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BOT

les faire connoitre. Les teintures végétales eto1ent

en

ufage long-tems avanr qu'Hercule , Tyrien, eftt

tiré la pourpre fameufe d'une veine d'un tefiacée;

&

lors meme qu'une induftrie plus favante eut mis

la rnain

a

quelques fubftances végétales ' pour les

approprier

a

nos befoins' également éclairé par

fes

fucd~s

&

par fes fautes, paree que les réíul–

tats étoient palpables' fes tentati - es ont pu etre lon–

gues, mais elles n'ont pas dí't etre incenaines. C'eft

done avec confiance qn'on peur indiquer

&

détailler

l'ufage des plantes pour les arrs

&

métiers, dans les

articles de celles qui les procurent.

11

n'en efi point d'auffi utile que le bois, fans par–

ter du fe

u

qu'il nous a tranfmis, de la métallurgie

&

de tant de métiers néceffaires dont il efi l'ame , de

l'architeélure civile

&

navale qui ne peuvent s'en

paífer; par la peinture, l'écriture, la fculpture

&

la

mufique, il a

re~u

fucceilivernent en dépot les em–

preintes du génie '

a

mefure que ces arts fe font per–

fettionn

1

S.

. N'eíl:-il pas étonnant que tant de fiecles fe foient

'écoulés' qu'on ait mis le bois

a

tant d'ufages diffé–

rens ,, fans qu'on ait coníl:até fes propriétés. Cette

tache étoit réfervée

a

nos jours. Jufque-1<\ on s'étoit

.horné aux idées peu juftes des ouvríers; on avoit

m

eme adopté l'eurs erreurs les plus groffieres. M. Du–

hamel du Monceau, apres avoir coníidéré dans la

phyfique des plantes le corps ligneux comme animé

par la vie végétale , l'a enfuite confidéré dans fon

étar d'inertie , comme une fubfiance compofée de

fibres capables de contraéhon

&

d'exteofion ,

&

comme cootenant de plus une feve fiagnante difpo–

fée

a

s'évaporer'

a

fe coaguler,

a

fermenter.

C'eft fous ces points de vue qu'íl a foumis pendant

quarante ans les bois de toutes les efpeces,

&

les

;memes efpeces prifes de tous les fols , de tous les

climats , de toutes lt=!S expofitions,

a

uqe foule d'ex–

périences variées fur tous les buts utiles, en tenant

~ompte

daos fes objets de cornparaifon des moindtes

différenees accidentelles.

De ce travail prodigieux il réfulte, outre des re–

gles certaines pour l'exploitation, le tranfport

&

la

.confervation du bois, un moyen fimple de le durcir

&

des procédés non moins praticables' par lefqueis

on le fait céder en l'attendriífant aux différentes cour–

bures des m.embres d'un vaiífeau.

MM.

Mariote, Leibnitz, Parent, Varignon s'é–

toient occupés de la maniere dont les corps fe rom–

pent,

M.

Duhamel ne s'efi pas contenté de répéter

leurs expériences , en les appliquant plus particulié–

.rement aux corps ligneux , illes a multipliées

&

di–

rig

1

es de maniere

a

s'aífurer daos prefque tOl

les cas

du dégré de réfiftance de ces corps ; on pc:mrra dé–

formais régler leurs fervices fur leur forces.

Telles font les connoiífances qui doivent cornpo–

fer

1'

article

B

o

IS ;

mais Otl les puifer , fi ce n'eft dans

les ouvrages de l'académicien qui a le premier porté

le flambeau de la phyfique dans cette région incon–

nue,

&

qui s'eft occupé toute fa vie, avec un zele

infatigable, de -tout ce qui a rapport aux premiers

befoins tles hommes? Illes chérit encore plus qu'il

n'aime la gloire littéraire,

&

fans doute que leur re–

connQifrance

'clair ' e luí décernera la palme de

Triptoleme , cent fois plus précieufe aux yeux de

la raifon, que la couronne dont l'enthoufiafme dé–

cera le front des Orph ' es.

Apres tant de

bi~'ns

que nous avons

re~us

des

plantes, pourrions-nous leur refufer un regard com–

plaifant? Pourquoi la nature les auroit-elle paré es

avec tant de coquetrerie? Pourquoi auroit-elle

dé~

pofé daos leurs calices les parfums les plus d 'licieux

_,

íi

ce n'ét

oit po

ur ravir nos ftms ?

