DOR
DiE!. raif. des S ciences,
&c. & en diminuant l'épaif–
{eur des bords avec un
vrai
couteau,
fig. 9
,
D~é1.
raif.
des ciences,
&c. On colle enfuire les pte–
ces avec de la colle de parchemin.
P.
ci-dev.
l'article
COLLE.
Les pjeces étant coll ' es_, on argente les
peaux' foit qu'on les deftine
a
former des
tentur~s
de cuír argenté ou de cuir doré; car c'efi un verms
qu'on paífe fur l'argent, qui leur donne une cou!eur
approchante de celle de l'or.
.
. ,
On enduit le cuir de colle pour y fcure temr
1
ar–
gent. La colle qu'on empl01e ici efi la meme que
celle dont on fe fert pour coller les pieces : on lui
donne la confifiance d'une gelée, ,en la faifant cuire
un peu plus long-tems.
Pour encoller une peau ou un carreau, il faut un
morceau de colle de la groífeur d'une rioix. On le
parta~e
en deux,
&
l'ouvrier prend une des portions
qu'il etend fur
la
peau' du coté de la fleur ' avec la
paume de la main, le plus uniment qu'illui efi poffi–
ble.
Il
fait lameme chofe avec une autre peau. Apres
cela
i!
reprend la premiere' & étend de la meme
maniere l'autre morceau de coUe,
&
il
acheve en–
fuite la feconde pea
u.
On met ainfi, dans deux
diffé–
rens
tems,
ces deux morceaux de colle , afin que la
premiere couche ait le tems de durcir avant que de
mettre
la
fe conde; & cela pour qu'une partie de la
colle ne traverfe pas la feuille d'argent quand on
l'applique, ou que ·l'argent, comme les ouvriers di–
Íent, ne
s'y
noie pas; ce qui arriveroit
íi
l'épaiífeur
ce la couche de colle étoit trop grande.
Le carreau étant encollé pour la feconde fois, on
y
applique l'argent. Pour cet effet, l'ouvrier prend
Ja peau encore humide & l'étend fur une table; il a
a
coté de lui un grand l1.vre de papier gris' dans lequel
font les feuiltes d'argent.
Voye{
la
fig.
2 ,
Diél.
raif. des Sciences,
&c. d'ou illes tire !'une apres l'au–
tre avec une petite pince de bois,
jig. 8, Diél.
raif. des Sciences,
&c. pour les faire tomher fur un
morceau de carton un peu plus grand qu\me feuille
d'argent : cette feuille de carton fe nomme
la palette.
La palette étant chargée, l'ouvrier la tient de la main
gauche, &
il
fait tomber la feuille fur la pea
u,
en–
forte que fes cotés foient paralleles
a
ceux de la
peau; il fait ainfi. un rang, & il couvre fucceffive–
ment toute la peau : il faut obferver que pour faire
cet ouvrage, on ne doit pas fe placer dans un endroit
expofé
a
quelque vent pa.ífant' car
il
ne faut qu'un
fouffie pour enlever les feuilles_d'argent, les chiffon–
ner & les gater.
La peau étant couverte de feuilles d'argent, l'ou–
vrier prend une queue de renard _, dont il fait un ram–
pon , avec lequel
~il
pre!fe les feuilles , afin de les
obliger
a
prendre fur la colle ' c'efi ce qu'il appelle
étoupper.
u
frotte enfuite légérement, avec
la
meme
queue' le carreau de tous cotés' afin d'enlever l'ar–
gent qui n'efi pas collé & qui efi de trop. Cela fait,
on met (écher la pea
u
dans une chambre o
u
il
y
a des
cordes tendues
a
une certaine hauteur; on met la
peau fur les cordes' l'argent en-dehors' axec un
ufienfile qu'on nomme
La croix. Voye{ Iafig.
..5,
uppl.
Illeu r faut quatre
a
cinq heures pour fécher en été '
&
en hiver les peaux demeurent plus long-tems fur
les cordes ; mais on ne les laiíre pas fécher la entié–
rement , on les cloue (ur des planches, l'argent en–
dedans, afin que la pouffiere ne tombe pas deífus,
&
on les expofe au foleil dans un jardin ; la pea
u
ainíi
d ou 'e ne peut pas fe retirer ou fe racornir, comme
difent les ouvriers , en
íi'
chant.
On n'a tend pas, pour brunir
la
peau, qu'elle foit
tout-a-fair feche, il faut qu'elle conferve une certaine
molleífe fans erre humide ' e eft ce que l'habitude
apprend
a
connoirre. Pour brunir une peau, on Pé–
tend fu r une piece bien unie qu.i eft fur une table,
&
on paífe avec force le bruniífoir fur chaque parrie de
DOR
la peau, jufqu'a ce qu'elle ait acqui le briltant que
1
on cherche. Le bruniífoir n'efi: autre chofe qu'un
caillou bien uni, que l'on enchalfe dans une pi
e
de
bois, afin de le ten ir plus commod ' ment.
