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··; 18

COM

Quo pacto ex jure !Lefluno, panem

atrum

v_errent-:

No.lfe omnia hcec, falus efr adolefce

ntuhs.

Eunuch. aF!.

V.fi.

M<üspourretirer cet

importantav_~ntage

de la

comé–

:.lie,

il faudroit fans doute que le poete

~

les aél:enrs

-excel1a.lfent également dans rart _de .pemdre ; dans

cette fuppofition, on croit pouv01r

~1r.e

que de tous

les fpeél:acles dramatiques

~

la

comedLe

des

rnreurs

feroit la plus utile.

, .

.

Une troifieme efpet:e de

comedte

feroit

c~lle.

qm.

s'attacheroit

a

repréfenter une fituat10n pattlcuhere

&

intéreífante. Celle d'un pere malheureux , d'nn

homme réduit

a

l'indigence , OU auf!i la fituaÚOQ plus

particuliere

a

laque1le

p~ut

condmt'e telle ou telle

.aétioh bonne ou rnauva1fe.

.

.

Il

ne femble pas difficile d'inventer une

aél:~on

qm

'Elonne lieu au poere de niettre

dan~

t_out fon JOu r

!a

fituation qu'il aura choifie. Des

come~ltes

dans ce gout

formeroient un t.ableau viv.ant des b1ens

&

des rnaux

·de la vie humaine.

La m

oindre efpece

de

toutes, c'efi

facomtdi e

d'in:

trigt.te

· l'aél:ion n'en

eft

établie ni fur le caraél:ere,

m

íu

r Ja fituatioR. des perf.onnaaes; elle n'in téreífe que

par la fingularité des

événem~ns,

&

~e mer ~:il te~x

de !'intrigue,

&

des incidens, une fmte var.¡ee

d

a–

ventures extraordinaires, inattendues., fouvent

roma~

nefgues, qui fe fuccedent coup fur coup,,

&

g\11

.font -croitre !'embarras Ú>nt tres-propres a foutemr

l'attention du fpeétateu; jufqu'au moment Otll'aél:ion

íe termine par un

dénou~me~t imprév~. e~ ge~ue

· efi le plus facile de tous;

1l

~:1ge

plt!s d

tr;tag,m~tton

'G_Ue de jugement.

Il

ne faut meme qu un degre d Ima–

gination aífez médiocre , pour trouver une foule

d'incidens quien fe croifant réciproquement, met–

tent

obíl:a~le

a

des deífeins prets

a

s'accomplir '

donnent lieu

a

des intrigues bizarres'

&

retardent

ainft l'aétion pendant quel,ques

~él:es.

Les

c,omédies

de cétte efpece ne font neanmoms

p~s

a

r;buter;

elles

fervent

a

l'amufement

&

a

la dtverute; elles

íont d'ailleurs propres

a

fournir de tres-jolies fcenes

a

tiroir.

Ce petit nombre de remarques peut

fuffi.~e

, pou.r

rnontrer quel vafie champ efi ouvert au P?ete

co~,t­

que,

&

qnels font

les

avantages

&

les platíirs vanes

qu'on peut retirer de cette feule branche

des

beaux

ar.rs.

Toutes ces remarques ne roulent et;core que fur

le fu jet général de la

comédie.

En

exammant la

cho~e

de plus pres, il fe

trou~era

peu.t-etre que le pnx

de la

comédie

dépen4 rnoms du _fnJet, q?e de la_

m~niere de le traiter. De

la

meillewe

pt~ce .C!~u

a1t

jamais été mife fur la {cene , on _pourrott

atíe~ent

faire une piece détefrable fat!s nen changer, m au

ft:tjet' ni mcme

a l'ordon

nance'

&

a

la plupart

d~s

iituations. Tout

com.m

e un traduél:eur mal-adrott

feroit de

1'

lliade

u

ne mauífade épopée; ou comme

"un mauvais peintre feroit d'un des meilleurstableaux

de Raphad, une copie infupportable aux yeux des

connoiífeurs.

Il

réfulte del

a

que l'inv·ention, le plan. &

1'-ordo~nance du fu]· et ne font encere que la momdre part1e

d'

1

de l'ouvrage; ce n'efi que la charpente

une

come-

die.

Il

luí faut fans donte un corps,

&

ce co:ps

doit avoir une forme agréable,

&

des membres b1en

proportionnés. Mais illui faut

p~incipale~ent

de la

vie, une ame qui penfe,

&

qui a1t du fenttment..

Or

cette vie fe manifefie par le dialogue, pa! la

ma~1ere

dont les perfonnages e¡cpriment ce qUI fe paíie, en

eux -~

par des.impreffions exaél:ement

conf?rme~

a la

nature des cireonfrances. Un fpeél:ateur mtel.llgent

fréquente le fpeél:acle, bien moins pour y vo1r des

événernens remarquables, ou des

fituation~ fin~u-

·¿ieNs.

qu'il imagineroit

lui-

meme

en

~ent

ffia.Qle-

COM

t·es tout aulii amufant s, que pour obferver l'effet

que ces· événemens ou ces fituations font fur des

hommes d'un cert

ain génie, o

u d'un certain carac...

tere.

