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CIT
Le
citoéli
eíl: un arbre qui s'éleve
a
la hauteur ele
8o
a
90
pieds'
a
tronc cylindrique de douze pieds
de diametre ' fur 3o
a
40
pieds de longueur' cou–
ronné par une cime fphérique , compofée de nombre
de
branches alternes, cylindriques , courtes, épaif–
fes , écartées fous un angle de
45
d
égrésd'abord,
enfuite ouvertes horizontalement'
a
bo.isrougeatre
tres-dur) recouverrd'une écorce épaií
fe liífe, d'abord
verte, enfuite noiratre.
Sa racine a le bois brun, recouvert d'une écorce
jaune dedans,
&
rougeatre au-dehors.
Les feuilles font oppofées deux
a
deux en croix,
elliptiques' obtufes a leur extrémité ' pointues
a.
leur origine ,......longues de deux
a
trois pouces , une
foís moins larges, entieres, épaiífes, luifantes, verd–
noires
deífus,
plus claires deífous, jaune doré dans
leur contour' relevées en-deífous
une cote longi–
tudinale, des deux cotlfs de laquelle partent
JO
a
40
paires de nervures, cornme oppofées, atrachées
d'abord fous un angle de
45
dégrés d'ouverture,
enfuite horizontalement fans aacun pédicule'
a
des
rufianees d'un pouce au plus ' au nombre de deux
a
quatre paires au plus fur chaque branche : chaque
paire eft accompagnée de deux grandes ftipules
conca es elliptiques qui tombent au moment de leur
·épanoui,ífement.
..
De l'aiífelle de chactme des feuilles {upérieutes ;
fort un épi oppofé auffi long qu'elles, compofé dans
f<E
moitié fupérieure de trois óu quatre paires de
fleurs oppofées , avec une impaire terminale , blan–
<:hes' ouvertes en étoile' de fix
a
fept lignes de
diametre,
&
portées horizontalement fur un pédi-
cule menu de cette longueur.
.
Chaque fleur eft hermaphrodite
1
eaduque ,
pol~pétale ' réguliere '
a
étamines tres-nombreufes '
&
pofée autour de l'ovaire; elle confifte en un calice
-a
.quatre feuilles
&
quatre pétales blancs orbiculai–
res ou hémifphériques concaves,
&
en cent étami–
nes une fois plus courtes, vertes,
a
antheres jaunes;
rapprochées en une tete fphér.ique, enveloppant
&
cachant l'ovaire qui eft peti.t , fphérique , furmonté
·d'un fiyle .blaac, égal aux étamines,
&
terminé par
un
ftigmate {phérique.
L'ovaire
en
mflriífant devient une baie evo!de,
obtufe ' affez femblable
a
une -cornouille' longue de
íept
a
huit lignes' de moitié moins large' liífe' verte
<l'abord' eníuite rougeatre'
a
chair ferme' en écor·
-ce, ·a une loge,ne s'ouvrant point,
&
contenant un
oífelet ou noyau dur , ovoide , pointu par un bout..,
long de cinq ·lignes,
&
prefque de moitié moíns
large'
a
arnande hlanc-jaunatre.
Culwre.
Le
citoéli
cro1t au Malabar, fur-tout au–
pres d'Arogatti, dans les terres fablonneufes ;
il
eft
toujours verd, vit rres-l0ng-rems ,
&
porte pendam
plus de trois cens ans une fois par aa , favoir, ea
aol'tt
&
feptembre.
Qualités.
Sa raciA.e
a
une odeut forte
&
une fa..
veur aftringente; fes feuilles ont une faveur acide-,
&fes fleurs une odeur fauvage fans faveur; fes baies
llne douce acidité,
&
fes amandes une faveur douce
d'abord, enfuite amere. L'écorce de fes racines
~
de
fes branches
&
de fon fruit, bleífée, rend une liqueur
vifqueufe, tenace , jaune , citrine , qui fe coagule
bientot en réfine.
Ufages.
Ses baies fe mangent
&
font tres-aíh!n–
gent.es; de fes amandes féchées , on tire par expref–
fion,11ne
huile qui
fe
brltle dans les lampes; fes
a
u
tres parties ne font
d
aucun ufage en médecine.
Remarques.
D'apr ·
s
cette defcription hien circonf–
tanciée du
citofli.,
il
eft
facile de voir combien
J.
Commelin,
M.
Burmann
&
M.
Linné, fe font élo.i–
gnés de la v 'rité , en conf ondant cet arbre; le pre–
mier, avec le k ina
de
Ceyl n ,
&
les derniers avec
le
hinkina
de Ceylan
&
le
calaba
de l'Amérique,
CIT
441.
D'abord
I;
kina
ou
kine,
apporté de Ceylan par
Hermann, n eft pas, comme le penfe
J.
