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CIR

éÍes épau1esfont

les

plus larges,

&

compofés d'écai1-

les quarrées oblongues; les pofiérieurs font faits de

pieces dont les unes forit quarrées

&

les autres ron–

des; enfin l'extrémité de l'armure du corps pres de la

queue efi de figure parabolique. La moitié antérieure

de la queue eíl: environnée de flX anneaux dont

les pieces font compofées de petits quarrés: fa moi–

tié

pofrérieur~ }u~qu'a

.l'e:x:tré!llité qui efr pointue ,

efr couverte d ecatlles Jrreguheres. Sa poitrine

fon

ventre,

&

fes oreilles font nues comme dans

le~

au–

tr

S

efpeces. Les parties génitales du male font gran...

des

&

tres-apparentes au dehors.

Ma!-urs.

Le

cirquinqon

eíl: commun au Sénégal dans

le

pays de Zequinchor o

u

Sirkinjon pres de Gambie,

d'oil

il

a vraifemblablement tiré fon nom, comme

l'autre efpece, qui eíl: particuliere au Cap-Verd, a

donné fon nom efpagnol

armadillo

a

Ia pointe la plus

avancé e de ce cap; car

il

n'eft pas auffi certain que

le tatou ouinchnm vu a

u

Maragnon par le pere d'Ab–

beville , foit le

cirquinfon

d'Afrique , qu'il eíl: cer–

tain que c'eft celui décrit

&

figuré d'abord par Be–

Ion, enfuite par Grew

&

Ray. Au reíl:e , il

feroit

encore poffible que ce meme animal fe

trouv~h

au

Eréíil

&

en meme tems au pays de Gambie, dcmt

le climat , le terrein

&

les produétions en tout genre

font fi analogues. Nous avons vu cette efpece de

tatou

&

l'armadille dans ces pays du Sénégal ,

&

nous avouons que pous fommes tres-étonnés que

M.

de Buffon, qui d'ailleurs a mis beaucoup d'exaél:i–

tude dans fes recherches, ait voulu, malgré l'auto·

rité de Belon

&

celle du rédaéleur de Seba , l'attri–

buer

a

1'

Amérique excluíivement, fondé fur ce que

le plus grand nombre des efpeces de tatou fe trouve

en Amérique, fur ce que ces animaux étoient incon..

nus avant la découverte de cette partie du monde,

enfin fur ce qu'aucun voyageur moderne

e

excepté

Belon

&

nous) ne dit en avoir trouvé en Afie, ni

en Afrique.

Les terreins qu'habite le

cirquinton

au Sénégal font /

argilleux

&

pierreux' fur des coteaux peu éloignés

des eaux

&

des forets.

Il

y

creufe, comme le lápin,

de terriers

td~s- profonds,

d'ou il ne fort que la nuit

pour chercher fa fu:bfifrance ; il

y

refie meme en–

fermé dans un fommeilléthargique pendant les mois

de dt.kembre, Janvier, février, mars

&

avril, qui

font les mois d'hiver

&

de féchereife au Sénégal,

pemlant lefquels

il

fort tres-rarement.

Le

cirquin9on

marche aífez vite a pieds alternes ,

mais fans pouvoir courir, ni grimper fur les arbres,

ni fauter

a

pieds joints ' femblable en cela au hérif–

fon , dont il a d'ailleurs toutes les autres facultés,

de forte que pour échapper

a

la pourfuite de fes

ennemis , il eft forcé de fe retirer dans fon terrier

c:lont il s'éloigne fort peu, ou de s'en creufer un

nouveau quand il en eft trop éloigné. Mais quoiqu'il

fouille la terre auffi promptement que

la

taupe, on

l'atteint fouvent,

&

fi on le prend par la queue avant

qu'il s'y foit entierement enfoncé, il s'y cramponne

avec une telle force que rien ne peut vaincre fa

réfiílance ,

&

que fouvent on lui caífe la queue ans

en amener le corps. Dans ces cas, pour les prendre

fans les ·mutiler, les Negres enfoncent leur couteau

ou nn baton au-devant de leur tete pour les empe....

cher de pénétrer plus avant ,

&

les enlevent en dé·

gradant la terre qui les environne.

