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49~

CCIEU

de l'aotte,

&

que ·ces valvules étendues, par l'onde

de fang qui fort du

cceur ,

couvrent néceífairement

ees arteres.

Une autre erreur dans la defcripti0n de ces arte–

res, c'efr la couronne que l'on leur attribue, en fup–

.pofant que l'arrere droite atteint la gauche,

&

s'y

infere direB:ement par fon tronc. Cette frruB:ure

do1t avoir exifié, puifque Ruyfch l'a fait deffiner ;

mais

no~ts

ne Favons jamais vue dans de nombreu-

fes recherches.

.

Les troncs des veines coronaires ne fuivent pas

les arteres. La principale s'ouvre au coté gauche du

trou ovale: elle a dans fon embouchure une valvule

coníidérable : elle en a meme que lquefois plufieurs:

elle accompagne a-peu-pres la branche antérieure

de l'artere coronaire gauche.

La veine moyenne , branche principale de ce

tronc

>

fuii dans toute fa longueur la cloi(on mito–

yenne des ventricules, dans la face plate du

cceur.

La

veine du finuS' droit s'ouvr·e, ou dans l'embouchu–

re de la grande coronaire , ou bien dans la veine

moyenne. Elle fuit la racine du finus droit ,

&

vient

jufqu'au tranchant du

cceur.

Les veines innominées occnpent la face antérieure

&

la partieinférieure du ventricule droit.

Il

y en a trois

ou

quatre qui s'ouvrent dans la racine de l'oreillette

droite. La plus grande efr la plus voifine du tranchant

du

cceur.

Plufieurs perites veines s'ouv.fent

dan~

le finus

droit : il

y

en a 'uhe qui fait avec d'autres veines un

cercle parfait au.tour du

cceur:

il y a auffi des veines

dont l'ouverture eíl: dans le finus gauche. Il y a plus,

les deux ventricules

&

les deux oreillettes font

pleines de perites embonchures veineufes; par lef–

quelles on peut faire fuinter le mercure on l'eau co–

lorée ,

&

meme l'air. Ces perites veines rec;oivent

ces liqueurs

~

quand on les injeéte dans les arteres;

&

plus aifément encore , quand on fe fert des veines

pour y faire parvenir la liqueur.

Le mou vement du

c~ur

eft de la plus grande Ím·

portance dans le corps animal. C'eft le véritable mo–

teur des humeurs ,

&

l'auteur de la vie.

Ce mouvemem commence par la veine cave:

elle fe contraB:e ave e force dans les animaux

a

fang

froíd ,

&

elle pouífe le fang dont elle eft remplie,

dans l'oreillette unique. Dans !'animal mourant,

1me partie de ce fang efi repouífé dans les veines ju..

gulaires, ou daos la veine cave abdominale.

De la veine cave le fang eft re<;:u dans l'oreillette;

illa dilate, la gonfle.,

&

redreífe tous les petits lo–

bes quila terminent

a

la maniere d'une crete de coq.

Bientot apres l'?reillette fe met en contraB:ion ; elle

devient en meme teros ,Elus courte

&

plus étroire;

elle

p~Uit,

&

fon fang paífe dans le ventricule droit.

Une partie efr repotrífée daos la veine

cave~

dans

!'animal mourant

&

affoibli.

Le ve ntricule, apres avoir été dilaté par le fang

de l'oreillette , fe contraéte : il fe raccourcit dans

tous les animaux; & fi.

quelqne~

anatomifies ont

cru voir qu'il s'alonge, ils ont écrit d'apres une ob–

fervation imparfaite ; il devient plus court dans les

anguilles memes. La fi.tnation parriculiere de l'oreil–

letre peut en impofer: il a pu faire croire que le

cceur

s'alonge ; mais il eft fUr qu'il devient plus court. La

pointe fe courbe pour fe rapprocher de la bafe ;

&

celle-ci fai t quelque chemin pour fe rapprocher

de la pointe. En meme t..ems les parois extérieures

du :rentricule ·fe ra pprochent de la doifon: il fe ré–

trecit done dans toutes fes dimenfions,

&

il pouífe

fon fang dans l'artere pulmonaire.

·

Les _quatre veines pu monaires battent dans le me–

me moment que les deux caves ; elles rempliífent

le finus

&

l'oreillette gauche ' qui fe contraB:ent a

leur tour pareillement dans le meme tems qu e 1oreil-

CatU

lette droite;

&

le ventricule· ganche fe contraae au

meme moment que celui du coté droit.

