Table of Contents Table of Contents
Previous Page  518 / 960 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 518 / 960 Next Page
Page Background

COL

reconnoit lorfque l'eau qui en fort eíl: claire. Les

oreilles fur-tout qui confervent ordinairement plus

de faletés, ont befoin d'un lavage·multiplié.

A

prcs le lavage, on porte les cuirs dans des cu–

\leaux cerc és de fer , pour les

y

fa1re tremper dans

une eau d

chaux plus ou moins foible. On fe

[ert

toujours des civieres grillées pour porter les cmrs ;

&

pour les manier' ron fe fertdu baratean ou d'une

fourche. Les cuirs ordinaires trempent dans une eau

de chaux affez foible , qu'on renouvelle tous les

quinze jours avec un feau ou deux de nouvelle eau

de chaux,

&

l'on retourne de tems en tems les cuirs

qui font en trempe. Mais pour

le~

peaux qui ont été

paffées

a

l'alun

&

au _fuif' ainíi que les

matie~es

qui

contiennent de la gratffe, du fang, de la íinov1e, des

parties charnues

&

du poil, il faut

les

mettre dans

une forte eau de chaux,

&

les

y

tenir plus long-tems

que

les

autres;

&

pour que la chaux puiífe plus

commodément diffoudre les partíes charnues

&

fan–

gninolentes, lorfqu'on les retire des cuveaux, ton–

tes blanches de chaux' on les conferve

a

fec dans

des foífes, o u en tas fous des hangars, fouvent pen–

dant un hiver entier, paree que dans cet état elles ne

font pas fujettes

a

s'altérer; puis' on les retrempe

dan des cuveaux pleins d'eau, oü on les remue for–

tement. On les lave

a

la riviere,

&

elles font en érat

d 'etre mifes dans la chaudi re.

Jufqu'ici on a

lavé,

trempé, braífé les diverfes ma–

tieres féparément: il eft tems de les affortir. On les

rnele en dofes convenables

~

puis on leur donne un

dernier lavage; onles paífe meme fons la preífe,fig.

.5,

.fi.

l'on croit

a

propos d'exprimer une partie de l'eau

dont elles fe fó'nt imbib 'es, de peur qu'elle ne rend'it

la

colle

trop claire, ou trop difficile

a

s'épaiffir. Alors

on les met dans une chaudiere de cuivre,

fig.

6,

mont 'e fur un fourneau de ma'ronnerie. On la rem–

plit jufqu'au-deífus des bords,

&

l'on met au fond

de la chaudiere une grille de bois forte, pour empe–

cher que les matieres ne s'y attachent

&

ne brulent.

I1

y

a des faifeurs de

col/e

gui n'ajoutent point d'eau

dans la chaudiere a celle que les matieres ont prife

dans la trempe, pr

1

tendant qu'elles en ont aífez pris.

D'autres

y

en mettem un peu, fur-tout

fi.

les ma–

tieres font dures

&

feches, paree que la trempe ne

leur en a pas donné une quantité fuffifante : c'eíl:

a

l'intelligence du fabriquanr

a

r~gler

la quantité d'eau

néceífaire pour obtemr la me1lleure

colle.

On allume fous la chaudiere d'abord un petit feu

pour fondre les matieres peu-a-peu

&

fans les brft–

ler; on augmeme ce feu .Pa_r dégrés jufqu'a faire

bouillir la

colle :

les uns dtmtnuent le feu

a

mefure

que la

colle

fe fait,

&

la laiífent fe faire fans remuer;

d'autres, quand une partie des peaux eft fondue,

braífent

&

remuenr vigoureufement avec le palon

ou bouloir, ce qu'ils répetent de tems en tems

juf.

qu'a

ce que la

colle

foit faite : on reconnolt qu'elle

l'eft, lorfqu'étant refroidie elle forme une gelée paf–

fablement

1

paiffe; alors il eft tems de la retirer.

Cette op

1

ration dure de douze

a

quinze heures.., felon

le d

1

gré de fe u; mais il eíl:

a

propos d'aller lente–

ment '

&

il vaut mieux diminuer le feu

a

mefure que

les mati res fondent, ou qu'il

y

en a une partie de

fondue, que d'en précipiter la fuúon par un feu

violent.

ll

eíl: tems de vuider la chaudiere, lorfqu'en

rnettant un peu de

col/e

fondue fur une affiette ou

dans une coque d reuf, on s apperc:;oit qu en fe re–

fro idiífant elle prend

la

conúftance reguife. Pour

cela, on

1

tablit fur une tuve de bois cerclée de fer ,

qui

doit erre aupres de la chaudiere' une cage de beis

femblable

a

la civiere

,fig.

1'

&

quien prend le nom.

Elle doit occuper tout le diametre de la cuve : on

met aú fond de la cage de la paille , o u mieux encore

une toile de crin ,

&

avec une grande cuiller de cuí-

re roug ,

Ji.u.

