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CIV

~ne

celle

dn zibet

e!l: un peu plus lóngue:

4°.

Ses

oreilles font plus petites, exaél:ement arrondies en

derni-cercle, celles du zibet étant en pointe

&

pref–

qu'une fois plus longues que larges. )

0

Les taches

noires font plus grandes

&

rnoiris nornbreufes dans

la

ciyette

; la queue n'efi pas fenfiblement annelée ;

fa face a une grande tache noire dont les bords en–

tourent les yeux ; fon cou a une grande

tach~

noire

en cravatte ,

&

fes pattes font toutes noires. Dans

le zibet , au contraire , les pattes, au moins celles

de devant ,

{ont

mouchetées de noir; la queue e!l:

unie

&

annelée de íix

a

fept taches noires, comme

celles de la genette' mais

a

bout blanc; le cou mou–

cheté de noir,

&

les joues noires feulement vers le

de.ífous du menton.

Remarque.

Nous remarquetons

id,

avec

M.

de

Buffon, (

Hijloire naturelü,

édition in-

1 2

de

1769,

Y'Olume VIII, page 344

) , "combien la combinaifon

des caraéteres

&

des rapports .de la

ciyette

a co(Hé

a

M.

Linné ,

&

combien ce naturaliíle a été embarraífé

pour placer cet animal dans fa

Méthode,

qu'il appelle

SyJUme naturel,

puifqu'il a varié,

a

fonfujet achaque

édition de cet ouvrage; car,

1°.

du genre du blai–

reau ,

meles

,

ou

étoit la

ciyeue

, daas la quatrieme

&

la fixieme édition , elle a paífé dans celui des furets

'YtYerra.

D'abord elle étoit feule avec le blaireau

dans l'édition quatrieme; enfuite elle fut réunie ave e

le blaireau

&

l'ichneumon dans la fixieme édition;

dans la (iixieme édition elle fut féparée du blaireau

&

réunie avec l'ichneumon, la mouffette, le putois

rayé

&

la genette ; enfin clans la douzieme

&

der–

niere édition' publiée en

1766'

rage

63

'

elle fe

trouve réunie, non-feulement avec ces quatre der–

niers animaux, mais encore avee les

coatí.

2

°.

.le

blaireau qui étoit feul de fon genre avec

la

civette,

édition quatrieme;

&

avee l'ichneumon,

&

la

civette ,

édition fix:ieme, fe trouve édition dix

&

douze

1

avec

l'ours

~

l'ours blanc de Groenland , le louveteau de

la baie d'Hudfon ,

&

le raton ou racoon d' Améri–

que.

3°.

L'autewr a changé l'acception re<_;:ue _du

m~t

YtYerra,

dont

il

fait un nom générique pour cmq am–

rnaux, parmi lefquels on croiroir devoir

trouve~

au

moins le vrai

yiyerra,

c'efr-a-dire

,

le

furet ,

qm

ne

s'y

rrouve pas,

&

qu'il faut aller chercher

~ans

le

genre des belettes, au

n°.

8

,

paf{e

48,

fbus le nom

de

furo.

Nous ne citons, avec

M.

de Buffon, ces

r

d_ifparates de nomenclature

&

ces aífociatiQns bizar–

res d'anjm(!ux, que pour faire fentir Jcomh>.ien .ces

prétendus genres font peu fixes,

&

auffi arbltrrures

que les méthodes qui leur fervent de fondement.

En raífemblant fans préjugés, fans prévention

pour aucun fyfleme, tous les cataél:eres qui fe re–

marquent dans la

ciyette

&

le zibet, on voit d'abord

qu'ils ne peuvent etre aíi'ociés avec les ªnimaux:

qu~

n'ont pas de poche

a

mufc' ni la queue longu·e '

m

les cinq doigts

a

la meme hauteur' tels que le furet;

la fouine, la belette, le putois, l'hermine, la mar–

te ;

&

que parmi ceux qui ont comme eux le pouce

a

la

meme hauteur que les quatre autres doigts, il

n'y

a que le blaireau, le coatí

&

l'ours qui aient quel–

ques rapports, mais la queue cl·e ces animaux

eft

plus

courte, ils n'ont point de poche

a

mufc. La genette

du Senégal ou la foífane de Madagafcar, e!l: le feul

quadrupede connu jufqu'ici qui, ayant la queu-e lon–

gue, ait en meme tems

une

poche a mufc' pres des

parties génitales,

&

par

~onféqu~nt

tiesrapports

Intimes avec la

civette;

má1s cet ammal en d1ffere,

en

ce qu'il a le póuce de fes jambes placé un peu

plus haut que les quatre

au~res ~oi~ts .

La

ci'}"e.tte

for-

1)1{'

done un genre particuher d ammal, v.mfin de la

genette ou de la foífane, dans la famill6-'que j'appel–

lerai la

famitle des Lions ou des chats.

(M.

AD..tiN–

SON.)

. .CIVITA-TURCHlNO, (

Antl.q.

d~ltalie.

)efr Wle

,Tome _II.