Qui

d

1

ro.ba

le preroier

1

lys

a1.1

allon?

qui per-

BOT

feél_ion~a

ie rofier des rochers ? I1

'taloit d 'ja dans

le~ Jardin~

de,

M

~das

tour le luxe de fa fleur. Qui ap–

pr_lt

a

Alcm_e a fa1re ferpenter les eaux !impides par–

miles arbnífeaux? On ne connoit pas l'inventeur de

~art

de le

N

orre ;_ mais

il

eft aifé de fentir qu il dnt

erre un des prem1ers fruits d'une foci ' t ' cu tiv ' e.

quel efi l'homme .fenfible. qui ait

~u

,

m '

ditant pres

d une cafcade

~

votr un nuíTeau fLur dans la prairie

&

fe perdre dans

1

ombre des bois , fans d firer

d~

tranfporter ce payfage pres de fa maifon? Le

tapis

ver~s

,

~es

fleurs

1

les arbres

&

les eaux compofent

les Jardms d'agrémens ,

&

indiquent les

articies

PARTERRE' BOULINGRIN' PARC

&

BOSQUET.

L'entente des bofquets a rapport

a

plufieurs d'en–

tre

les

beaux arts. C'eft peindre que de marier

ou

d'oppofer d'une maniere agréable tous les tons dtt

verd,

&

toutes les nuances des

fleur~.

Que l'on

forme avec la feuillée des paliífades, des ceimres des

pilafires, on imite l'art des Vitruves;

&

cette'

ar–

chitetture naturelle, qui ménte fous ce nom un ar–

ticle particulier, fert de nuance

&

(le paífage entre

les ornemens fymmérriques du chateau,

&

les lieux

écartés d'un jardín Otl

la

nature doit paro!tre ave

e

les graces du négligé. Les bofquets entretiennent

la

d<;)Uce

reverie ' qu'ils peuvent quelquefois faire

naitre

:

qui n'entendroit

le

langage d'une rofe pen–

chée contre un cypres' d'un olivíer

a

l'ombre d'un

laurier? le jardinage d'agrément auroit-il fa poéfie?

La promenade eft inftruttive

la

o1t fe trouvent

réunies les plantes que la nature

a

difperfées fur le

globe_:

il

n'en efi pas une fi chétive qui ne puiffe

contnbuer

a

l'effet fynoptique d'un jardín' ou pro–

duire qnelqu'agrément de dérail; mais

il

les faut

placer a vee intelligence'

&

cet ufage doit etre indi–

qué ?ans

chact~n ?~ ~eurs

articles. Quelquefois

il

convten~

pour lutlhte de

~es raífemb~er.

Difpofées

par fam1lles, on

apper~o1t

au premter coup-d'ceil

leurs traits communs de reífemblance, l'examen de

leurs différences particulieres en devient plus facile ..

Ce font plufieurs peuples rangés par tribus , chacune

a vee leur enfeigne ; on en peut faire ajfément le

dénombrement

&

la revue.

Mais parmi ces étrangers, plufienrs venus des

coteaux parfumés d'Yemen, des bords brttlans du

Niger o

u

des vallées 4élicieufes de Quito, ne peu–

vent fupporter notre température. Dans le tems

meme Ótl les feux de l'été nons femblent dévorans,

_illeur faut un climat artificiel gradué fur le leur;

il

leur faut des lieux fermés Oll puiffent toutefois etre

admis

&

l'air qui nourrit les plantes,

&

la lumiere

qui

les durcit

&

les colore. En parlant des divers

abris, nous avons déja indiqué les articles el.t ceu:x:–

ci doivent etre traités.

Du

refte tout ce qni a rapport

a

ces coll•éfions, doÍt etre traité dans

1'

article

J

ARDIN

DE BOTANIQUE.

Le travail dont nous nous fommes chargés fpécia–

lement, fe Lorne aux arbres

&

arbuftes de pleine

terre ,

&

aux articles généraux

&

didaéliques qui

y

ont rapport. Cependant lorfque fous des genres

qui renferment des efpeces dures,

il

s'en trouve de

délicates , il eíl: néceífaire que nous nous en occu–

pions; car ott le chercheroit-on, fi ce n'efi fous leur

dénQmÍnation générique.

Il

fuffit auffi qu'un genre

préfente une feule efpece ligneu(e pour que nous

devions le traiter,

&

daos ce cas nous ne pourrions

omettre de nous arreter anx efpeces herbacées qu'il

renferme.

Si le plan dont nous .donnons l'efquiífe, répond

aux vues daos lefquelles nous l'avons fait, il pourra

s'

'tendre aux objets qui fe trouvent au-dela des

bornes qu.e nous nous fommes prefcrires, comrne on

prolonge les lignes d'un quinconce planté dans ¡;¡n

quarré gén lrateur,

(M. le baron

DE

Tscnou

DI.)

BOTSCOP,