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ne raccélere

&

ne le rétablit pas ' quand il a

été

il'l–

terrornpu; le

caur

continue de

battr~ ,

&

le point

fautillant fe meutavec la memerégulante' quand on

a détruit la bulle du cerveau.

Nous n'abuferons poin( de ces expériences

=

nous

nous fouviendrons également que des nerfs nom–

breux ne {ont pas donnés au

crear

fans utilité ; nous

n'exclurons pás ces nerfs du rang des caufes du mou–

vement du

creur;

mais nous croyons conclure avec

équité, de ces expériences, qu'outre la force ner–

veufe , il

y

a dans le

caur

une fource de mouvement

qui ne dépend pas du cerveau ,

&

qui n'arrive pas

au

caur

par les nerfs.

Les faits ont découvert dans les mufcles

&

dans

le

caar

une puiílance, qu'on appelle

irritabilité,

qui

ne dépend pas des nerfs, qui regne dans les anirnaux

dépourvus de cerveau , de tete

&

de nerfs,

&

qui

paroit réíider dans la fibre mufculaire elle- merne ;

cette force monvanre eíl: exoitée par prefque tous les

ílimulus , la chaleur, l'air, le feu, l'étincelle éle8ri–

qqe; le mufcle

&

le

cawr

rentrent en mouvement

apres un pleiri repos, lorfqu'on

y

pouífe l'air, l'eau

chaude ou du fang chaud ; car e'eíl: la furface inté–

rieure du

caur

qui fent le plus vivement la force

¿es

fiimulus '

&

ce font des fluides fans acre té qui

l'irritent le mieux.

L'avantage que le

caur

a fur tous les autres muí–

eles, c'efi la force de l'irritabilité,

&

la confiance de

'Cette force. Le caurfurvit de beaucoup aux intefiins

&

aux

les dans les animaux a fang froid ; nous

l'avons

attre pendant vingt-quatre heures dans

la grenouille apres qu'aucun autre mufcle ne fe con–

traétoit, quelque irri'tation qu'on employat; dans le

poulet enfermé dans l'reuf, le

caur

bat malgré le

froid rnortel de l'animal , malgré celui de l'eau qui

environne l'reuf; dans les premiers jours de l'incu–

bation le

caur

eíl: animé d'une force tres-vive,

&

les autres mufcles font abfolument fans irritabilité ,

les intefiins & l'efromac n'en d.onnent meme aucune

marque.

Dans l'animal

a

fang chaud, la fupériorité du

caur

n'eíl: pas tout-c\-fait la meme' la graiífe dont il

eíl:

<:ouvert fe fige par le froid,

&

le

ca:ur

lui-meme fe

durcit

&

perd fon irritabilité; illui faut pour con–

{erver cette qualité, de la chaleur

&

de l'humidité ;

les intefiins confervent quelquefois leur irritabilité

auffi long-temps que le

caur,

&

nous les avons vu

les conferver plus long-tems; paree qu'on les a de–

converts plus tard que le

caur,

&

qu'ils ont confervé

plus de chaleur; mais en général dans ces animaux

rneme ' le

caur

refie irritable ' quand tout autre

mufcle ne l'efiplus. Nous avons vu battre l'oreillette

droite d'un chien, cinq heures entieres apres la mort

abíolue de l'animal; le

caurarraché

furpaífe de beau–

coup les

autres

mufc

les dans l

a confiance de fes mou–

vemens; les intefiins

arrach.és

s'agitent pendant quel–

ques minutes , les r

nufcles pa

lpttent de loin en loin,

fans

auc~m

mouvement

réguli~r

qui fubfiíl:e unique–

ment dan le

caur;

dans le poulet le mouvement eíl:

revenn au

caur

irrité vingt-íix heures apres la mort

de l'animal. Les morceaux meme du

caur

divifé en

petites parties, continuent e e mouvoir ; le

caur

des jeunes anirnaux efi plus irritable,

&

le

caur

du

p.oulet· l'eíl: au fupreme dégré.

D'ou vient cette fup.érioriré dans le mouvement

dl1

caur

?

Elle ne dépend pas de fa fenfibiliré; il en

a peu, fes nerfs font nombreux fans etre grands. Pen–

feroit-on aux r 'feaux que forment les fibres

&

les

muf

cles du

caur

&

par lefquels cet organe differe

des.

autr.es

mufcles, dont l_es fibres ne s'unílfent ja–

mat

s entre

elles? On ne volt pas dans cette firuél:ure

une caufe fuffifante d'une plus forte irritabilité.