Pour avoir des tentures, il ne s'agit plus que d
im–
primer les carreaux ; rnais comme on imprime pref.
que de la meme maniere
les
cuirs argent
1
&
le cuirs
dorés, nous diffi'r rons
a
parler de l'impreffion que
1
on donne aux uns & aux autr s, jufqu
e\
ce que n
IS
ayons vu comment on dore. ous avons
d
' ja dit que
e'
' toit
au moyen d 'un vernis , nous allons maime–
nant en donner la compoútion.
Prenez quatre livres
&
demíe d'arcanfon o
u
colo..
phane , autant de
réfi.neordinaire, deux livres
&
de–
mi
e
de fandaraque, & deux livres d'alo ··s : m
illez
ces
quatre drogues enfemble, apres avoir concaífé celles
qui font en gros morceaux;
&
mettez-les dans un pot
de terre,
fur
un bon feu de charbons. Faites fondre
toutes ces drogues, & remuez.-les avec une fpatule,
afin qu'elles fe melent & qu'elles ne s'attachent point
au fond. Lorfqu'elles feront bien fondues, verfez
fept pintes d'huile de lin dans le meme vaí!feau; &
avec la fpatule melez-la a
vec
les drogues. Faires cuire
le tout, en remuant de tems en tems, pour empe–
cher, autant qu'on le peut, une efpece de marc qui
fe forme
&
qui ne fe mele point avec l'huile ' de s'at–
tacher au fond du vaiífeau. Quand votre vernis efr
cuit, ce que l'on connoit, en en prenant une goutte
ave
a
une cuiller d'argent, & en examinant s'tl file,
en le touchant avec le doigt
&
le retirant , ott s'il
poiífe' on le paífe
a
travers un linge ou une chau!fe.
Ce vernis efi celui
qui
eíl: le plus en ufage parmi
les ouvriers; on pourroit bien le perfeél:ionner, en
lui donnant plus de brillant, au moyen de quel–
ques autres gommes ; mais nous ne rapporterons
pas
ici
toutes les recherches que l'on a faites Ht-def–
fus; les curieux les trou-veront dans
l'Art de travailler
les cuirs dorés,
par
M.
Fougeroux de Bondaroy. Nous
allons maintenant voir c:omment on étend ce vernis
fur les feuilles d'argent, c'efi ce que les ouvriers
nomment
dorer.
Pour dorer on choifit des jours fereins , o"lt
il
y
a
apparence que l'on jouira d'un beau foleil. On porte
les carreaux brunis dans un jardin, que les ouvriers
nomment
t
attelier
du
éloragt.;
c'efi le meme endroit
ott l'on a fait fécher les peaux avant de les brunir.'
C'eft auffi fur les memes planches Ott elles
ét~ient
attachées alors, qu'on les cloue , avec cette diffé–
rence que l'on met n'laintenant la furface argentée
en-de!fus. On prépare ainli une vingtaine de peaux ,.
& on les pofe fur des tréreaux les unes
a
coté des
autres. Tout éta.l)t ainfi difpofé, l'ouvrier qui a
la
direétion de ce travail, commence par paffer deíius
le carreauun blanc d'reuf & l'y Jaiífe féchér. Quel–
ques ouvriers croi ent que ce procédé nuit
a
la foli–
dité de l'ouvrage
&
ne le pratiquent poinr; quoi qn'il
en foit ,
il
faut que cette couche foit
1'
gere, car le
blanc d'reufs'écailleroit,
fi
on le mettoir trop épais.
Quand il efi bien fec, l'ouvrier qui dore, metde–
vant lui le pot
a
l'or ou au vernis, qui a la confif–
tance d'un íirop épais ;
il
trempe dans ce por les
qua~
tre doigts d'une main, & s'en·fert comme d'un pin–
ceau pour appliquer le vernis; ílles tient
un
peu
écartés les uns des a
u
tres' & il fair décrire
a
chaque
doigt une efpece d'S; c'efi
ainfi
qu'il remplir le car–
reau de ligncs de vernis placées
a
égales difiances
les unes des autres.
Voy
e{
la
fig. 6,
Suppl.
e]a fait ,
on emplarre les carreaux, comme difcnr les o
u
riers,
c'efr-c\-dire , on étend fur toute la furface
d~
la peau
le vernis qu'on a d'abord mis par raies , tn ne fe fer–
vant que de la main _que l'on tient étendue fur
la
peau. Quoiqu'on cherche
a
érendre le vernis le plus
'galement
qu'il
eft poffible, en la promenant :tiníi
íur
la peau
(Poye{
Jajig.
7> uppL.),
il
ne laiífe pa:,
d'y
avo.it: