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COR

rond qui termine la eh aine., puis ill'enfonce dans le

talon de la botte jufqu'

a

ce qu'elle tienne bien.

Apres avoir ainíi tou t préparé,

il

s'affieda l'oppo–

fite de la chaine, {outenant l'embouchoir des deux

mains horizontal ement; il allume de la paille qu'il

porte fons la tige pour la flamber, c'eíl:-a-dire, pour

bruler le refie du héru du cuir que la rape n'a pasen–

levé; il prend enCuite le gipon (e'efi ainfi qu'ils nom–

mehtun affemblage de chiffons de toile), ille trernpe

~ans

le cirage bouillant, il en enduit toute la tige,

puis tournant

&

retournant perpétuellement l'em–

bouchojr dans fes mains fur le feu de paille

qu'il

en–

tretient toujours ' ayant fait auparavant provifion a

cotéde.lui de la paille qu'illui faut pour cette opéra–

tion, la chaleur du feu fait pénétrer le cirage,

&

il

a grand foin d'arrofer

a

tems la tige, crainte qu'eUe

ne fe brflle ; illui faut ordinairement deux heures de

. tems pour cirer une paire de bottes. La tige étant

cirée, illa laiffe refroidir.

Les bortes des couriers ont des contre-forts ; c'eíl:

le nom que l'on d'onne

a

une feconde tige qui recou–

vre..la premiere , pour luí donner plus de force; elle

y

efi attachée par quatre eoutures , une devant, une

derriere ,

&

une de chaque cóté; on l'humeél:e bien

·pour pouvoir

la

plier fur la premíere,

&

on ne met

le contrefort qu'apres que la botte pour laquelle il

efi fait, a en

un

demi-cirage. Voyez

la fig.

.S

t.

Dic–

tionnai

re ra

if. des Sciences, &c.

On

m.et

a

u

haut de la tige de toute botte forte une

genouillere ou un bonnet. La genouillere efi faite

de deux pieces de cuir de breufnoirci par le tanneur ;

<>n met le,noir en-dedans ; ces deux pieces fe rejoi–

,.gnent par deux

coutu~es

, l'une eíl:

a~-devan,t

de

la

hotte,

&

l'autre dernere ; on amolht dans

1

eau le

has de la grenouillere pour faire un redouhlement

<JUi

fait le tour de la botte , comme cela fe voit en

f

fir·

planche

JI.

Suppl. ;

on doit auffi remarquer

q~'elle

eíl: plus évafée par le haut que par le bas.

· Le bonnet

efig. .)

1

Diélionnaire rai:fonni des S cien–

ces,

&c. fe taille tout d'une piece,

fui.va~

t

fon patron;

on y fait anffi un redoublement qm fa1t

1~

tour de

la

tige.

La garniture eíl: un morceau de cuir de breuf pris

dans le mince du cuir; elle couvre une partie de l'a–

vant-pied &·de la tige; elle foutient de chaque coté

.'les deux brancbes de l'éperon ; on lui donne une

forme d1fferente dans les bottes fortes ordinaires ,

&

les bottes de courier , comme on le voit par

la

comparaifon des

fig.

4

7

& -'

1.

Diélionnaire

raif.

.Jes Sciences

&c.

&fig.

1,

planche

11.

Suppl.

La tige de la botte , apres avoir été cirée , efi

pleine d'élévations caufées par la cire bouillante

dont elle a été enduite ; on fe fert pour les enlever

d'un

vieux,tranchet en guife de gratoire : lorfqu'on

}es a otées, on cire la tige

a

froid, On étend C'ette

cire

avec

une broífe rude, une bifaigue, &c.

&

on

l'acheve de polir avec le creux de la main.

Ce qui manque maintenant a la botte pour etre

finie , c'efi de noircir l'avant-pied. Voici comment

cette p(lrtie s'accommode ; on éténd deffus du fuif ,

que l'on flaa}be tout de {uite avec un peu de paille;

·ce feu fera pénétrer le fuif

fur)~

champ; on le frotte

<l'encre tout chaudement,

&

l'avam-pied efi noirci.

Quant a ·la

geno~tiUere...,.

on

1~

cire légéreme?t a

u

fe

u

puis on la poht comme la t1ge, avee de la c1re

&

'

.

1

.tlu noir de fumee.

On ajoute or.dinairement

~ux

bottes fortes

~m

¡letit couffin, qm fe place en-aedans de la genoml–

lere ' vis-a-vis du coté intérieur du genou' on

y

joint auffi une paire

d'efc~rpins

,que _les

cor~onniers

follt expres ; la femelle qm efr tres-mmce , n efi que

de cuir de vache ,

&

ils font fans talons. Ils fervent

.a

tenit le pied plus chaudement,

&

comme il eíl: dif–

ticile de

mar,her

av~c

de telles

bottes, on

a

,_n~o~e

1/1'

#

~

-

COR

6o)

i'agrémeñt d'avoir les pieds chau.ffi'

s

Iorfqu".:>n les

quitte

po~r

faire

quelqu~s

pas.

