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CIR

faire des

c1erges, des bougies & autres otfvtages

efl

tire. On rrouvera la .defcription de l'art du

cirieraux

mots

CIRE, BouGIE, CIERGE dans le

Día.

rai{. des

Sciences,

&c.

&

dans ce

Suppl.

§

CIRIER,

f.

m. (

Hijl.

nat. Botan.)

On voit au

n°.

,

de la

planche 99

·uu

2je. volume

du

Diélion–

naire raif.

des

.S

ciences,

&c.

la figure d'bne branche

dn

cirier

de 1'Amérique feptentrionale,

&

fur-tout

de la Louifiane, chargée de fes fruits qui donhenr la

cire. Plukenet en avoit publié, en

1691,

deux fi–

gures~

Fune d'un individua fleúrs

m~

les, l'autre d'un

individua fleurs femelles, a la

planche

XLVIII

de fa

Phytographie, n°.

8

&

9

;le mfHe

nP.

8,

fous le nom

\ de

myrws BrábarlticCP- accedens Afri

cana, baccis

carens,

'

-conífera, ex America etiam infuld Bermuden.Ji aliata,

ubi laurus odora vulgo nuncupatttr;

& l

a femelle

n°.

-9,

fous celui de

myrtus BrabanticCP-Jimilis Carolinien–

jis, baccifera ,jruau racemofo feflili monopyrene, forte

¿¡mbulon Scaligeri ex infuld aruchet

&

!yckno cfzrodryo–

;phoros. .Almag. page .2.6'o.

Catesbi en a publié auffi

fons le meme nom une figure enlurninée

a

la

planche

XIII

&

LXIX

du volume de fon

Hijloire naturelle

de la Carofine.

En

1767,

M.

Linné,

a

lapage 6'5J

de

la

derniere édition de fon

Syflema naturCP-,

l'appelle

myrica

.2

cerifera ,foLiis lanceolatisfubferratis, carde ar·

iJoreflent

.

,

.

Cet arbriífeau s'éleve

~

la hauteur de cinq a fix

pieds feulement, fous la forme d'un buiífon fphé–

to!de

a

branches menues' longues' aífez rares' &

écarrées.

Ses feuilles font alternes, elliptiques; pointues

áux deux bouts' longues de trois pouces ' trois a

cinq

fOls

moins larges ' marquées de trois

a

cinq

denrelures de chaque coté feulement vers leur ex–

trémité' relevées en·deffous d'une cote ramifiée en

cinq

a

íix paires de nervures alternes

&

portées pref–

qu'horizontalement fur un pédicule cylindrique

fix:

a

dix fois plus courr qu'elles.

Les fleurs males font féparées des fernelles fut des

p~eds

ou des individus différens. Dans les uns

&

les

autres, c'eft une efpece d'épi ovoide feffile, fortant

de l'aiífelle de chaque feuille' quatre

a

fix fois plus

court qu'elle' cornpofé de vingt

a

trente fleuts fef–

íiles.

Chaque fleur coníifte et1 uhe écallíe fáns corolle ,

contenant dans les males depuis deux jufqu'a fix an–

theres réunies par leurs filets en une colonne cylin–

drique. Dans les fleurs femelles, an lieu des étami–

nes

c'eft un ovilire fphéroide, furmonté de deux

fiyl~s

veloutés fur leur face intérieure.

L'ovaire devient, en muriífant, une efpece de

baie fphérique verte d'abord, enfuite gris-cendré ,

d'une ligne un tiers de diametre'

a

chair

femblable

a

une graiífe gris-verdatre' ferme' écailleufe' peu

liée, luifante' friable '

a

une loge contenant une

feule graine eh oífelet fphéroide verdatre.

Culture.

Le

ciri~r

croit communément dans

1'

Amé–

tique feptentrionale, aux iles Bermudes , mais plus

particuliérement

a

la Louifiane, dans les plaines hu–

mides & marécageufes, Ottl'eau féjourne

&

pourtit

pour ainfi dire fans écoulemenr.

Qualités.

Cet arbriífeau répand une odeur aro–

inatique aífez agréable.

,

Ufages.

Les naturels de

I;

Ca.roline ne hrule?t pas

d'autre bougie que celle qu 1ls tJrent de fon frmt. Un

árier

bien chargé de fruits en porte enviran fepr li–

vres, dont fix pour fa graine,

&

une pour fa chair,

qui rend enviran un quarteron en cire. Pour déta–

cher cette cire de la graine qu'elle enveloppe, il fuf–

lfit de faire bouillir ces fruits dans l'eau; alors elle fe

~fond'

&

furnage

a

la

furfa~e

de l'eau'

d'o~

on la

~e­

ltire a

u m

oyen d'une cuiller. On la nett01e enfune

l:n la faifant paífer

a

travers

tllil

linge ' puis on la fait

fondre de nou

veau

pQur

la

mettre

en paio,

La

cire

J

-

C

I

R

431

qui s

9

éieve

~a

I?remiere. pendant l'ébullition, efi jau...'