11

f-e plaít

a

remarqu.er

l'attitude) les gefres'

la phyíionomie , les difcours

&

la contenance en–

tiere d'une perfonne dont l'ame doit etre agitée

par telle ou telle paffion.

De

la

naiífent.les princtpales regles que

1~

poete

·comique doit fui vre dans fon ti'avail. La premiere,

&

la plus importante , c'efi '{}Ue ces perfonnages fui–

vent exaétement la nature dans leurs difcours

&

(

da ns lenrs aétions.

Il

faut que dans tout fpe él:acle

dramatique-, le fpeél:ateur puiffe oublier que ce

n'eíl: qu'une produél:ion de l'art qu'il a fous les

yeux;

il

ne goúte parfaitement le plaifir du fpeél:acle qu'au- .

tant qu'il ne voit ni le poere-, ni l'aéteur. Auffirot

qu'il

apper~oit

quelque chofe qui n'eít pas dans l'or–

dre de la nature, íl fort de fon agréable itlufion , il

[e

rerrouve au théatre; le fpeél:acle fait

~lac~

a

la

critique; tontes les impreffio

ns fe

diffipent

a

l'inf–

tant, paree que le fpe&ateur fef.lt que d'un monde

r éel qu'il penf0it obferver,

il

a

paífé dans un monde

amaginaire.

Si le íimple doute, fur la réalité de ce que le fpeaa.:

de nous montre, fuffit déja pour produire un

fi

matt–

vais eífet, que fera·ce lorfqli'on

y

remarquera des

chofes qui font manifefiement oppofées

a

la

nature~

L.e

fpeaateur en fera indigné,

&

il

n'aura pas torr.·

Voila pourquoi on n'aime point

a

voir des perfon..

na ae

s affeél:er de la gaieté , lorfqu)ils n'ont aucun

fi.tj~

t

de rire;

&

qu'on fe dépite contre le poete

qui

VeL

'tt emp0ner de force ce que nous ne pouvons

accorder qu'a l'adre.lfe. Qu'un auteur ait en en cer·

taines rencontres une heureufe faillie , \me penfée

inaénieufe~

un feniirnentvif

&

délicat, cela efi tres–

bi~n

; mais pourquoi faut-il qu'il mette ces belles

chofes dans la bouche d'un de ces perfonnages,

qui

par fon caraél:el'e, ou par fa fituation aél:uelle, ne de–

vroit point les clire? Qu'y a-t-il, par exemple, de

plus infipid€ que cette fro1de plaifanterie que Plaute

met dans la bouche d'un arnant affiigé de la

perte

de fa maitreífe

?

Ita mihi in p eétore

&

in corde

facil

amor

incen~

di

u. m

Ni

lacru.m(2

os

defindant, jam ardeat credo

caput~

-Chaque difcours, chaque mot qui n'a pas un rap..

port fenfible

&

naturel au caraél:ere

&

~t

la fituarion

de la perfonne qui parle , bleífe un auditeur intel–

Hgent.

Il

ne fuffit pas meme que les penfées, les fenti..

mens , les aél:ions foient naturelles, la maniere de les

exprimer doit l'etre encore;

il

faut que l'aél:eur, fnr

la fcene, s'exprime précifément comme celui qu'il

repréfente a du s'énoncer. Un feul erme trop haut

~

trop recherché, ou qui aífortit mal au

~araél:ere

du

perfonnaae, gate toure une fc.ene;

fi

1-e

ton du clia-.

logue n'eft pas naturel, la_piece entiere fera froide.

C'eíll'un des points les plus difficiles de l'art drama...

tique. Pe

u

de perfonnes

m

eme, dans les converfa..

tions ordinaires , favent rendre le dialogue intéref–

fant.

La

plupart manguent dans

l~ur

maniere de

s'éhoncer, ou de btiéveté ou de précifion, ou d'éner–

aie · leur difcours efi languiífant, ou vague, o

u

fans

for;e, Le poete qui fent ces défauts,

&

qui voudroit

mieux faire, rombe fouvent dans

l~exces

oppo fé ; il

donne dans le fublime, le précieux, le méthodique,

& s'écarte du vrai. Horace a raífemblé dans les vers

que nous allons citer, tout ce qu'on peut prefcrire

d'e.lfentiel fur le fiyle

&

le ton de la

·comédie.

E

.fl

brevitate optts

,

ut c..urrat.(entuuia neu

fo

I mpediat

verhis

la.f[as onerantzbus aures.

$t

ftrm~n.~

opus

:ft

modi trijli

,J&ep_ejocofo