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DIA

So

que la tonique

re

monte d'un comma pour former

la

8

1

feconde

re

du mode majeur

d'ut,

lequel fe déclare

daos la mefure iuivante,

&

fe trouve ainfi fubite–

ment amené par ce paralogifme mufical, par ce dou-

ble emploi du

re.

.

Lors encore que , pour paifer brufquernent du

mode mineur de

La

en celui

d'ut

majeur, on change'

l'a ccord de feptieme diminuée de

fol

diefe

,ji,

re,

fa,

en accord de fimple feptiemej'ol,fi,

re,

fa,

le

mouvement chromatique du

fol

diefe au

fol

naturel

efi bien le plus fenfible, mais il n'efi pas le feul; le

re

fo

monte auffi d'un mouvement

diacommatique

de

re

a

S

1

re;

quoique

la

note le fuppofe permanent fur le

meme dégré.

On trouvera quantité d'exemples de ce genre

dia–

commatique,

particuliérement lorfque la moduJarion

paife fubitement du majeur au

mi~eur

'· ou

d~

mineur

au majeur. C'eíl: , fur-tout daos l adag1o, aJOute M.

Serre, que les grands maitres, quoique guidés uni–

quement par le fenrimenr, font ufage de ce genre de

tranfi.tions' fi propre a dooner

a

la modula rion une

apparence d'indécifion, dont l'oreille

&

le fentjment

éprouvent fouvent des effets qui ne font point équi–

voques.

(S)

*

§

DIACONESSE, ..• on cite daos cet

article

Terrullien

¡le valland vig.

lifez

de velandi.s virgi–

nibus.

§

DIAGRAMME ; (

Mujiq.)

quelques auteurs

ont en endu par

diagramme,

ce qu'on appelle au–

jourd'h'ui partitiqn.

Yoye{

PARTITION, (

Mrifiq.

)

Dia.

raij: des Sciences,

&c.

(F.

D. C.)

DIALOGUE,

f.

m. (

Belles-Leures, Poéjie.)

Le

dialogue

eft de fa nature la forme de fcene la plus

animée

&

la plus favorable a

l'~B:ion

•.

Qnoique toute efpece de

.dialogue

~ott

une fc:ene,

il ne s'enfuit pas que tout

d¡,alogue

foH dramauque.

Ari!lote a rangé dans la claife _des P.oéfies

~piques

les

diaLogues

de Platon ; fur qu01 Dacter

~e

fa1t cette

difficulté :

<<

ces

dialogues

ne reífemblent-zls pas plu–

»

tot au poeme dramatique qu'au poeme épique

?

, Non, fans .doute, répond _Dacier

l~i:meme

''·

Et

dans un autre endroit, oubhant fa dec1fion

&

celle

d'

Ariílote , il nous aifure que les

dialogues.

de P1a:

ton, font des

dialogu~s

P;trement

dramattque~. ~1

l'on s'entendoit bien f01-meme,on ne fe comred1ro1t

pas.

.

.

Le

dialog¡(e

épique ou

~rat?augue

a pour obJet

une aél:ion ; le

dialogue

ph1loioph1que a

po~tr

obJet

une vériré. Ceux des

dialogues

de Platon qm ne font

que développer la doél:rine de Soc.rate,

~ont

des

dia–

logues

philofophiques ;

c~ux_

q.m

.~ont1eonent

fon

bd oire

depni~

fon

apolog~e.

JUíqu a fa mort, font

melés d'épique

&

de dramatlque.

.

I1

y

a

une forte de

dialogue

dra~attque

ou. l'o.n

imite une fituation plutot qu'une aél:wn de la v1e ;

~l

commence oill'on veut, dure tant qu'on veut, fimt

quand on veut: c'eft du mouvement

~ans

progref–

fion

~

&

par conféquent le plus rrtauva1s

~e

,tous les

dialogues.

Telles font les

eg~o~ues

en

~eneral ~ ~

particuliérement celles de

V

trglie , admirables.d ail–

l eurs par la naiveté du fentiment

&

le colons des

images.

.

.

.

Non-feulement le

dialogue-en

eft fans obJet, ma1s

il efi auffi quelquefois fans

f~ite

. .

~n

peut dire _en

faveur de ces

pafiora~es,

qu un

d1-alogu~

fa,ns flllte

peint mieux un entrehen de bergers; mats l art , en

imitant la nature, a pour but d'occuper agréable–

ment t'efprit en intéreífant l'ame : or, ni

l~ame

, ni

l'efprit ne peut s'accommoder de ces propos

~lter­

natifs , ·qui détachés l'un d,e

l'aut~e,

ne fe,

t_er~ment

a

rieo. Qu'on fe rappelle 1entretten .de

Mehbe~ a~ec

Titire, dans la

~remiere

des bucohques de Vugile.