La figure cave du

caur

donne au fang qui l'irrite

la

facilité

d'en toucher une grande furface; la

mem~

C<EU

49~

brane qui rever certe cavité efi extremetnent mince,

&

le fang touche prefqu'a nu les fibres mufculaires.

Il efi' poífilile que les nerfs plus a découvert fentent

plus vivernentl'irnpreffion du fang ·les mufdes creux

ont un avantage dont ne jouiífent pas les mu;des

longs · ceux-ci ne font irrirés que par les efprits c:.ni–

maux ,

&

ceux-la onr pour fiimulus les

liquides

qui rernpliífent leur cavité ; il efi fur du moins

~u

e

le

caur

arraché du corps d'une grenouille,

&

qui a

perdu prefque tout fon mouvement , le reprend

lorfqu'on le remplit d'air ,

&

que dans cet état il con–

tinue pendant plufieurs heures de pouífer aíternati–

vement le fang daos l'oreillette

&

de l'en recevoir.

11 eft st1r encare que le

ca:ur

bien vuidé perd le

mouvement , c'efi une

expérie~ce

que nous avons

faite bien de fois,

&

variée de bien des manieres.

Ayant remarqué que le

caur

&

l'oreillette du coté

droit confervent plus long-remps

le mouvement:)

que le

caur&

l'oreillette du coté gauche, nousavons

tenté de renverfer l'ordre de la nature,

&

nous

y

avons réuffi,en otant aux cavirés dn coté droit le fang

qui les irritoit; l'expérience n!efi pas bien aifée

a

fai–

re , elle nous a réuffi cependant ; il faut pour o ter le

mouvement au ventricule droit

&

a l'oreillette,

ouvrir l'artere pulmonaire

&

lier la veine cave,

&

de

l'atltre coté lier l'aorte' ouvrir la veine pulmonaire ;

des -lors les cavités du coté droit refiant parfaire–

ment vuides ' ce font celles du coté gauche dont le

mouvement continue le plus long-tems ; on a ouvert

la ligature de la veine cave,

&

rendu du fang au

ventricule: il ne battoit plus pendant qu'il étoit vui–

de , rempli de fang il a recornmencé cle battre ,

&

avec plus de force a mefure que le fang le remplif-–

foit plus parfaitement.

L'air pouífé dans le canal thorachique ou bien

dans un des grands troncs veineux du

caur

,

rappelle

le mouvement que le fang a perdll. La faignée affoi–

blit le

caur,

&

le faut du fang d'llne arte re s'abaiífe :)

a

mefure que l'animal a perdu de fon fang.

En fuivant ces expériences

&

en les comparant

avec les phénomenes du

caur

dans !'animal vivant

,

il paroit que cette confiance

a

fe mouvoir,

fi

admirée

daos le

caur,a

pGur caufe príncipale l'application per–

pétuelle du fiimulus; en effet on voit dans le poulet la

veine battre

&

fe vuider, le fang paífer dans le ventri–

cule encare unique, celui-ci fe contraéter auffi-tot,

fe vuider

&

donner fon fang au bulbe de

1'

dOrte ,

qui fe contraéte de meme

a

l'attouchement du fang;

dans la grenouille cette fuite de mouve.ment efi la

meme'

&

par-tout la parue du

c~ur

ou de l'oreillette

qui efi remplie de fang, fe contraél:e,

&

celle qui

s'efi vuidée perd le mouvement; de la cette fu–

périorité dans la durée des battemens de la veine

cave , de l'oreillette droite,

&

du ventricule droit ;

phénomene que nous ne rappellons pas. Le mouve–

rnent fubíifie le mieux dans les parties qui res:oivent

le plus long·tems du fang.

Nous avons parlé du mouvement du

caur,

parlons

de fon repos ; rout mufele qui a été irrité, fe con..

~aél:e

, mais apres un certain tems , l'impreffion de

l'1rritation ayant ceífé, le rnufcle fe relache , s'amo–

lit

&

s'alonge ' le

caur

en fait de meme; des qu'il

efi vuide , il perd le mouvement, s'alonge, fe flétrit

&

refie irnmobile, jufqu'a ce qu'une onde de fang

fucceffivement accumulée foit devenue fuffifante

pour le contra8er; de

la

les longs intervalles entre

les pulfations de l'animal qui fe meurt.

Cornme le

caur

refie irritable dans le corps de

l'animal qui fe porte bien , il ne

lui faut qu'un

nouvel aiguillon pour rentrer en rnouvement,

&

fon

aaion efr une alterna tive réglée de mouvemens pro–

duits par l'irritarion ,

&

de relachemens qui fuivent

font inanition.

Daos un animal mou.rant I'irritabilité diminue peu."!