ne; celle qm VIent enfutte eft verte: elle a une odeuf'

aroma~ique

douce, aífez agréable. Elle eft plus

feche~

plus fnable

&

plus tnnfparente que la

cire

des abeil–

les. La bougie que l'.on en fait

~ft d'abo~d

plus blan·

che que celle de la c1re des abeilles; ma1s enfuite elle

j

aunit,

&

fin ir par devenir grife-terne & comme

moi~

fie ;. elle efr plus caífante, elle édaire moins,

&

ferá

tOUJOurs d'un fervice inférieur chez

le-s

nations qui

ont l'ufage ordinaire de la bougie de cire d'abeilles;

& de la chandelle de fuif ou de graiífes animales.

Remarque.

On ne peut voir fans une ce

ine peine

la

c~mfufion

que

M.

Linné répand fur les diverfes

partles de

la

botanique, en s'efforc;ant de changer

t<:>us les norns anciens; & le gale en efi un exemple

b1en fenfible : ce nom eft celui que les Ecoífois don•

nent

a

I'e.fpece. d'Europe,

&

M.

Linné a jugé

a

pro.o.

pos de lm fubíbtuer le nom de

myrica,

que les Grecs

donnent au tamaris.

Le

gale eft un genre de plante qui fe range rtatu–

rellernent dans la {econde feétion de

la

famille des

pifiachiers, ott nous l'avons placé.

Poyez

nos

Fa–

milLes

des

plantes, volume

/1,

page

34:5. (M.

ADA.Jtfo

SON.)

_

11

y

a deux efpeees de

cirier

tres-curieufes : l'une

croit

a

la Louiíiane'

Oll

on l'appelle

arbre de

cire;

&

l'autre efpece, qui efi petite, c1·oit dans

la

Caroline

& dans

1'

Acadie, ou on trouve de femblables arbrif.

feaux; ils font plus petirs.

Il

y

en a auffi. dans le Ca–

nada, fur la frontiere de l'Acadie: on les

y

nomme

lauriersfauvages.lls

ont encore une autre marque qui

fert

a

les diilinguer de ceuxde JaLouifiane: c'efique

leurs feuilles font plus larges,

&

profondément den•

telées. Miller en indique cinq efpeces,

MM.

Van..

Hazen fept,

&

M. Linné cinq.

Quoique ces arbriífeaux foient aquatiques,

Hs ne

laíífent pas de bien venirdans des terreins fe

es,

a

l'oma

bre d'autres'!:lrbres, comme

a

u foleil

&

dans les pays

chauds, ainfi que dans les froids.

lis

profitent cepen–

dant mieux dans des climats chauds:

&

l'on remarque

qu'au-delfus du rrente-neuvierne dégré de Iatitllde, ils

ne font pas auffi beau.x que dans une latí

tu

de moindre.

On affure qu'a la Caroline

&

a

la

Louiíiane ils fe

rnultiplient aiférnent de drageons enracinés. Les bon.

nes graines ven

u

es de l'Amérique levent tres-bien en

France

&

m

eme enSuiífe.

Il

faut les femerdes qu'elles

fonr arrivées, dans des terrines ou dans des caiífes: la

graine ne leve que l'artnée fuivante.

On

laiffe les pors

dans le jardin en bonne expofition, on les couvre un

peu de paille contre la rigueur du froid, Lorfque

le

printems eft venu, on les met en couche pour faire

lever la graine. On tranfplante enfuite les plentes

dans un ter'

te

in humide, o ti elles fupportent la froid

le plus rigoureux de nos hivers. C'efi ain!i que

la

culture s'en fait en Suiífe. Les fleuriftes Franc;ois ren–

ferment les jeunes arbres dans les otangeries, car

nos hivets leur font tres- nuifibles. Quand les riges

font un pe

u

gtoffes,on ne rifque rien de les mettre en

pleine rerre dans un lieu humi e, ave e la précaution

feulement de les couvrir d'un peu de litiere pendant

le froid.Quand ils

y

ont paífé que1ques anrtées,on peut

compter qu 'ils

y

fubfifteronr, &fe naturaliferonr avee

le fol

&

le climat.

Il

y

en a eu ainfi en Angleterre

&

a

Trianon, qui ét?ient cha.rgés de

fleu~s

&

de

~ruits.

Celui de l'Acadte ne cramt pas le fro1d. Celm de la

Louifiane foutienr aífez bien nos hi vers lorfque, Iaif•

fánt fa tete fe former en tete de {aule, on l'ébranche

avant

1

'hiver pour collvrir tout le haut avec de la li–

tiere.

A

n

refie ; ces arbriífeaux ne rapportenr prefqué

point jufqu'a ce qu'_ils aient cinq ans; mais enfuite

leur produit

va

toujours en augmentant ; enfone

qu'apres

qu~lques anné~s,

chacun

d'~ux

peut .four–

Qir

2)

a

JO

hvres de grame! Les martmets., qm fon