche, on en met de meme une
feconde, ayant foin de la mettre plus épaiífe daos
les endroits qui paroilfent les plus pales ou blancs ;
ce font ceux ottla premiere couche éroit la plus lé–
gere. Dans les beaux jours d'été, le vernis efr fec au
bout de quelques heures; ce que l'on conno'it, s'il
ne colle point, ni ne colore le doigt qui le touche.
C'efi ici le lieu de parler cl'une efpece de tentures
qui ne font dórées qu'en partie. On choifit pour l'ef–
pece dont il efi ici queíl:ion , des deffins légers
&
qui ne demandent pas une gravure profonde fur les
planc;:hes. On imprime done avec de telles planches
les peaux argentées , en les faifant paífer fous la
pr~ífe,
comme on le dira ci-apres, ou bien on cal–
que feulement le deffin fur l'argent. On enduít le
tout de vernis , mais auffi-tot apres que les peamc
{ont emplatrées , l'ouvrier regarde les endroits oit
l'argent doit paroirre,
&
en les foulevant , il paífe
un couteau par-deífus pour enlever le vernis.
Voye{
la
fig. 9
,
Suppl.
I1 donne enfuite fon carreau
a
un
autre ouvrier
,jig.
JO,
Suppl.
qui emporte avec un
line1e, le vernis qu'il peur
y
avoir encere de trop
da~s
quelques endroits.
Lorfque le vernis eíl aífez fec pour ne plus s'atta–
cher aux doigts, on imprime alors les peaux, c'eíl:–
a-dire' on leur donne les figures de relief qui paroif–
fen t dans les cuirs dorés. Pour cet effer, on fe fert de
la planche repréfentée
fig.
JI;
elle coníifre en diffé–
rentes pieces de poirier ou de cormier fans nreuds ,
qtie l'o
aífemble a queue d'aronde'
&
qu'on unit
comme il convient; c'efi la-deífus qu'on grave le
deffin é¡u'on juge
a.
propos' en.
creu~ant
?ans cer–
taines parties du bo1s, les endroHs qlll do1vent for–
mer des reliefs fur le cui:r. On obferve dans cette
efpece de gravure e.n bois, de faire enfo.rte
q.uela
vive·arrete des part1es creufes & des
part1e~
fatllan-,
tes, ne fe termine pas par des
~ngle~
tro¡;> atgus; on
courroit rifque de
co~per
le cmr e?-
~~pnrnan~
avec
de telles planches ; 1art coníiíle 1c1 a adouctr ces
.creux' de
fa~on
que l'on n'ote !ien a la
nettet~
'?'a
la précifion du deffin. Afin de fatre entrer le cu1r JLif–
qu'au fond de ces cavités, on fe fert de contre-mou–
les ou de contre-efiampes, fur lefquelles on voit en
relief le deffin qui fe trouve dans la planche gravée:
voici comme on les forme. On p-rend un morceau de
carton , d'une grandeur éonvenable, fur lequel on
.étend· une pate compofée de rognures de peau de
gand que l'on amollit, en les laiífant tremper quet–
que
t~n'ls
daos l'eau. On en met une épaiífeur fuffi–
fante fur la feuille de carton , pour que tous les re–
liefs s'y_ trouvent
~ormé~.
?n couvr; cette
~ate
ave e
.une .femlle de pa_p1er qm
s
y
colle d elle-meme; on
m et ce carton ainfi préparé dans une des cavités de
la planche ; on fait paífer le tout fous la preífe , &
-<)n l'en retire avec la contre eílampe du deffin re–
préfenté fur la planche tgra
'e. La pate. fe retire, en
íi'
chant,
~
laiife u eípace pour le
CLur ,
que 1on
1
nettra entre le moule
&
le contre-moule, comme
nous allons le dire.
Le vernis étant aífez fec pour que la peau puiífe
Jecevoir l'impreffion, on
hu!,lleQe_
av~~ un~
éponge
Tome
Ilo
D O R
737
fon envers , afin de la rendre flexible
&
on la cou–
che fur la planche gravée, la
dorure
:n-deífous
&
on la fait paífer fou
la preífe : voici comment
~ela
fe fait. La
~reífe
dont. on fe
fe,~t
ici efi la meme que
celle que l on empl01e pour limpreHion d s tailles
douces; un coup d'ai'il fur la.fig.