La botte molle.

Celle-c1 ne nous arretera p.as fon.o-...–

tem~

, apres ce que nous avons dit du travail

cl~s

foulters

&

des bottes fortes : car ce

qui

{e

fait-la fe.

f.·lit auffi ici avec peu de changemenr. Cette botte eft

de vean noir; Ofl commence auffi par lever la

tige

c'eíl:-a-dire , la tailler fuivant le parron qu'on a pou;

cela; elle efi d'une feule piecé , & elle n'a qu'une

couture lacée qai fe fait par derriere ; on donne dif–

fér.ens conto.urs,, pour

~a

grace'

a

l'échancrnre qui

dott recevo1r

1

avant-pted , paree que cet endroit

refie a découvert' car on n'y met point de garniture.

On. coud aufl\ un pet(t contrefort conrre le talon

de

la

t:~ge;

on coud l'avant-pied

&

on acheve le foulier

comme a l'ordinaire. On met quelquefois

a

cea bot–

tes des porte-éperons; d'autres fois on n'en met

point, attendu qu'on fait defcendre'l'éperon qui

d'ailleurs eíl fort léger , fur le talon du ioulier' en–

forre qu'il ne bleffe point, & qu'il ne peut pas'def–

cendre plus has.

On n'a pas de

~eíne

a

retirer la forme de celle-ci

ª-

caufe que la tige efi fouple; elles n'ont point d;

genouillere ni de bonnet , paree qu'on la forme ert

rabattant le haut de la 'tige jufqu'aux tirans & erl

la relevant pour lui faire faire un bou.rrelet ou

~edou­

blement.

.

Il

y

a

encore diverfes efpeces de bottes , dont

la

fabrication n'a rien de

parü

culier , aufii n'en parle–

rQns-nous pas.

Voye{ l'.

A.rt

du cordonnier

par M. de

Garfault.

(J.)

,

CORDUANIER, (

.Etymol.

)

Philippe de Ca–

mines écrit

cordu.anier

pour

cordo!lnier,

paree

qu·; !e

premier cuir dont les Fran<;ois fe fervirent pour leur

fouliers, venoit de Cordoue,

&

pour cela étoit ap..

pelié

coráuan;

la rne des fourreurs étoit nommée

autrefois

Corduannerie,

dans le tems qu'elle n'étoit

habitée que par des

corduaniers.

Pigan.

Jur París.

(~)

1

CORÉ, (

Irifl.

Saime.)

de la tribu de Lévi, étoit

fils d'Ifaar

~

&

fut chef de la famille des Caathites

célebre

~rmi

les Lévites. Peu conrent d'etrct

u~

fimple lévite, il cabala avec Dathan, Abiron, .Hon

1

&

deux cens cinquante des principaux des tribus d'lf–

rael, contre Mo1fe

&

Aaron , murmurant de ce que

ces deux freres s'attribuoient toute l'autorité fur le

peuple clu Seigneur.

Coré,

a la tete des rebelles, al!

a

en faire des reproches tres-vifs

a

ces deux chefs

de

la nation. Le lendemain la terre s.'ouvrit fous fes

pieds ,

&

l'engloutit avec Dathan

&

Abiron;

&

le

feu du del confuma les deux cens cinquante autxei

complices de leur révolte.

·*

§

CORÉES, (

Mythol.) fétes ínjlituées

en

l'hon–

neur de Proferpine, adorü en Sicile fous le nom

df:.

CORA

ou de Proferpine lajeune.

Non-feulement Pro...

ferpine étoit adorée en Sicile fous le nom de

Cora

.,.'

mais encore dans

1'

Afrique. Le nom de

Cora

ou

Coré

fignifi.e

la fille

par excellence. La Proferpine, fur"'

nommée

Co

ré, é

toit filie dé Jupiter

&

de

Cé.n~s

1

l'autre étoit

fi.Ue

de la meme Céres

&

de Neptune..

Voyez.

Panfanias avee les notes de M.l'Abbé

Gédoyn,~

Lettres Jur l'

E

ncyclopidie.

*

§

CORESIE, (

Mythol.

)

Jurnom de la Minery4

des .A.rcadiens.

P

au{anias qui nous l'

a

tranfmis ne noU$

en dit point la rai:fon.•.•

C'efi la meme que CORlE

l)

fille de lupiter

&

de Coryphe, une des Océanides,.

lf

Minerve des

A

rcadiens.

Le mot

Coria

efl: le véritable nom. On

ne

trouve

point

Corifia

daos les bonnes éditions de Paufanias,.

de Ciceron,

&c.

L'épithete de

Coria

vient, felon Gio

raldi,de

Cario,

ville de l'ile deCrete, ou du. motgrec

cod'

qui

veut dire

fille

~

comme on

l'a

remarqué

a

l'article CoRÉEs (

Myeho-1,

)

dan~'~

Supe_l,

Lfur~

fur l'Ency_clopédie,

-

· •

_