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BOT
la glebe expofée par
pl~íieurs face~ ~ux
influences
de l'air, aux rayons fola1res, aux mere·01·es aqueux,
eíl pénétr
1
e par les principes fécondans que lui por–
tent ces véhicules ; elle s'enricbit de no uveaux fu es,
ou du .moins elle répare ceux dont elle efr épuifée.
L'importance des labours d
'fegd
de rien négliger
d'eífentiel daos l'article qu'ils doivent remplir.
Ici s'offre a n<:>s yeu une va·fte carrier:e. Une foule
de connoiífances avoiíinent l'agriculture :le premier
des
arts
devoit avoir, avee les atttres , autant de
relations qu'en a le creur avec tous les reírorts de la
vie, qm en
re~ri
ventl'impuJíion. L'agriculture a rap·
porta l'économie pol·itique par fon objet' a la jurif–
prudence par les aél:es dont elle eft !'origine'
a
la
:finance par 1'affiette de l'impor, au commerce par
fes matieres ,
a
la zoologie
&
a
l'art vétérinaire par
les animaux qu'elle a fubjugl:léS,
a
la méchanique
par fes agens.
Mais ces relations fonr trop éloignées pour entrer
daos notre plan ,
~
c'eft véritablement ici que
l'a~
griculrure ceífe de faire partíe de la
B otanique.
Rentrons au centre de notre objet. ll nous reíle
a
parler de l'ufage des plantes: il s'étend aux alimens'
aux médicamens, aux arts
&
aux métiers;,
a
la déco–
ration des jardins,
&
aux cornplémens des
collec~
tions G:urieufes
&
favantes.
Ce n'efr point l'art qui a décou vert les. plantes ali–
rnenta,ires, c'efr phnot l'ioílind
&
le lDetoin. Les
hommes mangeoieFlt des glands
&
griUoient les
'pis du bled, bien a vant que leur efprit fUt capable
de confulter l'expérience
&
l'analogie ; mais la con–
noiífance de l'effet de ces plantes fur l'économie ani–
male ' n 'a
pu
etre au contraire que le fruit
d'une
1ongue obfervation : lorfqu'on a vu les m€mes phé–
nomenes fuivre coníl:amment l'ufage de ces plantes,
on a pu connoitre leurs effets: long-tems ils ont été
peu fenftbles; un peuple (obre
&
robufre ne devoit
guere fe reífentir des qualités d'un aliment íimple
&
quelquefois unique : ce fut feulement lorfque par
les voyages on fe fut enrichi des plantes alimentai–
res de diverfes régions ,
&
fur-tOut lorfqu'une vie
rnoins uniforme eut produit des changemens dans la
coníl:itution des hommes , que les effets des plantes
nutritives durent erre fenftbles
&
divers.
Ces plantes étant en grand nombre
&
indigenes
de divers climats,
&
devant agir fur des tempéra–
mens différens, Ieurs effets ont dépendu d ' s-lors de
pluíieurs caufes'
&
ont dtt etre par-la meme plus
difficiles
a
faiíir. Il importe ct'antanr plus de les con–
noitre , que les alimens agiífant continument fur
l'organe de la digefiion, fur la natnre du fang
&
des
humeurs, ils
fon~
petlt-etre les remedes les plus
efficaces comme les
plu~
doux. ll convient dont d'ao–
noncer les qualités des plantes alimentaires dans
leurs articles particuliers ; mais on ne doit le faire
que d'apres les plus grands médecins,
&
dans la plus
grande défiance de l'efprit de fyíl:eme qui regne au–
tant .dans cette partie de l'hygiene
&
de la théra–
peutique, que daos les autres provinces de la mé–
decine.
, Quoique la plupart des plantes pharmacopoles
n agtífent guere que comme les alimens, (lvec beau–
coup de lenteur, on ne peut refufer
a
un certain
nombre des qualités altérantes
&
d'un prompt effet.
Et quant meme on ne fauroit pas que le bois du
gayac,
&
les bourgeons du pin
&
le quina font des
fpécifiques contre trois maux cruels, feroir-il
poffi~
ble de dourer que la nature eut refufé
a
l'humanité
des remedes aél:ifs
&
efE caces dans un reone ou la
fureur homicide a tro1.1vé des poifons?