.5
,
clans le
Di.Cf.
raí(. des Sciences,
&c. quila repréfente, fuffit
pouren donner une idée & pour comprendre la maniere
de s'en fervir. On pofe la planche gravée fur une au–
tre planche, qui porte immédiatement fnr le rouleau
inférieur ,
&
on la couvre avec une couverture de
laine pliée en quatre, que l'on fait paífer entre les
rouleaux pour la rendre bien unie avant que d'y met–
tre la planche gravée : cela fait, un certain nombre
d'onvriers faiíiífent les bras qui font au rouleau fu–
périeur,
&
le faifan't tourner avec force, ils obligent
toutes ces planches a paífer entre les rouleaux. Coro–
me le tout efi extremement ferré, le frottement de
la planche qui repofe fur le. rouleau in[!' rieur, le fait
auffi toutner. La peau ayant entiérement paífé entre
les rouleaux, on leve la couverture,
&
l'on trouve
que la peau; par la
pre~on
de la converture, s'eíl:
enfoncée daos les endroits creux de la planche : mais
comme elle n''a pas été jufqu'au fond de la gravure ,
on applique alors les contre-moules,& on la tait paffer
derechef entre les rouleaux. Si on n'a pas des conrre
4
moules, on emplit les creux avec du fable; mais
cette maniere efi beaucoup plus longue que Pautre
~
&
ne réuffit pas auffi
bien.
Si la planchen'efi pas aífez
ferrée entre les rouleaux'
00
augmente
la
preffion
a
l'aide de quelques feuilles de carton que l'on place
entre deux.
L'impreffion des cuirs argentés eíl: prefque la
me.:
me que celle des cuirs dorés; la feule différence
a
obferver, c'efi que quelques maitres paífent fur l'ar–
gent, avant que d'imprimer, une couche de colle de
parchemin en guife de vernis pour le conferver;
d'autres
y
paífent une couche pe u épaiífe de colle de
poiífon ou d'un blanc d'reuf, mais feulement apres
que le cuir a été imprimé.
11 vaudroit mieux appliquer fur l'argent quelque
bon vernis clair, au lieu de ceux que nous venons
d'indiquer; un tel vernis feroit tres-utile pour con–
ferver l'argent qui eíl: fort fujet
a
noi rcir ou
a
deve–
nir rougeatre; & c'efi par cette raifon que l'on pré–
ffire les tapilferies de cuirs dorés
a
celles en argent,
paree que l'or fe conferve beaucoup mieux.
Les cuirs dorés ou argentés étant avancés jufqu'a
ce point-la, il ne refl:e plus pour les finir qu'a les
peindre. On emploie pour cela des couleurs
a
l'hui–
le,
&
on obferve de les coucher tres-1 'gérement ,
afin qu6 l'argent n'étant pas
total~ment
couvert ,
donoe de l'éclat
&
de la vivacitéaux couleurs. Nous
ne détaillerons point ce travail, qui
f
fait unique–
ment par la main d'un peintre. Quand celui-ci a
achevé fon ouvrage
&
que la peinture efi feche, on
coupe avec des cifeaux ce qui déborde le contour
de la planche qui
q
fervi
a
imprimer' & on
~oud
les
carreaux pour former la tenture.
11 efra remarquer que cette efpece de tapiíferíe fe
conferve mieux dans un appartement un peu humi–
de que daos un autre fort fe e, ou. qui fer?it, expofé
au midi, car la chaleur. du foletl les fatt ecatller.
Quand ces tapiíferies fe font noircies par la pouffie–
re , on,raífe. deífus, fans les
ét~ndre,
un.e épong(?
mouillee qm enleve tout ce qm les termífon; ort'
peut apres cela leur redonner de 1' 'cla t avec une
couche de colle on de blanc d'reuf. Mais íi la coulenr
efr écaillée, on ne peut raccomrnoder ce d 'faut
qu'en peignant la tapiíferie de nouveau. (
J.
)
§
DoRURE.
n'oR
MOULU,
(Arts méchaníques.)
L'or moulu coúte
104
livres l'once, au lieu qtte
l'or en feuilles ne coute que
90
livres. Pour prépa–
ret"
la
piece
qu'on
veut
dorer, il faut la déroc er,
AAaaa