7,

nomm

e

caffin,

on

vuide la

cha.(.l-

e o

diere dans la civiere établie fur la cuve. Cette op'

.;

tion fe fair promptement pour ne pa laiífer

a

la

col!..;

le tems de perdre fa fluidité en fe refroidiffanr.

Il

[;

forme au fond

u

e la civi re un mar

e

o

u

d~por,

nommé

lefwnter de La

collr?.,

gu'on

y

laiffe lono-tems

s' goutter, atin de ne ríen perdre. e mare

1

go~tté

&

dei~(khé

a

l'oir'

{~

met

f~us

la

~haudiere

pour entre–

temr le feu, ce

qm

prodmt une economie fur le bois.

La

'?Lfe

.Pa~'ée

&

tombée dans_Ia ct ves

y

d 'pure

par prectpltauon; pour entretentr la

colle

liquide le

plll:

long-tems

~u'il

eíl: pofiible ,

&

facili er la dépu–

ratiOn, on a fom que les portes

&

les feo

'\tres

de

l'atteher oit font les chaudieres

&

les cuves, foient

bien fermées ; quelqueS-URS meme

y

ont un poe–

le.

Il

faut environ quatre a cinq heures pour que

la

colle

fe dépure. Quand on juge qu'elle s'eíl: {uffi·

famment clépurée; on la tire encore chaude de la

e

uve, on la porte promptement

&

on la verfe dans

des auges ou boites de bois,

jig.

8,

qu'on a aupara–

vant bien mouillées,

&

égouttées lor(qu'on

y

met

la

colle.

La cuve ,

fig.

9,

Oti

la

col/e

s'eíl: clarifiée par

précipitation' eít perc

1

e

a

différentes hauteurs'

&

il

y

a des robinets de bois achaque rrou ; le plus bas eft

a

un pouce

&

demi du fond. La liqueur qui vient par

le robinet le plus élevé, fonrnit la plus belle

colle;

on a feulement attenti0n de ne pas tirer tout ce qui

peut venir par ce robinet, paree qu'a la fin il vien..

clroit un peu de graiífe qui, nageant fur la

colle,

luí

donneroit un reil défagréable. Cependant on tire la

liqueur par les différens robinets, tant qu'elle vient

claire. Celle qui coule par le dernier n'a pas autant

de tranfparence, mais elle n'en eíl: pas moins bonne•

S'il fe trouve un peu de graiífe figée

a

la íurface des

boites , o

u

du marc au fond, on retranche ces ma–

tieres lorfqu'on coupe la

colle

en tablettes.

On laiífe la

colle

pendant vingt-quatre heures ou

environ, fe refroidir

&

s'

1

paiffir dans Jes boites, les

tenant fous un hangard

a

l'abri de la pluie

&

du fo-

1eil;

a

mefure qu'elle perd de fon humidité' elle di–

minue de volume. Quoiqu'on

ait

mouillé les boítes

la

colle

y

adhere; pour l'en détacher, on prend

d~

grands couteaux

a

deux tranchans ' qu'on trempe

dans de l'eau,

&

dont on paffe la lame entre la

colle

&

le parois des bo'ites. Quand on a fait le tour des

bo'ites avee le coureau, on coupe avec le m"me in–

fuument la

colle

figée, en cinq morceaux, dans le

fens de la largeur de la boite, ce qui donne cinq

morceaux ou parallelipipedes, fuivanr le moule ou

calibre,

fig.

10,

dont on fe fert pour cet effer, afin

de couper les morceaux égaux: la longueur du ca–

li_bre _eft la largeur de la boit€ , ..

&

fa largeur le

cmqUieme de la longueur de la boite.

11

s'agit

a

pré–

fenc d'enlever de l'auge ces parallelipipedes. Les

ouvriers adroits les enlevent avec la main, avec la

précaution de verfer un peu d'eau fur la

col/e

avant

que de

1

en détacher avec Ie·cout au. D'auit'es fe

fervent d'une palerte légere de bois , qu'ils gliífent

fubtilement fous chaque parallelipipede, en com–

men'rant par un du milieu. Ils l'enlevent ainfi fur

cette palette'

&

font enfuite la meme chofe

a

l'égard

des autres. Cb.aque morcea!J. étant ainú enlev '

{e

met fur une pladche'

a

un bout de laquelle

il

s'en

éleve une autre perpendiculairement. CelJe-ci fert

d'adoífoir, c'eft-a-dire, qu'une des faces du paralle–

lipipede étant pofée fur la planche horizontale, un

de fes

COt

1

S

longs s'appuie contre la planche verti–

cale: alots l'ou rier placé du coté de la planche ver–

ticale ,

&

tenant des deu.x mains une efpece de fcie,

fig.

11,

montée d'un gros

fil

de fer

ed

tendu par un

1

crou

&

une lame mince de cuivre

a a'

il tire

a

lui

cet iníl:rument dans une pofition horizontale ,

&

coupe ainíi

la

colle

en tranches ou feujlles.

J7oye{

fig.

12.

Celui de de.ífous étant ordinair-ement chargé

d

quelqnes falet

' s

qui

fe

font pr

1

cipit 'es ,

&

ce1 ui

de