DIA

MÉL.

Ti..tire,

v~us

jouiffet d'un plein repos.

T

1;.

C'ejl

un duu

qui

meta procuré.

MEL.

Q~el ~(l ~e

dieu bienfaifant)

TIT.

lnjenfe '¡e comparois Rome

a

notre petite

ville.

MÉL.

Et

quel

moti/

ji

pre.f{ant vous

á

conduit

J

Rome

?

TIT.

Le dejir de la liberté,

&c.

~n

,ne peut fe

~diffimule: .q~e

Titire oe répond

potnt

~

cette quefi10n de Mehbee; quel eft ce dieu?

c'efi-la qu'il devroit dire :

((le l'ai

'JIU

aRome

ce

»

jume héros pour qui nos auteLs fument doute fois

}'

l'an

H.

M_él.

A Rome

!

&

qui vous

y

a

conduit

J

Tlt.

Le dejir de la Liberté.

L'on a

vo~1era

que ce

dialogue

feroit plus dans

l'or–

dre de nos 1dées,

&

n'en feroit pas moins daos

le

naturel

&

la naiveté d'un berger.

~ais

c'efi

~ur-tout d~ns

la poéfie dramatique que

le

d¡,alogue

dolt

~end~e

aJon but.

Un

perfonnage qui,

dans une :íituatJOn mtereífante

s'arrete

a

dire de

belles chofes. qui ne VOnt point

~U

fait, reifemble

a

une mere qm, cherchant fon

fils

daos les campagnes

s'amuferoit a cueillir des fleurs.

'

Cette regle qui n'a point d'exception réelle, en a

quelques-unes d'apparentes: il eíl: des {cenes ou ce

que dit l'un des perlonnages n'efr pas ce qui occupe

l'a~tre.

Celui-ci plein de fon objet, ou ne répond

pomt, ou ne répond qu'a fon idée. On flatte Armide

fur fa bea·uté, fur fa jeuneífe, fur le pouvoir de fes

enchantemens; ríen de rout cela ne

diffipe.la

reverie

ou elle efi plongée. On lui parle de

fes rriom

phes

&

des captifs qu'elle a fairs; ce mor feul touche

a

l'en–

droit feníible de fon ame, fa paffion fe réveille

&

rompt le filence.

Je ne triomphe pas du plU:s vaillant de tous.,

Renaud,

&c.

Mérope entend fans l'écoater, tout ce qu'on

luí

dit de fes profpérités

&

de fa gloire.

Elle

avoit un

fils ; elle Pa perdu; elle l'attend : ce fentiment feul

l'intéreife.

Quoi, Narbas ne vient point! reverrai-je mon fils

J

11

efi des fituations ou l'un des perfonnages dérour–

ne expres le cours du

dialogue,

foit crainte, ména–

gement ou diilimulation; mais alors meme le

dialogue

tend

a

fon but, quoiqu'il femble s'en écarter. Tou–

tefois

il

ne prend ces détoars que daos des fituations

modérées : quand la paffion devient impétueufe

&

rapide, les replis dn

diaLogue

ne font plus dans la

narure. Un ruiífeau ferpente, un torrent fe précipi–

te ; auffi voit-on quelquefois la patlion retenue ,

comme daos la déclaration de Phedre , s'efforcer de

prendre un détour;

&

tout-a-coup rompant fa digue •

s'abandonner

a

fon penchant.

Ah cruel! tu m'as trop entendue;

1

e

t'

en ai dit

ajfe{

pour te tirer d'erreur :

Hé bien

,

connois done Phedre

&

toute fa fureur.

Une des quaütés eífentielles du

dialogue,

c'eft

d'etre coupé

a

propos: hors des fituations dont je

viens de parler, oitle refpeét, la crainte, la pudeur

retiennent la paffion

&

lui impofent fi.lence; hors

de la , dis-je, le

dialogue

eíl: vicieux des que la re–

plique fe fait attendre : défaut que les plus grands

maitres n ont pas toujours évité. Corneille a donné

en

m~me

temps l'e:cmple

&

la lec;on de l'attention

qu'on doit

a

la vérité du

dialogue:

dans la fcene d'Au–

gufie avec.Cinna, A_ugufte va convaincre de tr.ahifon

&

d'ingratttude un Jeune homme fier

&

bomllant,

que le feul refpeél: ne fauroit contraindre; il a done

fallu préparer le filence de Cinna par l'ordre le plus

impofant : cependant mQlgré la loi que lui fait