Commelin;
la meme efpece que le
citoai;
car
felon M. Bur–
mann' ce kina eft la meme chofe
qu~
le bintanoor
gravé par Rumphe,
a
laplanche LXXI ,page
~~6:
du
yofame
1}
de fon
Herbariu.m Amboinicum
&
que
le ponna, gravé
a
la
plancke XXXYill,
d~
volume
1
J7
del'
Hortus Malabaricus.
Or
~le
bintangor
a,
1°
.les
feuilles
obtufe~
aux deux extrémités , mais davan–
tag7
a
leur origine' longues de huit pouces
~une
fois
moms larges, de plus de cent paires de nervures ,
&
p~rtées
fur un pédicu!e
e
y
lindrique ' dix
a
douze
f01s
ph~s
court qu'elles;
2°.
fes épis de fleurs font
une fo1s plus courts que les feuilles;
3°.
fes fruits
font fphériques , de deux pouces de diametre , jau.–
nes'
a
noyau
íi
érique'
a
une pointe d'onze
a
treiz~
lignes de diametre, jaunatre.
Le ponna du Malabar ne lui efi pas plus {embla.o.
ble,
&
differe encore du bintanaor . comme une
b
'
al:ltre efpece; car'
1
o.
fes feuilles' E¡uoique de me-
me grandeur que celles du biatangor, font ordinai–
remen~ J?~US
larges
a
proportion, c'efr-a-dire,
a
peine
de mome plus longues que larges ' plus étroites
a
leur origine
qu'a
l'extrémité;
2°.
fes ép-is de fleurs
font égaux
a
la longueur des feuilles ;
3
o.
fes fruits
font {phé.riques, d'un .pouc;e
&
demi de diametre,.
rouíf¡hres '
a
noyau fphérique' blanchatre) avec
une_pointe' m.ais .de
huit_
a
dix lignes de diametre.
S1
le
árbor mdzca maü medicce ampLiorilms foliis
Maderafpatana
J
forú ponna flu ponnamaram hort"i
Malabarici, volume 1V, tabula
38
,
cujus lachryma
refino/a an jitfpeci¿s guttce gambi quteritur
a
J.
Com-.
melino in notis,
gravé par Plukenet, daos fa
Phyto–
graphie, planche CXLV11, n°.
3 ,
fans fleurs
&
fans
fruits , efi exaB:ement deffiné ; quoique Plukeaet
&
!"f·
Lim'lé le
cro~ent
la meme efpece que le ponna,.
ll
fem errcore d'une autre efpece qui en différera.
~
0
•
par
fes
b~anches
quarrées.
2
°.
par fes feuilles
egalement pomrues aux deux bouts ,
&
une fois
&
demie
a
deux fois
pl~s
longues que lar.oes...
L~ h2~kina d~
Ceylan, que
M.
~urm~nn
compare
au
cttoclt,
en differe beaucoup.
1 •
Ses feuilles fout:
également pointues aux deux exrrémités, de moitié
fenlement
plu.s
Iongues que larges , 11riées de cent
paires de nervures
&
portées fur un pédicule e
y
lin•
drique, cinq
a
huit fois plus court qu,elles.
2°.
Ses
épis de fleurs font .une fois plus courts qt1e les feui"I–
les.
3
°.
Ses branches font quarrées..
Enfin, le calaba de l'Amérique, gravé par Sloane;
.a
la
planche CC, n°.
t
de
fonHijloir¿ de la lama"ique.,
fous le ·nom de
Terebir.uhus folio jingulari non af.ato
!J
rotundo
,
Jucculento
,
flore tetrapetalo pallide luteo
_,
fruélu majore monopyreno,
ne lui reífemble pas davan–
tage ; car'
1
o.
fes feuilles ' quoique de
m
eme forme
&
de meme nombre de nervures' difpofées de me..
me, ont depms trois jufqu'a fix pouces de longueur,
&
un
pédic~,lle
cylindr.ique huir
a
dix fois plus court ;
2°.
fes fleurs fontjaunes;
3°·
fes fruit-s ont l'oífelet
fphéro!de) de fix
a
fept lignes de diametre
&
jau–
natre.
Le
citoéli
eil:
d0nc une
efp~ce
.particuliere de ca–
laba, différente
de
toutes celles avec lefquelles les
botaniftes l'ont confondue;
&
les noms modernes
kalophyllodendron, caloph-"llum,
&
inophyllum,
doi–
vent etre fup,primés comme fuperflus' cette plante .
ayant, comme fes congéneres,
un
nomde pays plus
fimple , plus facile
a
p"tononcer ,
&
fous lequel ell
S
font mieux connnes que par les botaniftes de l'Eu–
rope
~
qui n'en ont jamais vu que des
mo.rcaux
Orl
des efquilfes tres-imparfaites. Le cala
ba fe range na–
turellement dans la famiUe des ciftes
Otl
nous 1'a vons
placé.
Yoyez
nos
Familles des plantes, yoiume
11,
page
446. (M.
ADA.NSON.)
CITOLE
1
(Lwh.)
efpece d'in!lrumentdemuiique;