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COR
mpre[ement les premiers fouris de la nature renai(–
fante :
il
convient done de dévouer cet arbre aux
bofquets ou l'on veut réunir les effets Jes plus pré–
coces de la feve ac ive, afin d'y rnieux gomer des
iníhms
fi
defir
1
S
(Voy.l'art.
BOS~QUET,
uppl.).
Com–
me cer arbre eft tres-rameux, on lui fait prendre fa–
cilement telle figure qu
i1
plait d'imaginer: ils'éleve
en pila ftre , en cintre , en pyramide , en paliuades ,
&
le cifeau ne diminue que tres-peu le nombre de
~
s fleurs , qui fe réfugient dans le centre des touf–
fes : fa fobriété difpenfera de le tailler plus d'une
fois dans le cours de l'été , ce qui eft un fingulier
avantage : un autr
non moins grand, c'eft qn'il
réuffit tres-bien
a
l'ombre des autres arbres
&
ar–
briífcaux: on en peut tapi
r des murs que le foleil
n'éclaíre jamais,
&
oul'air m"mene circule qu'avec
1
peine.
Dans les bofquets d'été , on fe procurera une dé–
coration agréable, en cntremelant avec entente le
comouillu
a
feuilles panach
1
es ' parmi
les au–
tres variétés de cette efpece chargées de fruits
brillans
&
glacés : le blanc, le rouge, le jaune
&
le
pourpre obfcur dont ils fe peignent, feront un émail
tres-gracieux : de plus les oifeaux en font friands ;
ces fruits les attireront en foule ,
&
ce n'eft pas un
foible attrait pour l'amant de la nature ; car les
oifeaux
&
les zéphirs font l'ame
&
.la voix du
fi
uillage.
A l'égard de la qualité de ce fruit, tant qu'il efi
our' il
ft d'un aftringent infupportable; en rnurif–
fant
il
s'amollit; alors un acerbe fe tempere par un
gofa douc;atre : dans cet état il peut ne pas déplaire
a
des palais peu délicat ,
OU
a
des gofltS capricieux;
on n fait d'aífez bonnes tartes
&
des confitures aci–
dules ' analogues
a
celles d'épine-vinette; les blancs
&
les jaunes font les plus doux : ceux de l'acurnier
,
ou
cornouiller
de Provepce , méritent par leur grof-
1
{eur qu'on cultive de pré:fi' rence, au rang des frui–
tiers, l'arbre qui les procure ; tous mftriífent en
aotlt,
&
(e
mangent encore en feptembre. Il faut les
femer des qu'ils font mftrs; rnais malgré cette atten–
tion, fouvent les plantules ne fe rnontrent que la
feconde année; on pe\lt auffi multiplier cet arbre par
le~
boutures
&
les marcottes; celles-ci s'enracine–
ront tres-vite.
Soit en ente, foit en écuífon, toutes les variétés
du
cornoui!Ler, n°.
1,
fe greffent tres-bien fur l'efpece
la plus commune; on les inocule depuis la fin de
juillet ju(qu s versla find'aoCtt, c'eft-a-dire, depuis
J'infiant
Otl
les branches de l'année Ont pris a-peu–
pres l ur groífeur,
&
ont acquis quelque confiftan–
ce, juíqu'au moment o1Lla feve feralentit: comme
les boutons
y
font oppofés deux
a
deux; il n'en faut
enlever que l'un des deux, afiu de pouvoir confer–
ver
a
l'entour un plus grand morceau de l'écorce;
elle eíl: extremement fine, ce qui rend cet écuífon
tr s-difficile
a
déracher '
a
manier
&
a
placer : cette
opération demande une main tres-légere; rnais une
foi qu
lle eft bi n faite, le fucces en eft prefqu'in–
fa illíble.
11 ne nou a pas été poffible jufqu'a préfent de
nous procurer l'efpece
n°.
2;
fi .nous l'avons rangée
dans notre premiere feaion, c'eft uniquement paree
que Miller lui donne l'
1
pithete de
male;
au refte le
bois de ces arbres eft le plus dur de ceux qui croif–
Íent en Euro pe; fans doute qu'il feroit pr
1
cieux pour
nombre d ufages , on en fait. des manches d'outils
exc llens. I1 eft facheux que les
cornouillers
croiífent
1
lentement
&
que la nature les ait refireints
a
une
taille
1
médiocre; ils peuvent tout au plus .figurer
parm' les arbres de la quatrieme grandeur.
Le fanguin
n°.
1
'
habite les bOlS
&
les haies dans
I'Europe occidentale
&
feptentrionale; e eft un ar–
briíh.:au
u premier ord1e
,
ou bien un arbre du
T.
111:
11.