Cet animal, quoique couvert d'un

t~t é~ailleux

& extremement dur, eíl d'une fenfibilité étonnante

éltl

moindre contaét; alors

il

fe contrafre en rond ,

&

forme une efpece de boule au moyen de fa cui...

raífe, dans la cavi

de laquelle fa tete

&

fa queue

fe. trouvent logées en rempliífant les feotes qu'elle

latífe fous le ventre. Dans cet état, il ne craint que

l'homme ou le finge , qui peuvent l'emporter ou

1e

rouler comme une boule' ce qui

a

la

ñn

l'étour-

Tome JI.

e

1

s

441

eh~.

au point

qt.~~il

eft obligé de fe développer. Lorft

qu

1

ef

i une fo1s au fond de fon terrier

il eíl: rare

que.la

~um,ée

ou l'eau, dontonle rem;lit, lefaífe

{o

rur;

Il

refifie

a

ces deux agens

&

les chiens n'ont

aucune prife fur fon

tet

lorfqu'ii efi

une

fo is roulé

en boule. Le feul moyen de lui faire la

~haífe

avec

avantage, efi de le furprendre avec des lévriers

qui , des qu'ils le voient hors de fon trou , le de van:

cent, l'empechent d'y rentrer,

&

le harcelent pour'

le faire plier en boule

&

donner au chaífeur le tems

de l'enlever. On n€ le force

a

s'ouvrir qu'en l'appro–

chant du feu, ou en le tenant long-tems plonoé fous

l'eau, ou en le roulant vigoureufement

com~e

une

boule fur un terrein pierreux ou tres-dur.

Le

cirquin9on

multíplie beaucoup dans certains

canto~s;

mais íl

n'e~

pas probable q¡.1e la fe melle

p~odmfe

.quatre petlts chaque mois, comme Gu–

mil!a le d1t

,page

2.2J,

de <;:elui de l'Orenoque

~

puif.

qu'Il dort la plus grande partie de l'hiver. Les fer–

pens fe retirent fouvent dans leurs terriers avec eux

pendant cette faifon.

Ses

excrémens font moulés en

petites crottes ovoides' pointues, rouíHhres' a-peu.._

pres comme celles

du

hériífon.

Qualités.

Cet animal eft tres-gras , fur-tout au

commencement de l'hivei-

&

de fon repos léthargi–

que.

Il

a, comme le hériífon, la chair blanche, ten·

due

&

empreinte d'une légere odeur de mufc.

Ufages.

Les Negres

mang~nt

le

cirquinqon

au

Sé~

négal, comme le tato

u

fe mange en Amérique. Quel..

ques-uns fe fervent de fon tet antérieur comme des

taífes de coco pour boire. lis en prennent intérieu–

rement la poudre, comme celle de l'os de l'oreille

du lamantin,

p~ur

s'exciter les fueurs dans les ma..,

ladies vénériennes. Les Américains prétendent que

l'os de la hanche du

tatou~ainíi

pulvérifé, a la mcme

vertu, & que le premier os de la queue , appliqué

fur 1'oreille, fait entendre les fourds : il pourroit en–

trer dans ces derniers effets un peu de merveilleux4

lis emploient fon tet a divers autres ufages; ils le

peignent de di verfes couleurs , ils en font des cor–

beilles , des boites ,

&

autres petits vaiífeaux auffi

légers que folides.

Remarques.

Le

cirquinfOn

ou

jirkitzjon

eft,

comme

l'on voit, une efpece de tatou, qui forme un genre

particnlier d'animal dans la famille des hériífons ;

dont

il

a

la plupart des moours

&

des facultés.

Les gens lettrés

&

autres favans nons demandent

tous les jours pourquoi nos naturalifies modernes

changent les noms rec;:us de tous. les etres' pourquoi

le tatou

&

le

cirquin9on,

íi connus fous ce nom depuis

plus de

200

ans, ont res:u, par

MM.

Klein

&

Brifion,

le nom grec de

cataphraélus'

qui appartient

a

un poif–

fon

~

&

par

M.

Linné celui de

dajjpus,

q~e

les Grec.s

donnent depuis Arifiote au lapm ,

cumculus.

(

M6

ADANSON.)

§

CISTE, (

Botanique.)

e~

Latín

c~fius,

cm An":

glois

rock-rcife,

en Allemand

ciflenroejletn.

Caraélere générique.

Un

calice formé de cinq feuilles inégales foutient

ónq pétales, minces, larges,

ét~?dus.

&

ar:'?~dis.,

Au

milieu fe trouve une houpe d etammes dehees

a

fommets fphériques : elles entourent

~m,

embryoll

arrondiqui fupporte un ftyle obtus termme en trom–

pe. Cet embryon devient une capfule tantot a

cinq.,

tantot a dix cellules,

Olt

efi renfermé un grand

nombre de femences tres-menues.

M.

Linnreus a féparé de ce genr€ le ledum,

pare~

qu'il n'a que dix étamines.

Efpeces~

1.

Cijle

en arbriifeau

a

feuilles ovales

, afl!fe~ , v

e"'

lues

&

rigides des deux (;otés ,

a

fleurs .

t.ermmal.es.

Cijlus arboreflens '.foliis ov.atis.'

JeJliü~tts,

utrmqut.

yi/LoOjis,

ruffofis ,jlon.bus t6munabbus.

Mtll.

.

K k. k