Dans un animal vigoureux dont le

.cceur

efi affez

tranfrarent pou.r

laiífe:_ difiinguer ro?de de fang

dont

Jl

efl: remph, dans le ponlet enferme dans l'reuf

&

dans la grenouille, la veine cave

l'oreillette

&

le vemricule fe défempliífenr

entiér~ment

&

de~

viennent blancs dans leur fyfiole. Dans

l'~nimal

a

fang Cbaud, le

C()?.Ur

ne fe VUÍde pas avec la meme

perfeB:ion

.=

comme leur fang eft vifqueux, les obfia–

cl~s

que lm ?Ppofe le

pat~~o,n

,

&

le froid qui le

fatút, le pnvent de fa flmdtte,

&

tres- fouvent

il

refie dans les ventricules un peu de fang caillé.

La diafl:ole de la veine , de l'oreillette

&

du ven–

tricule, fuit l'évacuation de ces cavités. Dans cet

ét(!t , toutes ces parties fe relá<:hent ,

&

le moment

apres [ont remplies de nouveau par le fang que leut

fourmffent les branches des vemes , la veine cave

&

l'oreillette.

Cette alternative de contraél:ioo

&

de déten–

tion {uit

un

ordre confiant dans ces trois cavirés.

Dans le premier moment , la veine cave

&

la

veine

·pul~onaire

fe vuideot en D?eme tems dans chaque

ore1llette. Le moment enfmte , les deux oreillettes

fe contraB:ent

&

fe vuident. La contraB:ion du ven–

tricule tombe dans le meme moment, dans lequel

les vcines caves

&

pulmonaires fe contraB:ent

&

la contraB:ion des oreillettes tombe dans le mom'ent

oiL les veines fe rempliífent.

Cet ordre s'obferve tres-exaétement d,ans !'animal

bien confiitué ; dans le poulet enfermé clans l'reuf.

Dans les quadrupedes

a

fang froid , le fpeétacle eft

plus net, paree qu'il n'y a qu'une veine, une oreil....

lette

&

un ventricule ,

&

que toutes ces cavités ont

des membranes tranfparentes. Dans les animaux

a

fang chaud,. on a fouvenr plus de peine

a

découvrir

cet ordre. C'efi cependant luí qui regne , tant que

le mouvement dn

caur

efr dans fon ordre naturel.

Les appr?ches

d~

la

~ort

troubl_ent cet ordre de plu–

fieurs mameres. L ore1llette clrotte rec;oit le fana de

toutes les parties du corps, que le re1ferrement unfver–

fel des vaiífeaux, cau{é par le froid, effet de la mort

renvoie dans les parties intérieures , OtL la chaleur

f~

conferve plus long-tems. C'efi done l'oreillette droite

qu~

efr irritée, meme apres la mort; auffi efi-ce la

veme cave

&

cette oreillette qui confervent le plus

long-tems le mouvement dans !'animal pret a mou–

rir. Mais comme l'oreillette efr irritée par chaque

ondée de fa g'

&

qu'elle a de

tC;l

peine a fe vuider

~ans

le

vent~icule

?u

cceur

affaiífé, qui n'efr plus en

etat de fe defemphr dans le poumon, devenu inca–

pable de tranfmettre le fang de fes arteres

a

fes vei–

ne~

'cette oreillette bat pluíieurs fois avant qu'elle

pmífe pouífer dans fon ventricule une quantité de

fang fuffifante pour

y

exci_ter une fyfrole. Une feule

contraétion du ventricule droit fuccede par confé–

quent a plufieurs contraél:ions de l'oreillette. Pour

l'oreillette gauche

&

fo.n ventricule, leur mouve–

ment ceífe avaot celui des cavités droites du

camr

paree que le pou.mon affaiífé ne tranfmet 'plus d;

fang,

&

n'en pouífe plus dans l'oreillette gauche.

Dans l'ordre naturel, la veine cave conferve done le

plus.confl:amment le mouvemenr, enfu]te l'oreillette

droite, puis le ventricule ,

&

le mouvement des

cavirés gauches ceífe le premier. ·

Dans les derniers momeos de

la

vie, la con–

fufion fe met dans le mouvement du

cceu.r.

On a vu

la contraB:ion de l'oreillette droite fe faire dans le

meme moment avec celle du ventricule : on a vu.

les ventricules fe conrraB:e r fans les oreillettes •

mais tous ces défordres ne prouvent ríen contre l'or:

dre de la nature , dans lequelle mouvement de o teil–

lettes pr ' cede i!Umédiatement celui des ventricules.