0
Autrefois peut·etre on connoiífoit plus de plantes
do~ées
de vertus íingulieres' qu'on n'en conno1t
a
prefent. Un heureux hafard en avoit fans doute in–
diqué quelques-unes,
&
la voie de l'épreuve en
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31
avoit fait découvrir d'autres. les remedes éprouvés
formoient toute la médecine des anciens. En Egypte,
a Babylone, on expofoit les malades de vant les por–
tes , afinque les paífans puífent leur indiquer
de~>
re–
me.des. La ?har'?acie n'employoir encore que les
louons
&
deco6hons. Long-tems la médecine des
Arabes ne con!ifia guere que
danslufage de cer–
taines plantes'
&
c'eft
a
quoi
cel.ledes jongleurs de
l'Amérique fe borne a'l:ljourd'hui: quoi qu'il en foit,
les Sauvages ont trouvé de bons remedes dans le
regne végétal,
&
fu¡;-tout des conttepoifoos
infai~
libles.
A l'égard des peuples policés, ils n'eurent pas
~
lut.otrenoué le
~l
des connoiífances qu'on devoit
aH1pl?oc ate , qu t-ls ne voulurent plus
abandonne~
at~
haíard, ou au danger d'une épreuve aveugle, la
decouverte des vertus des plantes; ils fe flatterent
de
trouver dans
la chymie qui venoit de naitre en
Orient, un moyen iúr de les reconnoitre.
Ils
en–
r~nt
pouvoir
encha~ne~
les plantes
pa~
l'analyfe for–
cee,
&
les <;>bl1ger a declarer, pour amíi dire, leurs
fecrets; ma1s plus íouples que Protée
elles orlt
échappé
a
la curioíité des chymiftes' d;ns le
nom~
bre des
pr~ncipes
végétaux tuis en défordre par l''ac–
tion du fe u, les plus fubtils ont difparu ,
&
d'autres
ont quitté leur bafe, pou.r former de nouveaux com–
pofés: il n'y a guere que les plus fixes qu'on ait pu
dégag'er dans cene efpece d'analyfe. Comme on dut
erre déconcerté' lorfqu'on ohtint
1~
memes réful–
tats des plantes tres différentes! lor-fqu'on retira,
par exemple , comme l'attefl:ent les
Mémoires de
L'académie des fciences,
des príncipes femblables
&
dans la meme quantité du íl:ramonium vén
1
neux
&.
du choux
fahnaire.
Rebuté par ce rnauvais fucces,
&
n'efpérant plus
rien d'un élément féroce
&
defiruaeur, on eut re–
cours
a
une menfirue toute oppofée. On efpéra que
l'eau dont l'aél:ion efr lente
&
modérée obtiendroit
ce qui avoit échappé au feu; mai les macérations
&
triturarions n,ont fouvent tiré de plantes différen–
tes que les memes fels qui fe font trouvés quelque–
fois 1e,mbl bles aux fels
minéra~x. S~
cette analyfe
en a decouvert dans plnfieurs qm tenmerH
a
}'effence
meme de la plante' parmi ces fels effentiels' il n'en
efr que tres-pe u dont 1'efficacité foit bien confiatée.
Cependanr on a éprouvé que, íi les fubíl:ances
anima~es
font trop analogues
a
nos humeurs pour
y
produ1re quelque changement notable, les
miné~
raux au contraire en d1tferent trop pour ne pas
y
caufer dans plufieurs cas une funefie révolution.
Quoique les plantes par leur commerce avec le
regne minéral ne puiílent que fe pénétrer de fes
pnncipes, ils
y
font tellement attenués, modi.fiés
édulcorés par la filtration , qu'elles femblent avoi;
été fpécialement defiinées par
la
nature
a
la
cura~
tion de nos maux.
Combien done n'eíl-il pas déplorahle que nous
ayons
fi
peu de connoiífances fur la vertu des fim–
ples : le nombre de ceux auxquels on en a reconnu
efi
ft
petit en comparaifon d'un foule dont les pro–
priérés ne font pas m"me
foup~onnées:
on en attri–
bue de fi diveríes aux memes planres'
&
de
íi
fem·
blables
a
des plantes différentes ' qu'il faut regarder
la thérapeutique végétale comme tr ' s-défeélueufe.
Ainíi,
a
l'égard des plantes ufuelles, que l'on con–
fulte plutor l'expérience des plus grands médecins
que l'étalage faftueux des pharmacopées, afin de
n'annoncer daos leurs articles particuliers que leurs
vertus les moins équivoques.
·
11 étoit aifé de s'aífurer de l'utilité des plantes
relativement aux arts
&
aux rnétiers : les effets des
gommes, des réfines, des jus coloraos, des fuhf–
rances huileufes,
&c.
n'avoient ríen qui ne fi·appat
les fens, ou du moins quelqu'accident a du bienttó