OR
Clnquieme : livr
1
a
fon naturel
i}
S
'leve fur un petÍ
nombre de verges droites
&
com·er entes
a
la han–
teur de dix pieds, mais
il
eíl: aifé d:'tui former une
tigc umque
tres- ~¡.·
ganre; .alors
)e
1)
doute pas que
dans un bon. fol
il
ne pmífe, a 1aide de quelque
culture ' attemdre
a
la hauteur d'environ dix-huit
pieds; on le multiplie aiú ment par fes baies qu
il
faut
fe~er
des
qu'ell~s
fon.t mures; par
e
moyen
on obuendra des fujets bten v nans
e
rnoins
di–
pofés
a
tracer
&
a builfonner du pied que ceux pro–
venus des éclats
&
des furgeon
, qu'on tronve
c~m,munément
dans les _1Jois autour des groít
~
cepees.
~et
arbriífeau, P?Ur
"~re
commun, n'en efi pas
rnoms propre
a
la
deco~atiOn
des bofqu rs. il doir
entrer dans la compofinon de ceux d
juin Otl
ía
haute ftature lui afligne une place dans les
f~nds
&
fur les derrieres d s maffifs : on voit daos cette faifon
les bouts de tous ces ram aux s' panouir en une
om~elle
blanche d'un
~ort
?el eífet ;
~on
fi
uillage eft
agreable, fon port rcguher, fon ecorce polie
&
jafpée dans le vieux bois, luifante
~
rouge
&
rayée
dans les branches nouvelles. Il etl: rare qu'il ne flen–
rilfe pas une feconde fois en oél:obre, ainfi l'on doit
en jetter quelques píeds dans les bofquers d'autom–
ne : fa variété
a
feuilles bordées de hlanc doit
trouver place dans les bofquets d' ' té. Les ombelles
de fes baies ne contribuent guere
a
l'ornement,
&
ne font pas de la moindre utilii:é : leur violet-ver.
datre
&
terne n'attire point les regards;
&
les oi•
feaux ne les mangent qu'au défaut de tour autre
aliment.
Les branches moyennes de ce fanguin font ex·
tr@mement fouples
&
tres-propres a former ces cer
eles élaftiques, appellés
fauterelles ,
av e quoi l'on
prend, dans le pays Meffin
&
le Verdunois , ce
nombre prodigieux de rouge-gorges qu on y con–
fomme
&
meme qu'on en exporte. Son bois eft tres–
dur
&
fait une belle flamme,
&
de fort bon charbon,
ainíi il ne fant pas le regarder comme ufurpant une
place dans les taillis : comme il vient dans les plus
mauvais fonds, peut-erre y auroit-il quelque avan...
tage
a
en garnir des coteaux arides' o
u
de meilleures
efpeces ne réuffiroient point.
Le fanguin
n°.
2
,
paroit ne pas devoir le céder
en hauteur au précéclent; fes feuilles alternes
&
attachées par des pédicules longs
&
pendaos, font
tres-larges, terminées en longue pointe penchée
d'un verd brillant par-deífus,
&
d'un glauque
lan:
ch~hre
par-deífous; fon écorce eft du plus beau poli;
fur le bois ancien elle eft firiée de blanc; dans le bois
moyen elle eft
verd~hre;
fur les jeunes rameaux
~
elle fe peint d'un beau violet : il pouífe une fleche
aífez droite, mais fes branches s'étendent tres·hori·
zontalement : c'eft au mois de mai que {e déploie
l'ombelle qui les termine,
&
qui fe releve com
mela bobeche d'un chandelier
a
bras; cette ombelle
e.ftlarge
&
peu ferrée; les fleurs quila compofent font
aífez grandes ,
&
portent quatre
étales blancs ,
longs
&
étroits qui tombent au bout de quelques
jours , elles font remplacées par des baies
iolettes.
Cet arbriífeau fe multiplie aifément de rnarcottes,
&
s'écuífonne tr ' S·bien fur le fanguin de Canada,
qui eft l'efpece iuivante, c'eil-a-dire, notre
n°. 3 .
Celui-ci differe du précédent, en ce que fes feuiJ..
les font oppofées, moins larges
&
un p u plus blan–
ches par-deífous :
elle~
font portées fvr des pédicu..
le moins longs
&
m01ns pendans ,
&
leur pointe
· n'efi pas tourn 'e de coté. Les ombelles font moins
amples, les fleurs en font plus perites, elles s'épa·
nouiífent quinze jours plus tard : les baies qui leur
fuccedent fonr d'un blaoc tranfparent; dans
le
tems
de la plus grande aaivité de a feve l'écorce du
jeune bois efi verte , mais en hiver elle eft d'un
HH hh