)

CIV

449

t'nontagne

de

forme oblongue,

~

trois mili

es

a

u

notd

de Carneto. Le fommet s'é end comme une feule

plaine continuée. Quantité de rnédailles de fiatues

&

d'infcriptions , qu'on

y

a trouvées ;n différehs

tems, ont fait conjeélurer que c'étoit dans cet en–

droit qu'avoit été autrefoís la ville puiífante

&

cé·

lebre,

a

laquelle les Tarq4ins donnerent leur nom.

Aujourd'hui ce n'eíl: plns

qu~une

plaine

labourée~.

Vers le fud-e!l: s'éleve une aun·e rnontagne au

ni–

veau de

CiYita- Turchino,

qui l'unit

a

Corneto : le

' fommet en eíl: égaletnent plat, & forme une érendue:

de trOÍS

a

qüatre milles cl.e longLteUr.

Il

efr <::OUVert •

de plufieurs centaines de petires élévations faites de

main d'hommes ; les habitans les appellent en leur

langue

Monti-Rotti.

On en

a

ouvert environ une

dou+aine a clifférentes reprifes

j

&

on a trouvé dans

chacune des appartemens fouterrains ; taillés dans

le roe vif. Ces appartemens varioient pour la forme

&

les dimenfions. Tantot c'éroit une grande

chambr~

d'entrée,au bout de laquelle on trouvoit un tres-petit

cabinet ; tantot la premiere piece n'étoit qu'une efe..

pece de vefiibnle, d'o"ttl'on entroit dans une feconde

beaucoup plus grande. Quelqnefois le fouterrein ne

confiíl:oit que dans une feule piece foutenue par une

colonne, autour de laquelle on tournoir par une ou–

vetture de vingr a trente 'pieds. Quant a l'entrée de

c~s

fouterreins, c'étoit

touj~urs

une

p~rte

de cinq

p1eds de hauteur, fur deux pteds

&

dem1 de largeur..

Quelques-uns ne re<;oiveht de jour que par l'entrée:

d'autreS en re<_;:oivent encore de la voüte par

une

perite ouverture conique ou pyramidale: plufieurs

ont une efpece d'amphithéatre, o

u

petit parapet qui

regne tout ·autollr de la muraille,

&

qui efi une partie

du rocher ainfi taillé. Quant ·aux antiquités qu'on

y

tr,ouve, ce font pour la plupart des vafes

de

cliffé–

rentes forr:tes : on en a trouvé quel'!ues-uns dans

~es ~ercuells

avec des oífemens de morts

¡

du reíle

, :

les appartemens fouterreins font plus ou moins ornés

de p,eintures

&

d'infcriptions.

Il y

en

a

trois .fur-tout

dont la partie Íupérieure des murs e!l: chargée tout

auitour cl'un double rang d'infcriptions étrufques,.

avec des peintu.res au-deífous,

&

plus bas une forte

d'ornement qui tient Iíeu d'architrave. On n'y

a

point encore découvert de bas- reliefs. Les pein'-

, tures font

a

frefques'

&

la maniere efi a-peu-pres

ceHe qu'on remarque communément fur les vafes

étrufques, quoique certains morceaux femblent de

beancoup fupérieurs

a

tout Ce qu'on a

Vli'

jufque$

ici de la peinture étrufque. Le deffein en général eft

l@ger' mais bien com;u '

&

propre

a

montrer que

l'artilll! ·é.toit capable de donner des ouvrages plus

finis {

f/

oye{ no""S--planches d'antiquités

;

dans ce

S

upplo.

pi.

IV).

Il

jugeoit fans doute que plus de délicateífe

feroit en pure perte dahs un lieu fouterrein íi pell

édairé.. On fait que dÍez

1es

Romains, dans l'age de

leur gloire ' les artifres emp1oyés a ces fortes d'ou–

vrage~

funéraires' defrinés a refler enfev.elis clans

l'obfcurité d'un tombeau, fe contentoient d'expri...

mer fortement leur penfée dans une ébauche légere,

fans íe donner la peine d'y

m~ttre

la derniere main.

Si l'on ouvroit les fouterreins fans nombre qu'il y

a

depuis

Civita-Turchino

jufqu'a Cornero, il e!l: vrai–

{emblable qu'on y trouveroit une tres-grande va-,

riété de monumens, peintures ,.infcriptions

&

au–

tres dont on pourroit compofer un ouvrage aufli•

amufant qu'utile., qui ne fauroit manquer d'etre bien

re<;u des favans

&

clu monde curieux.

11

répandroit

beaucoup de jour fur

l'~ntiquité,

les

arts

&

l'hifi:o:ire

d'une nation, trop peu connue aujourd'hui.

ll

eft

peut-etre étonnant que ce vaíle tréfor d'antiquités}

foit prefque ignoré, meme aRome.

M.

Jan_kins,

a

qui l'on doit ces détails abrégés, eflle prern1er

&

_le

feul Anglois qui ait e\.t la curiofité de l'aller vo1r,

T

ranfaéfions philofophiques de

la

fo

~ié.té

de

Londres.

L 11